L’appel de l’Association Professionnelle des Banques et Etablissements Financiers de Côte d’Ivoire (APBEF-CI) aux personnels des banques à reprendre le service, a été bien entendu. Hier matin, l’ensemble des établissements bancaires a effectivement repris le service, à la grande satisfaction des agents, qui ne manquaient pas de se faire des accolades en guise de retrouvailles. Même si la rue des banques ne connaissait pas son animation habituelle, l’on pouvait sentir un certain engouement, à juger par la présence des véhicules personnels et de transport de personnel aux alentours des banques. Les portes principales de ces établissements sont restées fermées, étant donné que la reprise ne concernait que le personnel des banques. Que ce soit les banques nationales (BNI, BHCI, BFA, Versus Bank) et les banques étrangères, tous ces établissements ont ouverts, conformément à l’appel du gouvernement ivoirien.
L’état des lieux
En tant que banque des banques, la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) n’a pas manqué à l’appel. Elle a effectivement ouvert ses bureaux, seulement aux personnels essentiels pour faire l’état des lieux et pour les dispositions pratiques en vue de la reprise effective. « C’est une partie du personnel qui est présente aujourd’hui (hier, ndlr) en attendant la reprise totale demain », a fait savoir Mme Yatassaye du département de la communication. Les agents de la Caisse Nationale des Caisses d’Epargne (CNCE) ex-CECP ont également répondu à l’appel. A la Société Générale de Banques en Côte d’Ivoire (SGBCI), nous avons été surpris de voir la quasi-totalité du personnel à son poste. Selon M. Sionlé Yéo, directeur général adjoint de la banque, cela s’explique non seulement par la taille de l’établissement et par le fait que le personnel avait été mobilisé depuis deux semaines. « Nous avons commencé depuis un mois à préparer la réouverture de la banque, à travers des réunions téléphoniques entre Paris, Dakar et Abidjan. Nous avons estimé que vue la taille de l’établissement et vue la nationalisation dont nous avons été l’objet, il était important de nous remettre au travail, puisque nous enregistrons le plus grand nombre de fonctionnaires et de travailleurs du secteur privé. Pour cela, nous avons fait l’état des lieux et des atteintes portés à la banque au niveau des actifs et des espèces encore disponible », a-t-il expliqué. Ainsi pour la réouverture, le directeur général adjoint de la SGBCI a fait savoir qu’un plan d’action pour la reprise du travail a été mis en place et qu’à partir du 15 avril dernier, le personnel a commencé le travail. Parlant de l’état des lieux, M. Yéo a signalé que des dommages ont été faits sur le système informatique au siège ainsi que sur les équipements de certaines agences. « Nous avons des équipes qui travaillent d’arrache-pied et nous pouvons dire que nous sommes prêts à ouvrir nos portes, jeudi matin à la clientèle », a-t-il a indiqué. Concernant les salaires, le DGA s’est voulu très rassurant. « Le support magnétique de paye des deux mois de salaires est en train de venir et nous sommes prêts pour le recevoir, le traiter et positionner les salaires, dès mercredi nuit pour que jeudi, les fonctionnaires puissent entrer en possession de leurs salaires», a-t-il rassuré. Il a par ailleurs rassuré que toutes les agences à l’exception de celle de Yopougon seront ouvertes, le jeudi, à la clientèle. Cependant, il a précisé que certaines agences de Yopougon, notamment l’agence de Yopougon Siporex, celle de Bel air et celle de Niangon, seront délocalisées respectivement au Plateau, à la Riviera Palmeraie et à la Riviera Belle Famille.
Problème de sécurité
Au niveau de la sécurité, même si M. Yéo a reconnu que des dispositions ont été prises pour assurer la sécurité de l’agence principale, il a cependant souhaité qu’elle soit renforcée et surtout au niveau des agences SGBCI à Abidjan. A la Banque Internationale pour l’Afrique de l’Ouest (BIAO), où nous nous sommes dirigés par la suite, nous n’avons malheureusement pas pu rencontrer un responsable de la banque pour nous donner plus de détails sur cette reprise. Mais, M. Assamoi O., chef de la sécurité, nous a informé de la présence du personnel dans l’établissement. « Il nous a été demandé de reprendre le travail ce matin (hier : ndlr), et tout le monde est présent » a-t-il indiqué. Cependant, il a estimé que la sécurité n’est pas encore de mise, ce qui pourrait être en mesure de dissuader les clients, si rien n’est fait d’ici là. « Il y a des hommes en armes partout. Cela n’est pas très rassurant quand on ne connaît pas les corps qui font les patrouilles. Hier (lundi, ndlr), nous avons entendu des rafales tout près de la banque. Cela n’est pas du tout rassurant. Que les autorités compétentes veillent à cela », a-t-il souhaité. Même son de cloche à la Société Ivoirienne de Banque (SIB) qui est restée fermée à toute personne étrangère à la maison. Là aussi, nous n’avons pas rencontrer un responsable pour nous éclairer.
Priorité : paiement des salaires
A la Banque Internationale pour le Commerce et l’Industrie de la Côte d’Ivoire (BICICI), il a été demandé aux personnels non essentiel de regagner leur domicile. Tout comme la BCEAO, le travail a consisté à faire l’état des lieux et à prendre des dispositions pour une réouverture à la clientèle. Selon M. Fadiga Abou, directeur juridique et fiscal, les informaticiens sont à pied d’œuvre depuis une semaine pour permettre une reprise normale. « Vous n’êtes pas sans ignorer que nous avons été victime de la nationalisation. Aussi nos équipes, entre Paris, Londres et Abidjan, travaillent de concert, font des tests afin de remettre le système informatique sur pied », a-t-il fait savoir. La priorité demeurant le paiement des salaires, la banque reprendra progressivement tous ses services et ouvrira d’abord les portes de l’agence principale du Plateau, ensuite les agences du District et enfin celles de l’intérieur du pays. Tout compte fait, le directeur juridique et fiscal a signalé que la banque s’active pour être disposé à ouvrir à la clientèle, le jeudi. « S’agissant des salaires, c’est une injonction du gouvernement et nous sommes à pied d’œuvre pour cela », a-t-il déclaré. Au niveau de la sécurité, la BICICI dispose d’un dispositif statique et bénéficie de patrouilles de la Force Licorne, de l’ONUCI et des FRCI. « Nous rassurons la clientèle que nous mettons tout en œuvre pour les satisfaire et que la banque a été fermée pour préserver leurs avoirs et leurs intérêts », a-t-il lancé. Les fonctionnaires et agents de l’Etat vont, enfin, retrouver le sourire, après quatre mois de crise, où ils ont lourdement souffert du système de paiement mis en place par l’ancien régime.
Sogona Sidibé
L’état des lieux
En tant que banque des banques, la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) n’a pas manqué à l’appel. Elle a effectivement ouvert ses bureaux, seulement aux personnels essentiels pour faire l’état des lieux et pour les dispositions pratiques en vue de la reprise effective. « C’est une partie du personnel qui est présente aujourd’hui (hier, ndlr) en attendant la reprise totale demain », a fait savoir Mme Yatassaye du département de la communication. Les agents de la Caisse Nationale des Caisses d’Epargne (CNCE) ex-CECP ont également répondu à l’appel. A la Société Générale de Banques en Côte d’Ivoire (SGBCI), nous avons été surpris de voir la quasi-totalité du personnel à son poste. Selon M. Sionlé Yéo, directeur général adjoint de la banque, cela s’explique non seulement par la taille de l’établissement et par le fait que le personnel avait été mobilisé depuis deux semaines. « Nous avons commencé depuis un mois à préparer la réouverture de la banque, à travers des réunions téléphoniques entre Paris, Dakar et Abidjan. Nous avons estimé que vue la taille de l’établissement et vue la nationalisation dont nous avons été l’objet, il était important de nous remettre au travail, puisque nous enregistrons le plus grand nombre de fonctionnaires et de travailleurs du secteur privé. Pour cela, nous avons fait l’état des lieux et des atteintes portés à la banque au niveau des actifs et des espèces encore disponible », a-t-il expliqué. Ainsi pour la réouverture, le directeur général adjoint de la SGBCI a fait savoir qu’un plan d’action pour la reprise du travail a été mis en place et qu’à partir du 15 avril dernier, le personnel a commencé le travail. Parlant de l’état des lieux, M. Yéo a signalé que des dommages ont été faits sur le système informatique au siège ainsi que sur les équipements de certaines agences. « Nous avons des équipes qui travaillent d’arrache-pied et nous pouvons dire que nous sommes prêts à ouvrir nos portes, jeudi matin à la clientèle », a-t-il a indiqué. Concernant les salaires, le DGA s’est voulu très rassurant. « Le support magnétique de paye des deux mois de salaires est en train de venir et nous sommes prêts pour le recevoir, le traiter et positionner les salaires, dès mercredi nuit pour que jeudi, les fonctionnaires puissent entrer en possession de leurs salaires», a-t-il rassuré. Il a par ailleurs rassuré que toutes les agences à l’exception de celle de Yopougon seront ouvertes, le jeudi, à la clientèle. Cependant, il a précisé que certaines agences de Yopougon, notamment l’agence de Yopougon Siporex, celle de Bel air et celle de Niangon, seront délocalisées respectivement au Plateau, à la Riviera Palmeraie et à la Riviera Belle Famille.
Problème de sécurité
Au niveau de la sécurité, même si M. Yéo a reconnu que des dispositions ont été prises pour assurer la sécurité de l’agence principale, il a cependant souhaité qu’elle soit renforcée et surtout au niveau des agences SGBCI à Abidjan. A la Banque Internationale pour l’Afrique de l’Ouest (BIAO), où nous nous sommes dirigés par la suite, nous n’avons malheureusement pas pu rencontrer un responsable de la banque pour nous donner plus de détails sur cette reprise. Mais, M. Assamoi O., chef de la sécurité, nous a informé de la présence du personnel dans l’établissement. « Il nous a été demandé de reprendre le travail ce matin (hier : ndlr), et tout le monde est présent » a-t-il indiqué. Cependant, il a estimé que la sécurité n’est pas encore de mise, ce qui pourrait être en mesure de dissuader les clients, si rien n’est fait d’ici là. « Il y a des hommes en armes partout. Cela n’est pas très rassurant quand on ne connaît pas les corps qui font les patrouilles. Hier (lundi, ndlr), nous avons entendu des rafales tout près de la banque. Cela n’est pas du tout rassurant. Que les autorités compétentes veillent à cela », a-t-il souhaité. Même son de cloche à la Société Ivoirienne de Banque (SIB) qui est restée fermée à toute personne étrangère à la maison. Là aussi, nous n’avons pas rencontrer un responsable pour nous éclairer.
Priorité : paiement des salaires
A la Banque Internationale pour le Commerce et l’Industrie de la Côte d’Ivoire (BICICI), il a été demandé aux personnels non essentiel de regagner leur domicile. Tout comme la BCEAO, le travail a consisté à faire l’état des lieux et à prendre des dispositions pour une réouverture à la clientèle. Selon M. Fadiga Abou, directeur juridique et fiscal, les informaticiens sont à pied d’œuvre depuis une semaine pour permettre une reprise normale. « Vous n’êtes pas sans ignorer que nous avons été victime de la nationalisation. Aussi nos équipes, entre Paris, Londres et Abidjan, travaillent de concert, font des tests afin de remettre le système informatique sur pied », a-t-il fait savoir. La priorité demeurant le paiement des salaires, la banque reprendra progressivement tous ses services et ouvrira d’abord les portes de l’agence principale du Plateau, ensuite les agences du District et enfin celles de l’intérieur du pays. Tout compte fait, le directeur juridique et fiscal a signalé que la banque s’active pour être disposé à ouvrir à la clientèle, le jeudi. « S’agissant des salaires, c’est une injonction du gouvernement et nous sommes à pied d’œuvre pour cela », a-t-il déclaré. Au niveau de la sécurité, la BICICI dispose d’un dispositif statique et bénéficie de patrouilles de la Force Licorne, de l’ONUCI et des FRCI. « Nous rassurons la clientèle que nous mettons tout en œuvre pour les satisfaire et que la banque a été fermée pour préserver leurs avoirs et leurs intérêts », a-t-il lancé. Les fonctionnaires et agents de l’Etat vont, enfin, retrouver le sourire, après quatre mois de crise, où ils ont lourdement souffert du système de paiement mis en place par l’ancien régime.
Sogona Sidibé