I - LES FAITS
Les évènements de la semaine du 11 au 18 avril 2011 ont abouti à la fin du bicéphalisme au sommet de l'Etat en Côte d'Ivoire. Le nouveau Président de la République, M. Alassane Ouattara, tout en déplorant les conditions tragiques du dénouement de cette crise qui n'est pas qu'électorale, a appelé les Ivoiriens à la retenue et au sens de responsabilité républicain en évitant tout acte de violence et de représailles.
Pourtant, des comportements antirépublicains sont observés tous les jours, créant et entretenant l'insécurité. Tout avait commencé, les jours précédents, par des pillages, des vols à main armée, des effractions de domiciles, des agressions, des rackets. Le fait même que l'on ait observé, après le cessez-le feu, des pillages et des saccages dans tous les services de l'Etat, mettant dans l'administration tous les compteurs à zéro partout où l'on était en droit d'attendre une continuité de l'Etat par suite du changement de régime, tout cela n'est pas innocent. Toutes les exactions de ces derniers jours d'affrontements armés ne sauraient être tenues pour trophées de guerre : des individus mettant à profit la désertion des quartiers exposés aux combats ont pu être aussi de la partie.
A présent, dans certains quartiers, des individus imposent des taxes à des habitants, qui n'ont plus de ressources, avant d'assurer leur sécurité.
D'autres individus, habillés ou non en tenues militaires, organisent des représailles sous forme de tueries, de lynchages, de tortures, de traitements inhumains et dégradants sur des bases ethniques ou régionales.
Tous ces faits recueillis par la CSCI sont confirmés par les ONG nationales et internationales de droits de l'homme, notamment Amnesty International, Human Rights Watch, Fédération Internationale des Ligues de Droits de l'Homme (FIDH), Reporters Sans Frontières….
II- POSITION DE LA CONVENTION DE LA SOCIETE CIVILE IVOIRIENNE (CSCI)
La Convention de la Société Civile Ivoirienne (CSCI) salue les premières initiatives annoncées par le Président de la République en matière de sécurité nationale et d'apaisement.
Tout en étant consciente de l'immensité des tâches et de la multiplicité des priorités auxquelles il est amené à faire face, la CSCI lui demande respectueusement de bien vouloir prendre les mesures urgentes suivantes:
- mettre en garde ou sanctionner ceux qui seraient tentés d'appliquer ce slogan latin « Vae victis : malheur aux vaincus » ; car ils ne seront pas à l'abri des enquêtes de la Cour Pénale Internationale ;
- trouver la meilleure synergie entre les officiers et soldats de tous les corps d'armes pour rétablir de manière professionnelle, organisée et pacifique la sécurité à Abidjan et partout en Côte d'Ivoire ;
- trouver le niveau optimal d'implication des forces des Nations Unies (ONUCI) dans la gestion de la sécurité ;
- être à l'écoute des ONG nationales et internationales de droits de l'homme pour prévenir les violences ;
- aller au delà d'une commission « Vérité et Réconciliation » pour envisager la mise en place d'un dispositif réellement consensuel et indépendant de concorde civile, à savoir un Conseil National de Sortie de Crise chargé de conduire un programme « vérité, repentance, justice et réconciliation », comme l'a recommandé, entre autres, la première édition des Journées de Consensus National de Mai 2009.
La CSCI estime que les représailles et autres dérapages dans les opérations de sécurisation des quartiers et communes risquent d'accroître les obstacles à la réconciliation ultérieure. Cette tâche délicate doit être dévolue à des professionnels qualifiés.
Enfin, la CSCI rappelle à toutes les forces vives de la nation (confessions religieuses, chefferie traditionnelle, partis politiques, secteur privé, centrales syndicales, réseaux d'ONG….) qu'elle invitera bientôt tout le monde à la deuxième édition des Journées de Consensus National pour, ensemble, rappeler les différents contours de la renaissance ivoirienne post crise à remettre aux pouvoirs publics.
Fait à Abidjan, le 25 avril 2011
Pour la CSCI, le Coordinateur National
Dr N'Gouan Patrick
Les évènements de la semaine du 11 au 18 avril 2011 ont abouti à la fin du bicéphalisme au sommet de l'Etat en Côte d'Ivoire. Le nouveau Président de la République, M. Alassane Ouattara, tout en déplorant les conditions tragiques du dénouement de cette crise qui n'est pas qu'électorale, a appelé les Ivoiriens à la retenue et au sens de responsabilité républicain en évitant tout acte de violence et de représailles.
Pourtant, des comportements antirépublicains sont observés tous les jours, créant et entretenant l'insécurité. Tout avait commencé, les jours précédents, par des pillages, des vols à main armée, des effractions de domiciles, des agressions, des rackets. Le fait même que l'on ait observé, après le cessez-le feu, des pillages et des saccages dans tous les services de l'Etat, mettant dans l'administration tous les compteurs à zéro partout où l'on était en droit d'attendre une continuité de l'Etat par suite du changement de régime, tout cela n'est pas innocent. Toutes les exactions de ces derniers jours d'affrontements armés ne sauraient être tenues pour trophées de guerre : des individus mettant à profit la désertion des quartiers exposés aux combats ont pu être aussi de la partie.
A présent, dans certains quartiers, des individus imposent des taxes à des habitants, qui n'ont plus de ressources, avant d'assurer leur sécurité.
D'autres individus, habillés ou non en tenues militaires, organisent des représailles sous forme de tueries, de lynchages, de tortures, de traitements inhumains et dégradants sur des bases ethniques ou régionales.
Tous ces faits recueillis par la CSCI sont confirmés par les ONG nationales et internationales de droits de l'homme, notamment Amnesty International, Human Rights Watch, Fédération Internationale des Ligues de Droits de l'Homme (FIDH), Reporters Sans Frontières….
II- POSITION DE LA CONVENTION DE LA SOCIETE CIVILE IVOIRIENNE (CSCI)
La Convention de la Société Civile Ivoirienne (CSCI) salue les premières initiatives annoncées par le Président de la République en matière de sécurité nationale et d'apaisement.
Tout en étant consciente de l'immensité des tâches et de la multiplicité des priorités auxquelles il est amené à faire face, la CSCI lui demande respectueusement de bien vouloir prendre les mesures urgentes suivantes:
- mettre en garde ou sanctionner ceux qui seraient tentés d'appliquer ce slogan latin « Vae victis : malheur aux vaincus » ; car ils ne seront pas à l'abri des enquêtes de la Cour Pénale Internationale ;
- trouver la meilleure synergie entre les officiers et soldats de tous les corps d'armes pour rétablir de manière professionnelle, organisée et pacifique la sécurité à Abidjan et partout en Côte d'Ivoire ;
- trouver le niveau optimal d'implication des forces des Nations Unies (ONUCI) dans la gestion de la sécurité ;
- être à l'écoute des ONG nationales et internationales de droits de l'homme pour prévenir les violences ;
- aller au delà d'une commission « Vérité et Réconciliation » pour envisager la mise en place d'un dispositif réellement consensuel et indépendant de concorde civile, à savoir un Conseil National de Sortie de Crise chargé de conduire un programme « vérité, repentance, justice et réconciliation », comme l'a recommandé, entre autres, la première édition des Journées de Consensus National de Mai 2009.
La CSCI estime que les représailles et autres dérapages dans les opérations de sécurisation des quartiers et communes risquent d'accroître les obstacles à la réconciliation ultérieure. Cette tâche délicate doit être dévolue à des professionnels qualifiés.
Enfin, la CSCI rappelle à toutes les forces vives de la nation (confessions religieuses, chefferie traditionnelle, partis politiques, secteur privé, centrales syndicales, réseaux d'ONG….) qu'elle invitera bientôt tout le monde à la deuxième édition des Journées de Consensus National pour, ensemble, rappeler les différents contours de la renaissance ivoirienne post crise à remettre aux pouvoirs publics.
Fait à Abidjan, le 25 avril 2011
Pour la CSCI, le Coordinateur National
Dr N'Gouan Patrick