C’est déjà Pâques. La plus importante fête religieuse chrétienne (d’un point de vue spirituelle) sera célébrée dimanche dans un contexte de crise à Abidjan. Cependant, des Abidjanais sont déterminés à la fêter.
Sera-t-elle la plus mauvaise commémoration de la résurrection de Jésus-Christ à Abidjan ? En tout cas, la fête de Pâques arrive dans un contexte où la plupart des Ivoiriens n’ont ni argent, ni le moral pour la célébrer. Annoncée pour le dimanche 24 avril, on s’interroge sur la manière dont elle sera commémorée. Plusieurs guides religieux assurent qu’ils tiendront leurs prières habituelles. A la cathédrale Saint-Paul du Plateau, par exemple, la messe pascale sera dite. Les seules interrogations restent si elle le sera par Mgr Pierre Kutwa, archevêque d’Abidjan, comme les années passées. A la paroisse Saint-Jean de Cocody, on ne dérogera pas à cette tâche sacrée. Reste à espérer que l’affluence des fidèles soit de mise. C’est au niveau des sorties de réjouissances qu’il y a des difficultés. Le manque d’argent empêche beaucoup de s’éclater comme les années passées. A cela, il faut ajouter l’insécurité qui règne en ce moment et la psychose de la guerre. Toutefois, ce n’est pas l’envie qui manque à beaucoup. A Angré, par exemple, quelques groupes de jeunes se sont organisés pour pouvoir célébrer la fête de Pâques dans les maquis. Des cotisations minimes ont été imposées. L’idée, c’est de rester dans l’esprit de la fête de « Pâquinou » des années passées. Une ou deux bières, un peu de musique et la soirée est gagnée. Le choix des lieux de réjouissance est minutieux. Il faut éviter de s’éloigner du domicile à cause de l’insécurité. Si possible, fêter à la maison. Cette fête est pour certains une occasion de rompre définitivement avec la crise et de rentrer dans une nouvelle ère. Cependant, pour une autre frange d’Ivoiriens, la situation impose qu’on pense aux priorités. Et fêter la Pâques dans une situation où le pays vient de très loin, n’est pas une priorité. S’il faut la fêter, alors, il vaut mieux, raisonnent certains, que ce soit à l’église pour le côté solennel de la chose. Les plus catégoriques préfèrent ne rien faire et rester chez eux, même s’ils ont les moyens pour célébrer la commémoration de la résurrection de Jésus-Christ. On n’est jamais assez prudent.
Raphaël Tanoh
Sera-t-elle la plus mauvaise commémoration de la résurrection de Jésus-Christ à Abidjan ? En tout cas, la fête de Pâques arrive dans un contexte où la plupart des Ivoiriens n’ont ni argent, ni le moral pour la célébrer. Annoncée pour le dimanche 24 avril, on s’interroge sur la manière dont elle sera commémorée. Plusieurs guides religieux assurent qu’ils tiendront leurs prières habituelles. A la cathédrale Saint-Paul du Plateau, par exemple, la messe pascale sera dite. Les seules interrogations restent si elle le sera par Mgr Pierre Kutwa, archevêque d’Abidjan, comme les années passées. A la paroisse Saint-Jean de Cocody, on ne dérogera pas à cette tâche sacrée. Reste à espérer que l’affluence des fidèles soit de mise. C’est au niveau des sorties de réjouissances qu’il y a des difficultés. Le manque d’argent empêche beaucoup de s’éclater comme les années passées. A cela, il faut ajouter l’insécurité qui règne en ce moment et la psychose de la guerre. Toutefois, ce n’est pas l’envie qui manque à beaucoup. A Angré, par exemple, quelques groupes de jeunes se sont organisés pour pouvoir célébrer la fête de Pâques dans les maquis. Des cotisations minimes ont été imposées. L’idée, c’est de rester dans l’esprit de la fête de « Pâquinou » des années passées. Une ou deux bières, un peu de musique et la soirée est gagnée. Le choix des lieux de réjouissance est minutieux. Il faut éviter de s’éloigner du domicile à cause de l’insécurité. Si possible, fêter à la maison. Cette fête est pour certains une occasion de rompre définitivement avec la crise et de rentrer dans une nouvelle ère. Cependant, pour une autre frange d’Ivoiriens, la situation impose qu’on pense aux priorités. Et fêter la Pâques dans une situation où le pays vient de très loin, n’est pas une priorité. S’il faut la fêter, alors, il vaut mieux, raisonnent certains, que ce soit à l’église pour le côté solennel de la chose. Les plus catégoriques préfèrent ne rien faire et rester chez eux, même s’ils ont les moyens pour célébrer la commémoration de la résurrection de Jésus-Christ. On n’est jamais assez prudent.
Raphaël Tanoh