Des centaines de milliers de citadins ivoiriens risquent d'être touchés par des pénuries d'eau potable les semaines à venir. En à croire Irin, les flambées de violence post électorales ont interrompu l'approvisionnement en substances chimiques employées dans les stations de traitement des eaux du pays. «La situation des ressources en eau potable est extrêmement incertaine. Nous sommes sur le fil du rasoir», a déclaré François Bellet, spécialiste de l'eau, de l'assainissement et de l'hygiène au bureau régional de l’Unicef pour l'Afrique de l'Ouest et l'Afrique centrale. L'Unicef et le Cicr se sont joints à la Sodeci pour tenter de trouver des solutions immédiates et à moyen terme, afin d'éviter les pénuries. Le Cicr a aidé la Sodeci à acheminer des produits de traitement dans différentes zones d'Abidjan au cours des flambées de violence destructrices qui ont paralysé la ville ces dernières semaines, et continue de l'aider à transporter ces produits dans différentes usines, aux quatre coins du pays. Mais, les réserves en produits chimiques seront bientôt épuisées. Man fait partie des localités qui risquent d'être touchées par les pénuries. Les réserves actuelles de produits de traitement suffiront jusqu'à la fin du mois d'avril, selon le bureau régional de la Sodeci pour l'Ouest du pays. «Notre fournisseur à Abidjan a fermé lorsque la crise a éclaté et les banques ont fermé en janvier», a indiqué Tondossama Broulaye, Directeur régional de la Sodeci à l'Ouest. Normalement, les produits de traitement sont envoyés en Côte d'Ivoire depuis l'Europe, et distribués dans l'ensemble du pays par ce fournisseur, sis à Abidjan. Tondossama Broulaye a également rapporté que le centre logistique de la Sodeci, situé dans la commune d'Adjamé avait été saccagé pendant les flambées de violence post électorales. « Il n'y a plus un seul ordinateur», a-t-il confié. D'après lui, si les réserves en substances chimiques ne sont pas reconstituées à temps, la société devra commencer à rationner l'eau. Les consommateurs auront alors l'eau courante environ six ou sept heures par jour, au lieu de 22 heures en temps normal. C’est pourquoi, l’Unicef cherche une solution pour pouvoir accélérer l'acheminement des produits nécessaires (essentiellement du chlore et des sulfates) via le nouveau port de San Pedro, mais cela reste difficile pour des questions de transport et de sécurité. Le chlore étant extrêmement inflammable, les grandes quantités dont a besoin la Côte d'Ivoire ne peuvent être transportées par avion. Dans l'immédiat, l'Unicef a commencé à traiter régulièrement les puits familiaux et lancé des campagnes de sensibilisation, pour expliquer aux habitants comment traiter l'eau chez eux, avec les moyens dont ils disposent sur place, notamment à l'eau de Javel et par la technique de la désinfection solaire.
Nimatoulaye Ba
Source Irin
Nimatoulaye Ba
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