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Économie Publié le jeudi 21 avril 2011 | L’expression

Les gares routières encore dans l’attente des passagers

© L’expression
Les populations fuient la capitale economique-Abidjan
Passés les moments d’affrontement sur les bords de la lagune Ebrié, les nouvelles autorités ont appelé les Ivoiriens à la reconstruction du tissu économique. Indispensable à cette relance, le secteur du transport se remet progressivement en marche. Mais ce n’est pas encore la grande affluence. Les populations ne reviennent qu’au compte goutte. Par conséquent, les gares routières ne connaissent pas encore d’engouement et les chauffeurs se tournent les pouces. A la compagnie du groupement des transporteurs de l’indenie (Gti), où nous sommes rendus en début de matinée, les responsables ont signalé une timide reprise du trafic depuis la fin de semaine. Seulement quatre cars de 74 places chacun ont pour le moment été mis en service compte tenu du faible nombre de client. Hier encore, trois des ces cars ont pu quitter Abidjan pour Abengourou. Les horaires de départ ont été réaménagés vu que les usagers ne se bousculent plus à la gare comme par le passé. Pour les personnes ayant trouvé refuge à Abengourou, alors que les affrontements s’annonçaient à Abidjan, beaucoup observent encore et ne se sont pas encore décidé à regagner la capitale. Selon un chauffeur de la compagnie, la majorité des personnes ayant regagné les bords de la lagune Ebrié via leur compagnie sont des résidants de la commune d’Abobo. En effet, l’on se souvient que les affrontements ayant opposé les forces pro-Gbagbo et un certain commando invisible avait contraint les populations de ladite commune a déserté en masse leurs habitations. A en croire notre interlocuteur, beaucoup n’ont pas encore oublié les traumatismes d’où leur réticence à regagner Abidjan. Quant à la compagnie Sito, reliant la capitale ivoirienne à Bamako, l’on a pu enregistrer une arrivée hier. Quelques ressortissants de la sous-région qui avaient fui la bataille d’Abidjan ont pu regagner Abidjan. A la gare Utb d’Adjamé, un des responsables rencontré a également noté un faible démarrage des activités du groupe. Il ajoute que les cars devaient se rendre à Bouaké, Soubé et Daloa ont du rebrousser chemin. Des affrontements entre jeunes miliciens et Forces républicaines de Côte d’Ivoire empêchait, selon lui, la circulation des véhicules sur l’autoroute du nord. « C’est par l’autoroute du nord que nos véhicules sortent, mais actuellement il y a des combats à Yopougon donc les chauffeurs ont rebroussé chemin », explique-t-il. Mais, lundi et mardi la compagnie a effectué cinq voyagess par jour. Traore Moussa est, lui, chef de gare d’une compagnie qui dessert la ligne Abidjan-Divo longue de 203 km. « Avant la crise, nous pouvions charger six véhicules, voire plus qui vont à Divo et reviennent sur Abidjan, mais depuis que les gens ont quitté Abidjan en masse nous sommes à deux ou trois véhicule », explique-t-il. La reprise, constate-t-il, comme les précédents est timide et il souhaiterait que les banques rouvre pour que les gens puissent revenir sur la capitale. Mais un autre problème semble le préoccuper. C’est le racket, selon lui, des Frci sur la route. « Les barrages se sont multipliés sur la route. Les Frci exigent des chauffeurs de payer 2000 à chaque barrage. Nous sommes aujourd’hui à neuf (9) barrages sur l’axe. C’est le problème auquel nous faisons face ces temps-ci », a souligne le contrôleur. Et un des chauffeurs d’ajouter « Beaucoup de personnes ont encore peur de reprendre la route ». Ouattara B, syndicaliste explique-lui que beaucoup de chauffeurs de la région du Zanzan refusent pour l’instant de venir à Abidjan. Les raisons, selon lui, sont dues aux frais de route élevés et aussi au fait que les gens ne se sont pas encore décidés à regagner la capitale.
Kuyo Anderson
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