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Société Publié le mardi 26 avril 2011 | Le Mandat

Yopougon : De la terre de joie à la terre d’enfer

© Le Mandat
Crise post-électoral : Ambiance du mois de décembre, mois de fête, dans les marchés en cette situation que vit le pays.
Crise post-électoral : Ambiance du mois de décembre, mois de fête, dans les marchés en cette situation que vit le pays. Abidjan Le 13 décembre 2010.
Viendra, viendra pas ? L’arrivée es FRCI à Yopougon est en passe de devenir une illusion pour les pauvres populations qui ne savent plus à quel saint se vouer face à la terreur et à l’horreur qui lui sont servies chaque jour, par les tueurs, les pilleurs et les violeurs de Zagbagyou, Maguy le Tocard et le commandant Zulu…, depuis la chute du tyran de Mama, le 11 avril dernier.
Yopougon, la Cité aux mille maquis et de la convivialité s’est transformée, en l’espace de deux semaines, en terre de terreur et d’horreur, conformément aux vœux de Laurent Gbagbo qui a prédit le chaos après son départ du pouvoir. De Locodjoro à l’Académie des Mers en passant par Toits rouges, Koweit, Nouveau Quartier, Selmer, Camp militaire, Sideci-Lem, Yaoséhi, Kouté, Azito, Lokoua, Sicogi, Sogefia, Kpimbli, Gbinta, Niangon à gauche, Niangon à droite, les miliciens ivoiriens appuyés par des mercenaires libériens sèment la mort et la désolation. Vols de véhicules, pillages de magasins et de domiciles et exécutions sommaires d’innocentes personnes dont le seul péché est généralement l’origine ethnique et l’appartenance politique. Ainsi, il ne se passe de jour sans que les riverains du carrefour Lubafrik à Niangon-Nord, du pont de Sideci, du Terminus 27 à gauche et bien d’autres endroits de Yopougon, n’assistent, impuissants, à des exactions gratuites contre les partisans du Président Alassane Ouattara. Une fois les crimes commis, les miliciens et les mercenaires paradent, sans sourciller, dans ‘’leur territoire’’. Selon leurs humeurs et les besognes à accomplir, ils font usage d’armes lourdes et légères, affolant et traumatisant ainsi les populations. La petite lueur d’espoir née de l’annonce de négociations avec le gouvernement en vue de déposer les armes a refait place à l’amertume. Même les appels à la paix du premier magistrat de la commune, Gbamnan Jean-Félicien n’ont pu émouvoir les sanguinaires d’un autre âge qui continuent de défier le Premier ministre, Guillaume Soro, et ses troupes. Dans le désarroi, Yopougon se sent abandonnée aux mains des miliciens et mercenaires libériens. Et les populations, tourmentées, fuient la zone massivement chaque jour. Pourtant, les cours reprennent, en principe, aujourd’hui. Parmi les fuyards, l’on dénombre outre de nombreux élèves, les fonctionnaires et agents de l’Etat qui veulent bien prendre part à la reprise du travail chère au Président Ouattara. Et son équipe. Combien de temps cette partie importante d’Abidjan va-t-elle demeurer aux mains des ennemis de la Côte d’Ivoire ? Seules les FRCI ont la réponse. En attendant, Yopougon se meut et se vide de sa substance. Pendant que le retour à la normalité est plus qu’une réalité dans les autres quartiers d’Abidjan.

Les élèves et les fonctionnaires dans le viseur des miliciens
Depuis l’annonce du paiement de deux mois de salaires aux fonctionnaires et agents de l’Etat par le Président Alassane Ouattara, à partir du jeudi prochain, et la reprise des cours aujourd’hui par la ministre de l’Education Nationale, les miliciens et mercenaires qui sévissent à Yopougon ont décidé de passer, eux aussi, à une vitesse de leur aventure suicidaire. Mais, de quelle manière ? Selon des sources bien introduites dans les milieux de ces hors-la-loi, une opération dite ‘’effort de guerre’’ est planifiée depuis l’hôtel Mont Blanc, à ABobodoumé. A travers ce macabre projet, les maîtres des lieux entendent mener des descentes systématiques dans les domiciles des fonctionnaires pour les dépouiller du fruit de leur labeur. Cela pourrait commencer sur le chemin du retour des banques où ils comptent intercepter une partie de leurs cibles. En somme, un autre modèle de braquage à mains armées.
Outre les pauvres fonctionnaires déjà désemparés par la prise d’otage dont ils sont victimes et qui les empêche de se rendre au travail, les élèves sont aussi dans la ligne de mire des tueurs du dictateur déchu le 11 avril dernier. Des prises d’otage d’élèves sont prévues pour faire chanter le Président Alassane Ouattara en vue de lui exiger des rançons mirobolantes et des conditions inacceptables avant de déposer les armes. Deux semaines après l’arrestation de Gbagbo, la joie est encore très loin d’une bonne partie de la population de Yopougon, naguère conviviale, joyeuse et prospère.

MASS DOMI
massoueudomi@yahoo.fr
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