Il est clair que le Premier ministre, ministre de la Défense n’est pas très fier de l’armée ivoirienne qui peine à restaurer l’ordre à Abidjan. Guillaume Soro n’est pas passé par quatre chemins pour dénoncer ce qu’il a qualifié de « relâchement » en présence du chef de l’Etat, chef suprême des armées, hier. Par « devoir de vérité », pour emprunter ses propres termes, il a rompu avec les vielles habitudes qui consistaient à encenser le chef et rester muet et aveugle sur les vrais problèmes de la société ivoirienne. Ainsi, il a reconnu que ses hommes, quelque part, ont échoué dans leur mission de maintien de l’ordre et surtout, qu’ils n’avaient pas abandonné la pratique du racket. Raison pour laquelle il a exhorté Alassane Ouattara, le président de la République, à être ferme sur ce dernier point. « La situation particulière de la commune de Yopougon dont une bonne partie reste sous le contrôle de miliciens et autres mercenaires qui y font la loi. La commune d’Abobo est encore contrôlée par des éléments se réclamant de M. Ibrahim Coulibaly. La Maca est elle aussi occupée. Il faut reconnaître que les pillages de domiciles continuent, les vols de véhicules et autres biens continuent, les braquages de banques, autres exactions et les rackets qui se sont malheureusement amplifiés. (…). Il vous faut interdire les rackets qui portent gravement nuisance à l’économie de notre pays », a reconnu le ministre de la Défense. Par cette exhortation, on peut comprendre aisément les ambitions de Guillaume Soro pour une armée ivoirienne disciplinée et respectueuse des valeurs morales et éthiques de toute société humaine. Ambition partagée d’ailleurs par le président de la République, Alassane Ouattara, qui a donné des instructions fermes dans ce sens. Tout en appelant les généraux de l’armée ivoirienne à tout faire pour regagner la confiance du peuple.
MAE
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