Epicentre du transport interurbain, Adjamé retrouve peu à peu, son ambiance des jours heureux. La gare routière bouge ou presque. Les difficultés des gares des tronçons qui rallient les villes de l’intérieur se réaniment. Signe du retour à la normalité.
Gagnoa-Soubré-Méagui… ! Ce sont les appels des jeunes coxers, qui se faufilent entre les véhicules, de plus en plus nombreux, en quête de passagers pour diverses destinations à l’intérieur du pays. Ambiance qui rappelle, un tantinet, l’atmosphère d’avant la crise post-électorale. Il est 15 heures, ce mardi 26 avril, lorsque nous arpentons l’artère menant de la gare Stif à Utb. Il y a deux semaines, avant l’arrestation de Laurent Gbagbo, un calme glacial accueillait les quelques usagers de la gare routière. C’était au plus fort de la crise, avec comme conséquence, la désertion massive de ce lieu populaire où le ballet des voyageurs et commerçants ambulants bouche les étroites rues impraticables au passage de la pluie. Visiblement, les activités reprennent progressivement. Signe du retour à la normalité. Les agents des entreprises de transports peuvent souffler un tant soit peu, même si le pic de l’affluence n’est pas encore atteint. « Ça commence à aller. Nous avons effectivement repris le travail mardi (19 avril, ndlr) et les choses évoluent dans le bon sens. Aujourd’hui, par exemple, il y a eu deux départs», indique un membre du personnel administratif de Fresco transport, sous le couvert de l’anonymat. Ajoutant qu’avant les deux semaines qui ont précédé les combats à Abidjan, la compagnie culminait quotidiennement, à trois embarquements Abidjan-Fresco. Autant dire qu’elle n’est plus qu’à un pas de sa vitesse de croisière. En revanche, le trafic dans le sens inverse (Fresco-Abdjan), selon notre interlocuteur, se fait à compte gouttes par manque de carburant. Toute chose qui, par souci de rentabilité, a amené les responsables à maintenir à 3000Fcfa le tarif du voyage, comme c’est le cas depuis le déclenchement des hostilités. Le coût initial étant de 2500 Fcfa. A quelques encablures de là, à la gare d’Oumé (Eto), le constat est le même. Ici, on déplore le même problème de carburant. Le produit pétrolier très rare à Oumé, et qui provient de Bouaké, s’obtient à 850Fcfa le litre. Difficile donc de satisfaire au mieux la clientèle, alors que l’environnement de la gare invite à l’espoir, fait remarquer Koné Moriba, guichetier. Avec un tarif de 3000Fcfa, soit 500Fcfa de plus qu’avant la fin de la belligérance, Eto, à notre arrivée, avait déjà effectué deux chargements : un Massa et un car de 50 places, plein aux 2/3.
Par ailleurs, tous les agents (chauffeurs, apprentis, chef de gare…) sont là, excepté le gérant du service courrier, coincé à Yopougon par les combats entre Frci et miliciens pro-Gbagbo. Comme d’ordinaire, on peut voir les tas de produits vivriers, bananes notamment, en provenance de la forêt profonde. Devant la gare, le petit cireur du coin est aussi au rendez-vous. Tout bouge ou presque. Dans cette touffeur d’après-midi, les chauffeurs de taxi, grands bénéficiaires du trafic inter-urbain (ils transportent nombre de passagers à leur destination), ne chôment pas. A bord de leurs véhicules, qui hoquètent le long des rues crevassées, ils occasionnent même de petits embouteillages. Assis sur une table de fortune, à la gare d’Aboisso, le responsable du chargement de la compagnie du Sanwi assiste au spectacle. Sans perdre de vue le car sur le départ qui accueille les derniers passagers. Autour de l’engin de 70 places, sont stockés des cartons de vin en provenance d’Aboisso. « Ce sont les produits qui viennent de la région. En retour, les commerçants envoient les légumes et autres produits vivriers », explique notre interlocuteur, avec un calme plat. Normal ! Tout va bien à Aboisso qui, pour survivre à la crise avait délocalisé à Treichville. Sans pour autant hausser le coût du transport : 2000Fcfa. Aussi, 7 à 8 voyages quotidiens sont-ils enregistrés depuis le 18 avril dernier. Soit 2/3 du volume ordinaire, qui est de 12. En revanche, le travail s’arrête plus tôt qu’avant, c’est-à-dire, à 16heures. Car, aux dires du chef de l’embarquement, la gare se vide très vite de son monde. Compagnie quinquagénaire (54 ans d’existence), l’Union des transports de Bouaké (Utb) n’est pas en marge de ce mouvement d’ensemble qui marque la reprise des activités à la gare routière d’Adjamé. A l’instar de la ligne nationale, la ligne internationale tourne à plein régime. Les voyageurs à destination de Cotonou (Bénin), Accra (Ghana) et Lomé (Togo) vont et viennent. Un car en provenance de Lomé était même en train de décharger à notre passage. Après deux jours de route. Le chauffeur exténué, lui, cherchait à faire le point à ses patrons avant de prendre un repos mérité. Juste pour un temps. Car, le travail a repris et, comme partout à la gare routière, très bientôt, il va atteindre son rythme de croisière.
MARTIAL GALE
Ph : MELEDJE T.
Gagnoa-Soubré-Méagui… ! Ce sont les appels des jeunes coxers, qui se faufilent entre les véhicules, de plus en plus nombreux, en quête de passagers pour diverses destinations à l’intérieur du pays. Ambiance qui rappelle, un tantinet, l’atmosphère d’avant la crise post-électorale. Il est 15 heures, ce mardi 26 avril, lorsque nous arpentons l’artère menant de la gare Stif à Utb. Il y a deux semaines, avant l’arrestation de Laurent Gbagbo, un calme glacial accueillait les quelques usagers de la gare routière. C’était au plus fort de la crise, avec comme conséquence, la désertion massive de ce lieu populaire où le ballet des voyageurs et commerçants ambulants bouche les étroites rues impraticables au passage de la pluie. Visiblement, les activités reprennent progressivement. Signe du retour à la normalité. Les agents des entreprises de transports peuvent souffler un tant soit peu, même si le pic de l’affluence n’est pas encore atteint. « Ça commence à aller. Nous avons effectivement repris le travail mardi (19 avril, ndlr) et les choses évoluent dans le bon sens. Aujourd’hui, par exemple, il y a eu deux départs», indique un membre du personnel administratif de Fresco transport, sous le couvert de l’anonymat. Ajoutant qu’avant les deux semaines qui ont précédé les combats à Abidjan, la compagnie culminait quotidiennement, à trois embarquements Abidjan-Fresco. Autant dire qu’elle n’est plus qu’à un pas de sa vitesse de croisière. En revanche, le trafic dans le sens inverse (Fresco-Abdjan), selon notre interlocuteur, se fait à compte gouttes par manque de carburant. Toute chose qui, par souci de rentabilité, a amené les responsables à maintenir à 3000Fcfa le tarif du voyage, comme c’est le cas depuis le déclenchement des hostilités. Le coût initial étant de 2500 Fcfa. A quelques encablures de là, à la gare d’Oumé (Eto), le constat est le même. Ici, on déplore le même problème de carburant. Le produit pétrolier très rare à Oumé, et qui provient de Bouaké, s’obtient à 850Fcfa le litre. Difficile donc de satisfaire au mieux la clientèle, alors que l’environnement de la gare invite à l’espoir, fait remarquer Koné Moriba, guichetier. Avec un tarif de 3000Fcfa, soit 500Fcfa de plus qu’avant la fin de la belligérance, Eto, à notre arrivée, avait déjà effectué deux chargements : un Massa et un car de 50 places, plein aux 2/3.
Par ailleurs, tous les agents (chauffeurs, apprentis, chef de gare…) sont là, excepté le gérant du service courrier, coincé à Yopougon par les combats entre Frci et miliciens pro-Gbagbo. Comme d’ordinaire, on peut voir les tas de produits vivriers, bananes notamment, en provenance de la forêt profonde. Devant la gare, le petit cireur du coin est aussi au rendez-vous. Tout bouge ou presque. Dans cette touffeur d’après-midi, les chauffeurs de taxi, grands bénéficiaires du trafic inter-urbain (ils transportent nombre de passagers à leur destination), ne chôment pas. A bord de leurs véhicules, qui hoquètent le long des rues crevassées, ils occasionnent même de petits embouteillages. Assis sur une table de fortune, à la gare d’Aboisso, le responsable du chargement de la compagnie du Sanwi assiste au spectacle. Sans perdre de vue le car sur le départ qui accueille les derniers passagers. Autour de l’engin de 70 places, sont stockés des cartons de vin en provenance d’Aboisso. « Ce sont les produits qui viennent de la région. En retour, les commerçants envoient les légumes et autres produits vivriers », explique notre interlocuteur, avec un calme plat. Normal ! Tout va bien à Aboisso qui, pour survivre à la crise avait délocalisé à Treichville. Sans pour autant hausser le coût du transport : 2000Fcfa. Aussi, 7 à 8 voyages quotidiens sont-ils enregistrés depuis le 18 avril dernier. Soit 2/3 du volume ordinaire, qui est de 12. En revanche, le travail s’arrête plus tôt qu’avant, c’est-à-dire, à 16heures. Car, aux dires du chef de l’embarquement, la gare se vide très vite de son monde. Compagnie quinquagénaire (54 ans d’existence), l’Union des transports de Bouaké (Utb) n’est pas en marge de ce mouvement d’ensemble qui marque la reprise des activités à la gare routière d’Adjamé. A l’instar de la ligne nationale, la ligne internationale tourne à plein régime. Les voyageurs à destination de Cotonou (Bénin), Accra (Ghana) et Lomé (Togo) vont et viennent. Un car en provenance de Lomé était même en train de décharger à notre passage. Après deux jours de route. Le chauffeur exténué, lui, cherchait à faire le point à ses patrons avant de prendre un repos mérité. Juste pour un temps. Car, le travail a repris et, comme partout à la gare routière, très bientôt, il va atteindre son rythme de croisière.
MARTIAL GALE
Ph : MELEDJE T.