Des cadres en fuite, des barons sous la menace de poursuite judiciaire, des dirigeants en résidence surveillée, une jeunesse désarticulée, un parti politique totalement déstructuré, le Front populaire ivoirien (FPI), l`ex-parti au pouvoir, pourra-t-il survivre à Laurent Gbagbo et à son épouse ? Le FPI a-t-il les ressources humaines, matérielles et financières nécessaires pour résister comme le Pdci-Rda l`a fait après le coup d`Etat de décembre 1999 ? Finalement, l`obstination singulière dont a fait preuve Laurent Gbagbo dans sa volonté de conserver le pouvoir n`a-t-il pas fait plus de mal que de bien au FPI et à ses cadres ?
La crise post-électorale, qui a connu son épilogue le 11 avril dernier, a laissé le Fpi dans un bien piteux état. Pascal Affi N`guessan est en résidence surveillée, et n`est point à l`abri d`une poursuite judiciaire pour le rôle qu`il a joué aux côtés de Gbagbo dans l`aventure de la confiscation du pouvoir. Simone Gbagbo, 2e vice-présidente après Aboudrahamane Sangaré, connaît le même sort. Elle est isolée à Odiénné dans l`attente de son procès.
Mais là n`est pas le problème. Car, à y voir de près, tous les piliers du système qui défendaient le projet de refondation de la Côte d`Ivoire prônée par M. Gbagbo sont cassés. Presque tous les cadres du Fpi sont en fuite ou se cachent. Ils craignent pour leur sécurité ou préfèrent afficher le profil bas par crainte de représailles judiciaires.
Sans Gbagbo et Simone
La force du Fpi, c`était d`abord le socle que constituait le couple Gbagbo autour de qui se fédéraient toutes les forces vives du Fpi. La personnalité de Gbagbo et de son épouse écrasait tout le reste de l`appareil. C`est eux qui décidaient, contrôlaient et influençaient tout. Rien n`échappait à leur volonté. L`on a en mémoire les conditions dans lesquelles Affi N`guessan a été imposé à la tête du parti après l`accession au pouvoir de Gbagbo. Sans élection. Il en fut de même pour Konaté Navigué au niveau des jeunes et Odette Lohorougnon du côté des femmes.
L`on se souvient aussi que dans le conflit qui l`avait opposé à Tagro Désiré, Mamadou Koulibaly n`a rien pu faire contre la volonté du couple présidentiel. Le président de l`Assemblée nationale a beau crier, hurler, dénoncer les dérives de l`ex-ministre de l`Intérieur de Gbagbo, il n`a pu toucher à un seul cheveu de feu Tagro Désiré qui bénéficiait de la divine protection de Gbagbo.
Autant dire qu`au Fpi, le pouvoir n`était pas partagé, il avait un propriétaire, Laurent Gbagbo. Le débat n`était pas non plus très démocratique puisque personne ne pouvait dire non à Gbagbo. On est d`accord avec le chef ou on la boucle. C`est lui qui règne, c`est lui qui gouverne. De sorte que quand il prit la décision de confisquer le pouvoir après son échec à la présidentielle de novembre, bien de cadres et barons du régime n`étaient pas d`avis avec lui. Mais personne n`avait osé publiquement lui dire non. Mamadou Koulibaly avait préféré se mettre à l`abri dans la capitale ghanéenne. Assoa Adou s`est refugié en France, en quête d`un statut d`exilé politique. Ici même en Côte d`Ivoire, des personnalités du Fpi comme Dano Djédjé, Bohoun Bouabré, Sokouri Bohui s`étaient déjà mis en retrait.
Descente aux enfers ?
Pour le Fpi, l`avenir n`a jamais été aussi incertain qu`aujourd`hui. Tout est sujet à interrogation. Que faire ? Comment faire ? Avec qui faire ? Avec quels moyens ?
En effet, il va se poser au Fpi une question d`homme, de choix d`homme.
Car, si le parti devrait survivre à Gbagbo, il faut le bâtir autour d`un homme ou d`un groupe d`hommes et de femmes susceptibles de défendre les nouvelles aspirations des militants. Gbagbo a tiré sa révérence politique, et pas même la commission vérité et réconciliation ne peut le ressusciter sur la scène politique nationale. Comment organiser la succession ? Un congrès pourrait être source de danger et d`implosion. Les appétits vont grimper, les récriminations, les coups bas, les volte-face. Et à ce jeu, chacun risque de s`en aller avec un bout de son Fpi. Les moyens, le Fpi en dispose-t-il encore suffisamment pour mener un combat ? Pas sûr, si l`on sait que d`une part, les plus gros contributeurs sont Gbagbo et son épouse et que, d`autre part, les cadres du parti qui auront la chance d`échapper aux poursuites judiciaires seront plus enclins à penser à leurs vieux jours qu`à investir pour la reconquête du pouvoir.
Autre fait à redouter, le Fpi risque de faire face à un exode massif de ses cadres vers d`autres horizons. Bien de ces cadres ont suivi Gbagbo par souci de conserver leurs acquis.
Akwaba Saint Clair
La crise post-électorale, qui a connu son épilogue le 11 avril dernier, a laissé le Fpi dans un bien piteux état. Pascal Affi N`guessan est en résidence surveillée, et n`est point à l`abri d`une poursuite judiciaire pour le rôle qu`il a joué aux côtés de Gbagbo dans l`aventure de la confiscation du pouvoir. Simone Gbagbo, 2e vice-présidente après Aboudrahamane Sangaré, connaît le même sort. Elle est isolée à Odiénné dans l`attente de son procès.
Mais là n`est pas le problème. Car, à y voir de près, tous les piliers du système qui défendaient le projet de refondation de la Côte d`Ivoire prônée par M. Gbagbo sont cassés. Presque tous les cadres du Fpi sont en fuite ou se cachent. Ils craignent pour leur sécurité ou préfèrent afficher le profil bas par crainte de représailles judiciaires.
Sans Gbagbo et Simone
La force du Fpi, c`était d`abord le socle que constituait le couple Gbagbo autour de qui se fédéraient toutes les forces vives du Fpi. La personnalité de Gbagbo et de son épouse écrasait tout le reste de l`appareil. C`est eux qui décidaient, contrôlaient et influençaient tout. Rien n`échappait à leur volonté. L`on a en mémoire les conditions dans lesquelles Affi N`guessan a été imposé à la tête du parti après l`accession au pouvoir de Gbagbo. Sans élection. Il en fut de même pour Konaté Navigué au niveau des jeunes et Odette Lohorougnon du côté des femmes.
L`on se souvient aussi que dans le conflit qui l`avait opposé à Tagro Désiré, Mamadou Koulibaly n`a rien pu faire contre la volonté du couple présidentiel. Le président de l`Assemblée nationale a beau crier, hurler, dénoncer les dérives de l`ex-ministre de l`Intérieur de Gbagbo, il n`a pu toucher à un seul cheveu de feu Tagro Désiré qui bénéficiait de la divine protection de Gbagbo.
Autant dire qu`au Fpi, le pouvoir n`était pas partagé, il avait un propriétaire, Laurent Gbagbo. Le débat n`était pas non plus très démocratique puisque personne ne pouvait dire non à Gbagbo. On est d`accord avec le chef ou on la boucle. C`est lui qui règne, c`est lui qui gouverne. De sorte que quand il prit la décision de confisquer le pouvoir après son échec à la présidentielle de novembre, bien de cadres et barons du régime n`étaient pas d`avis avec lui. Mais personne n`avait osé publiquement lui dire non. Mamadou Koulibaly avait préféré se mettre à l`abri dans la capitale ghanéenne. Assoa Adou s`est refugié en France, en quête d`un statut d`exilé politique. Ici même en Côte d`Ivoire, des personnalités du Fpi comme Dano Djédjé, Bohoun Bouabré, Sokouri Bohui s`étaient déjà mis en retrait.
Descente aux enfers ?
Pour le Fpi, l`avenir n`a jamais été aussi incertain qu`aujourd`hui. Tout est sujet à interrogation. Que faire ? Comment faire ? Avec qui faire ? Avec quels moyens ?
En effet, il va se poser au Fpi une question d`homme, de choix d`homme.
Car, si le parti devrait survivre à Gbagbo, il faut le bâtir autour d`un homme ou d`un groupe d`hommes et de femmes susceptibles de défendre les nouvelles aspirations des militants. Gbagbo a tiré sa révérence politique, et pas même la commission vérité et réconciliation ne peut le ressusciter sur la scène politique nationale. Comment organiser la succession ? Un congrès pourrait être source de danger et d`implosion. Les appétits vont grimper, les récriminations, les coups bas, les volte-face. Et à ce jeu, chacun risque de s`en aller avec un bout de son Fpi. Les moyens, le Fpi en dispose-t-il encore suffisamment pour mener un combat ? Pas sûr, si l`on sait que d`une part, les plus gros contributeurs sont Gbagbo et son épouse et que, d`autre part, les cadres du parti qui auront la chance d`échapper aux poursuites judiciaires seront plus enclins à penser à leurs vieux jours qu`à investir pour la reconquête du pouvoir.
Autre fait à redouter, le Fpi risque de faire face à un exode massif de ses cadres vers d`autres horizons. Bien de ces cadres ont suivi Gbagbo par souci de conserver leurs acquis.
Akwaba Saint Clair