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Politique Publié le vendredi 22 avril 2011 | AFP

Sécuriser et rassurer, difficile chemin dans l`Ouest ivoirien

© AFP Par DR
Règlement militaire du conflit ivoirien: Les Forces républicaines à Duékoué
Duékoué. Members of Pro-Ouattara forces hold their weapons on March 29, 2011 in Duekoue, in western Ivory Coast. Forces backing Ivory Coast`s recognised president Alassane Ouattara today approached the capital Yamassoukrou in a vast offensive to seize control after a disputed election.
La dizaine de soldats s`est soigneusement dissimulée dans l`épaisse végétation qui entoure la piste menant à un village de l`Ouest ivoirien. Trois femmes passent à côté d`eux puis, les apercevant, tentent de s`enfuir avant d`être vite rattrapées.
"On est Ivoiriens, on n`est pas des miliciens, on est les Forces
républicaines, calmez-vous. Revenez au village au lieu de vous cacher dans la
brousse", leur lance le sergent-chef Désiré Ban, 34 ans, treillis impeccable
et béret rouge, qui commande la patrouille.
Un de ses soldats tend aux femmes encore sous le choc les sandales et les
sacs de nourriture qu`elles ont laissé échapper dans leur fuite.
"On vient du Liberia où on s`est réfugiées. On est venues chercher à
manger, on a faim là-bas. Quand on voit des soldats, on fuit, il y a eu
beaucoup de tués, femmes comme garçons. Mais si la guerre est finie, on va
retourner", répond l`une d`elles.
Comme elle, des milliers d`Ivoiriens de l`ethnie guéré, réputée proche du
président déchu Laurent Gbagbo, ont fui au Liberia, accessible à moins de 10
km par des pistes de brousse, après la victoire des Forces républicaines de
Côte d`Ivoire (FRCI) du président élu Alassane Ouattara.
Les FRCI se sont peu à peu emparées de la région à partir de la fin
février, mais le harcèlement des miliciens de l`ancien régime et des
mercenaires libériens n`a cessé qu`avec l`annonce de l`arrestation de M.
Gbagbo, le 11 avril à Abidjan.
"Il n`y a plus de combats mais du ratissage. Notre mission est de mettre
hors d`état de nuire les miliciens et les mercenaires libériens, en les
détruisant ou en les repoussant vers le Liberia. Ici, Gbagbo avait distribué
10 +kalach+ dans chaque village, on est en train de les récupérer", explique
le capitaine Eddy, qui commande cette zone frontalière.
Fin mars encore, les mercenaires libériens pillaient, tuaient et violaient
dans la région, selon le Haut commissariat de l`ONU aux réfugiés, qui avait dû
interrompre ses actions.
"Avant les combats, on les entendait nous insulter en anglais. Mais quand
ils n`ont plus reçu d`argent de Gbagbo, ils ont commencé à prendre leur
salaire en pillant. Près d`ici, à Zeaglo, ils ont enterré vivante une femme
enceinte", se souvient Désiré Ban.
"On les a poursuivis jusqu`au poste-frontière où ils ont pris la fuite avec
des camionnettes chargées de tout le butin qu`ils avaient pillé dans la
région", poursuit le militaire, engagé en 2002 au sein de la rébellion formant
désormais le gros des FRCI, et qui rêve aujourd`hui de se lancer dans le
commerce.
Un civil d`origine burkinabè, vêtu d`un long pardessus malgré la chaleur,
fusil de chasse à la main, guide les militaires sur les pistes qui mènent à
des villages reculés et des campements de fortune.
Si les villages situés le long de la route principale ont été incendiés et
dévastés, dans l`intérieur des terres ils ont seulement été désertés.
A Djejean, la faim a fait sortir des habitants de la brousse:
principalement des Burkinabè et quelques rares guéré, mais très peu de jeunes
hommes parmi les membres de cette dernière communauté.
"Vos enfants qui avaient pris les armes, il faut qu`ils viennent
d`eux-mêmes les rendre, on veut les ramener à la raison. S`ils continuent à se
cacher, on ne sait pas quelles sont leurs intentions", souligne le
sergent-chef Ban devant les hommes du village réunis sous "l`arbre à palabres".
"On aurait pu venir en véhicule, mais le bruit du moteur vous aurait fait
fuir, alors on a marché 10 km pour vous rencontrer. Vous n`avez aucune raison
de fuir. Le président élu n`est pas l`homme d`une ethnie ou d`une région mais
de toute la nation. La guerre est finie et après la guerre vient la paix",
lance-t-il à une assistance qui aimerait bien le croire.
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