Si les habitants de certains quartiers de la commune de Yopougon ont été délivrés du traumatisme causé par les miliciens et mercenaires à la solde de l’ancien chef de l’Etat, Laurent Gbagbo, ce n’est pas le cas de ceux de la Sideci, de Béago, des Toits Rouges, du Maroc, de Niangon, de Koweit, de Jerusalem, de Locodjro, d’Abobo-Doumé … pour ne citer que ceux-là. En effet, ces populations sont obligées de vivre terrées chez elles de nuit comme de jour. De peur d’être les prochaines victimes de ces individus sans foi ni loi. Parce que, chaque jour que Dieu fait, ce sont des corps inertes qui jonchent les rues de ces quartiers. Certains exécutés devant des foules dont des enfants et ensuite brûlés, d’autres abandonnés dans les caniveaux, sont aujourd’hui dans un état de putrefaction très avancé. Ces miliciens et mercenaires qui règnent en maître dans ces lieux, dictent leur loi à tout le monde. A Abobo-Doumé, ils essaient de se camoufler dans la population civile, une fois du retour des combats. La population vit un véritable calvaire. Dans ce village Ebrié qui s’est depuis quelques jours vidé de ses habitants, l’autorité du chef et de ses notables est reléguée au second plan (s’il en existe encore). Puis qu’aucune décision des dépositaires du savoir en Afrique. En effet, selon les informations en notre possession, ce dernier les aurait même convoqué et demandé leur départ. Une requête qui n’a d’ailleurs pas rencontré d’oreille attentive. Pire, leur nombre se serait accru. Toujours selon nos sources, ce serait un député FPI de Yopougon, habitant dans cette localité qui hébergerait ces ‘’tueurs’’ dont le slogan serait ‘’No Gbagbo, No Côte d’Ivoire’’. Aussi, récemment, pour se faire plaisir et montrer aux yeux de leurs partisans qu’ils maitrîsent leur zone, ils auraient froidement tiré sur une douzaine de jeunes qu’ils auraient fait passé pour des éléments des Forces Républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI). Les pauvres commerçantes qui tentent encore d’exercer leurs activités ne sont pas épargnées. De retour d’Adjamé où elles vont s’approvisionner en marchandises, elles sont obligées de diviser les produits qu’elles prennent à crédit avec eux, contre leur gré. Que dire des familles qui essaient de regagner leurs villages en transitant par Abobo-Doumé. Elles sont confrontées à d’énormes difficultés de toutes sortes. Non seulement, elles doivent faire face aux prix de la traversée qui ont connu une importante augmentation mais aussi, tous les jeunes hommes sont passés ‘’au scanner’’. Pour se rendre par exemple dans la commune de Treichville, les usagers doivent débourser le montant de 500 F Cfa contre 100 F Cfa anciennement. Pour Jacqueville, c’est la somme de 3000 F Cfa qu’il faut payer. Les miliciens et mercenaires qui chaque matin, se pointent pour disent-ils, mettre de l’ordre au quai, gagneraient une partie de la recette. Une situation qui commence à créer un mécontentement de la population. Des femmes et certains vieillards du village qui supportent difficilement des bruits des canons s’organiseraient pour ‘’récupérer’’ leur village des mains de ces nouveaux voisins devenus pour ces braves dames trop encombrants. Leur souhait aujourd’hui, est que les éléments du FRCI viennent déloger ces bandits qui continuent à leur causer du tort. Cependant, au moment nous mettons sous presse, des informations en provenance de cette vaste commune faisaient état de ce que le cri de détresse de cette population qui aspire à la paix, à réconciliation et au travail était entendu par les Forces Républicaine qui aurait entrepris leur libération des griffes de ces miliciens et mercenaires dont la raison de leur lutte reste inconnue.
ISMAEL TEHE
ISMAEL TEHE