La Côte d’Ivoire est un tas de ruines. Morales, économiques, sociales, matérielles et politiques. Il y a donc à faire, beaucoup à faire. Tant notre carré a été détruit, abîmé, défiguré. Les chantiers sont immenses et nombreux. Pendant dix ans, les valeurs sociales ont été malmenées. Les vols, les détournements des deniers publics, les viols, l’irrespect des chefs et des aînés ont été les règles qui ont guidé notre cité. Il faut donc au bon peuple de Côte d’Ivoire, un réarmement moral. Pour y parvenir, chacun d’entre nous doit donner le meilleur de lui-même. Le retour aux valeurs dans lesquelles nos sociétés ont été forgées est un impératif. La vie humaine est un don de Dieu qui ne peut être détruite sous aucun prétexte. A l’école, les apprenants n’en imposent pas aux maîtres, aux enseignants. Faire l’aumône avec ce qui ne t’appartient pas, n’est guère louable. Il n’y a rien de tel que de manger à la sueur de son front. Aux dégâts occasionnés par une gestion calamiteuse des refondateurs, se sont ajoutés ceux des obus lancés sur des populations innocentes par la soldatesque accrochée à des privilèges mal acquis. Abidjan, la capitale économique de notre carré, jadis appelée « perles des lagunes » ne ressemble plus qu’à un tas d’ordures et de détritus. La puanteur envahit les tours qui faisaient la fierté des habitants. Il y a beaucoup à faire. Mais là où le bon peuple de Côte d’Ivoire aura besoin de la conjugaison des forces des uns et des autres, est la reconstruction de la cohésion nationale. Avec tout ce que nous avons vécu, avec les habitudes acquises, résultats du discours de haine et de différenciation des anciens dirigeants, la reconstitution du tissu social peut ne pas être chose aisée. Le président de la République a indiqué la voie à suivre. L’on voit combien il respecte son adversaire d’hier. L’humanisme avec lequel il demande que l’on traite les vaincus d’aujourd’hui, ouvre une voie à la réconciliation. Pour que celle-ci soit effective, il faut que chacun d’entre nous pratique cette vertu. Les vainqueurs d’aujourd’hui doivent avoir la victoire modeste ; renoncer à tout esprit de revanche et éviter tout amalgame et confusion entre les hommes et leurs groupes sociaux d’origine. Soumis par les urnes et les armes, les adversaires d’hier doivent être convaincus par la bonne façon de faire et d’être des nouveaux dirigeants. Le bon peuple de Côte d’Ivoire leur sera alors reconnaissant
Politique Publié le mercredi 20 avril 2011 | Le Patriote