Il est 8h du matin quand nous arrivons à la gare de l’Association des transporteurs de Mbato (Atm) ce mardi. Le tableau départ indique 5h et 7h. Interrogé sur les raisons de ces départs matinaux, Sékou D, l’un des responsables de la compagnie, indique que cela est fait pour des raisons sécuritaires. Selon lui, l’insécurité étant grande à Abidjan, il est mieux d’y arriver avant la tombée de la nuit. Aka C. de l’Union des transporteurs du Moronou (Utm), explique que le seul départ de sa compagnie est prévu à 6h. Il note aussi que les voyageurs se comptent sur le bout des doigts. La veille, il y avait moins de 20 personnes pour un véhicule de 50 places. « Les gens ont peur de voyager. Notre clientèle est essentiellement composée de vendeuses de vivrier qui approvisionnent les marchés de la capitale économique», explique-t-il. Pendant ce temps, arrive un homme, la quarantaine révolue. Il veut se rendre immédiatement à Abidjan. Le responsable de la gare lui fait savoir qu’il doit revenir le lendemain, très tôt. « Le travail a repris, il faut que j’y aille », lâche-t-il. Interrogé, il nous fait savoir qu’il est agent des impôts et que ses supérieurs lui demandent de rejoindre son poste dans la commune du Plateau. Il finit par réserver un ticket pour embarquer le lendemain.
Brimades, racket…, les raisons de l’hésitation
« Les travailleurs et étudiants déplacés à Mbato et qui résidaient dans la capitale économique, ne veulent pas emprunter le chemin du retour pour le moment » », note Aka C. Selon lui, ils ont peur des tracasseries routières et d’éventuelles bavures d’ hommes en armes. Selon lui, lorsque ceux qui arrivent maintenant racontent ce qu’ils ont vécu sur la route, plus personne ne veut retourner à Abidjan. Amani G, est étudiant à l’Institut de géographie tropicale à l’université de Cocody. Il habite Yopougon, et a quitté sa commune vendredi dernier, dans l’intension de se rendre à Mbato. Son calvaire a débuté à Siporex. C’était à 6h. Au cours d’un contrôle des Frci, il lui a été reproché d’être partisan de Blé Goudé. « Tu es un homme de Blé Goudé, c’est vous qui brûlez les gens à la Sicogi, nous allons vous brûler aussi », lance un soldat en colère. Avec lui, une quinzaine d’étudiants ont été interpellés et mis à moitié nu. Après une trentaine de minutes, certains ont réussi à convaincre le soldat qui les a relâchés. Les autres y sont restés. « J’ai alors emprunté un autre véhicule pour me rendre à Adjamé et j’ai embarqué dans un car pour Mbato », raconte-t-il. Compte tenu du racket et des tracasseries commises, il y a quelque temps, dans les villages attié, la plupart des véhicules à destination de Mbato, empruntent l’autoroute du Nord. A certains barrages, les passagers doivent payer avant de passer. Le chauffeur et l’apprenti ne sont pas épargnés. « Tous les jeunes hommes sont soumis à un contrôle. Les Frci nous ont mis torse nu et ont examiné nos coudes, nos épaules ainsi que nos dos. Ils nous apprennent qu’ils sont à la recherche de personnes ayant déjà manié des armes, des miliciens. Ils arrivent à le savoir par des marques », relate-t-il. Aucun n’avait les signes recherchés. A Ndouci, le même scénario. « Tant que la sécurité n’est pas entièrement rétablie, je ne mettrai pas les pieds à Abidjan », a laissé entendre l’étudiant interrogé. La majorité des jeunes gens que nous avons rencontrés abonde dans ce même sens.
A.K.
Brimades, racket…, les raisons de l’hésitation
« Les travailleurs et étudiants déplacés à Mbato et qui résidaient dans la capitale économique, ne veulent pas emprunter le chemin du retour pour le moment » », note Aka C. Selon lui, ils ont peur des tracasseries routières et d’éventuelles bavures d’ hommes en armes. Selon lui, lorsque ceux qui arrivent maintenant racontent ce qu’ils ont vécu sur la route, plus personne ne veut retourner à Abidjan. Amani G, est étudiant à l’Institut de géographie tropicale à l’université de Cocody. Il habite Yopougon, et a quitté sa commune vendredi dernier, dans l’intension de se rendre à Mbato. Son calvaire a débuté à Siporex. C’était à 6h. Au cours d’un contrôle des Frci, il lui a été reproché d’être partisan de Blé Goudé. « Tu es un homme de Blé Goudé, c’est vous qui brûlez les gens à la Sicogi, nous allons vous brûler aussi », lance un soldat en colère. Avec lui, une quinzaine d’étudiants ont été interpellés et mis à moitié nu. Après une trentaine de minutes, certains ont réussi à convaincre le soldat qui les a relâchés. Les autres y sont restés. « J’ai alors emprunté un autre véhicule pour me rendre à Adjamé et j’ai embarqué dans un car pour Mbato », raconte-t-il. Compte tenu du racket et des tracasseries commises, il y a quelque temps, dans les villages attié, la plupart des véhicules à destination de Mbato, empruntent l’autoroute du Nord. A certains barrages, les passagers doivent payer avant de passer. Le chauffeur et l’apprenti ne sont pas épargnés. « Tous les jeunes hommes sont soumis à un contrôle. Les Frci nous ont mis torse nu et ont examiné nos coudes, nos épaules ainsi que nos dos. Ils nous apprennent qu’ils sont à la recherche de personnes ayant déjà manié des armes, des miliciens. Ils arrivent à le savoir par des marques », relate-t-il. Aucun n’avait les signes recherchés. A Ndouci, le même scénario. « Tant que la sécurité n’est pas entièrement rétablie, je ne mettrai pas les pieds à Abidjan », a laissé entendre l’étudiant interrogé. La majorité des jeunes gens que nous avons rencontrés abonde dans ce même sens.
A.K.