Chef d’une unité qui a combattu à PK 18, le commandant Matchè de son vrai nom Konaté Lassiné, se dévoile dans cet entretien. Il fait la lumière sur la conquête d’Abobo. Il nie toute paternité de la conquête d’Abobo à Ibrahim Coulibaly, dit IB.
L.P: Vous êtes membre d’une unité qui a combattu les ex-FDS à Pk-18 à Abobo. Comment avez-vous organisé la résistance à Abobo?
Cdt M: Nous avons commencé avec les casseroles, le courage et les bénédictions de nos parents. Nous avons débuté par ‘’l’opération casserole’’. Quand les FDS rentraient dans les quartiers, nous faisions du bruit avec les assiettes, nous réveillions les populations en jetant des pierres sur les toitures des maisons. Après, nous nous dirigions vers les soldats des FDS les mains nues pour leur demander pourquoi, ils enlevaient nos frères et sœurs pour les exécuter. Nous n’étions pas nombreux à agir ainsi. Mais au fur et à mesure, notre rang grossissait et les jeunes qui nous rejoignaient, n’avaient plus peur. C’est ainsi que nous sommes parvenus à arracher aux Fds, quelques pistolets et kalachnikov. Toute chose qui par la suite, nous a permis de résister face aux incursions des Fds. En clair, nous étions au départ un petit groupe composé de jeunes volontaires d’Abobo. Nous n’avions jamais utilisé des armes auparavant. Nous faisions face à ceux qui venaient nous menacer et qui menaçaient nos parents.
LP: PK-18 et Anyama ont été généralement indexées comme des zones d’influence d’Ibrahim Coulibaly. Quels sont vos liens avec lui?
Cdt. M: Moi, je ne connais pas IB. J’entends parler de lui comme tout le monde. Au moment où nous commencions la résistance, il y avait des anciens éléments d’IB avec nous. Ils nous ont fait croire qu’ils menaient le même combat que nous, c’est-à-dire, protéger les populations et faire en sorte que le président Alassane Ouattara exerce pleinement son pouvoir. Mais ces deux derniers mois, nous avons constaté que les éléments d’IB ne jouaient pas franc-jeu. Malgré cela et pour éviter que nous nous marchions sur les pieds, nous leur avons laissé Pk-18 avec certains de nos hommes. Nous avons donc décidé d’avancer vers Abobo.
L.P: Etes-vous en train de dire qu’IB n’a jamais été votre chef?
Cdt M : Oui, il n’a jamais été notre chef. Et tous les combattants sur lesquels il compte, sont nos éléments. D’ailleurs, ceux-ci étaient à Pk-18 mais ils n’ont jamais combattu en réalité.
L.P: Aujourd’hui, il affirme qu’il a beaucoup de soldats à Abobo. Il revendique environ 5.000 hommes. Qu’en dites-vous?
Cdt. M: Les éléments d’IB ne sont pas nombreux. 5.000 personnes, c’est un camp complet. Pk-18 ne peut pas contenir un tel nombre. Qu’il arrête de dire des choses qui ne sont pas vraies. Ils sont nombreux les combattants qui se sont battus pour le pays. Il y a par exemple Leguen le commandant d’Anyama, Bazo, Kam Lass, qui sont tous de véritables combattants. Ils ont fait beaucoup à Pk-18 et à Anyama. Mais tous ceux-là n’ont jamais revendiqué des choses. Ils n’ont jamais posé des conditions au gouvernement en place qui demande aujourd’hui de désarmer. Les commandants des FRCI, Wattao, Chérif, Morou, Koné Zackaria ont combattu pour la République mais ils n’ont rien revendiqué. Pourtant, ils ne l’ont pas fait. C’est pourquoi, je voudrais rappeler à IB qu’il n’était pas là au début. Il ne faudrait pas qu’il sème la confusion.
L.P. Dites-nous alors quand IB a fait son apparition à Abobo
Cdt M. Cela fait trois semaines ou un mois qu’IB est arrivé à Pk-18. Pourtant, cela fait presque quatre (4) mois que nous sommes dans le combat. Où était-il? Le commando invisible, ce n’est pas IB. S’il avait un commando, c’était pour certainement créer le désordre. Peut-être que c’est lui qui est à la base des tueries de personnes innocentes, dans certains quartiers. A un moment, on était attaqué de dos. Ce sont sans doute, les éléments d’IB qui agissaient ainsi. Aujourd’hui, ce n’est pas parce que les choses vont bien qu’IB va se proclamer le patron du commando invisible. Il gagnerait à féliciter ses jeunes frères qui ont mené le combat. C’est nous qui sommes le commando invisible, c’est nous qui savons comment il a été créé et c’est nous qui avons l’effectif exact. IB n’a pas d’éléments.
L.P: Aujourd’hui, IB soutient qu’il contrôle une partie de Yopougon et d’Abobo. Que comptez-vous faire désormais?
Cdt M: Je ne suis qu’un exécutant. Nous avons fait le combat sans des chefs. Mais nous savions que des grand-frères ont commencé le combat avant nous. J’étais en contact permanent avec Ouattara Morou qui m’orientait. Il me montrait comment se battre sur le terrain. Nous savions par exemple que Koné Zackaria, Wattao, Chérif se battaient pour la République et la démocratie. Si IB a un problème personnel qu’il le dise à la nation. IB ne veut pas se rendre. Qu’il sache que Gbagbo était plus armé que lui. Il faut qu’il se rallie à la République.
Recueillis par IBK
(NDLR : L’interview a été réalisée bien avant l’annonce de la mort du commandant IB)
L.P: Vous êtes membre d’une unité qui a combattu les ex-FDS à Pk-18 à Abobo. Comment avez-vous organisé la résistance à Abobo?
Cdt M: Nous avons commencé avec les casseroles, le courage et les bénédictions de nos parents. Nous avons débuté par ‘’l’opération casserole’’. Quand les FDS rentraient dans les quartiers, nous faisions du bruit avec les assiettes, nous réveillions les populations en jetant des pierres sur les toitures des maisons. Après, nous nous dirigions vers les soldats des FDS les mains nues pour leur demander pourquoi, ils enlevaient nos frères et sœurs pour les exécuter. Nous n’étions pas nombreux à agir ainsi. Mais au fur et à mesure, notre rang grossissait et les jeunes qui nous rejoignaient, n’avaient plus peur. C’est ainsi que nous sommes parvenus à arracher aux Fds, quelques pistolets et kalachnikov. Toute chose qui par la suite, nous a permis de résister face aux incursions des Fds. En clair, nous étions au départ un petit groupe composé de jeunes volontaires d’Abobo. Nous n’avions jamais utilisé des armes auparavant. Nous faisions face à ceux qui venaient nous menacer et qui menaçaient nos parents.
LP: PK-18 et Anyama ont été généralement indexées comme des zones d’influence d’Ibrahim Coulibaly. Quels sont vos liens avec lui?
Cdt. M: Moi, je ne connais pas IB. J’entends parler de lui comme tout le monde. Au moment où nous commencions la résistance, il y avait des anciens éléments d’IB avec nous. Ils nous ont fait croire qu’ils menaient le même combat que nous, c’est-à-dire, protéger les populations et faire en sorte que le président Alassane Ouattara exerce pleinement son pouvoir. Mais ces deux derniers mois, nous avons constaté que les éléments d’IB ne jouaient pas franc-jeu. Malgré cela et pour éviter que nous nous marchions sur les pieds, nous leur avons laissé Pk-18 avec certains de nos hommes. Nous avons donc décidé d’avancer vers Abobo.
L.P: Etes-vous en train de dire qu’IB n’a jamais été votre chef?
Cdt M : Oui, il n’a jamais été notre chef. Et tous les combattants sur lesquels il compte, sont nos éléments. D’ailleurs, ceux-ci étaient à Pk-18 mais ils n’ont jamais combattu en réalité.
L.P: Aujourd’hui, il affirme qu’il a beaucoup de soldats à Abobo. Il revendique environ 5.000 hommes. Qu’en dites-vous?
Cdt. M: Les éléments d’IB ne sont pas nombreux. 5.000 personnes, c’est un camp complet. Pk-18 ne peut pas contenir un tel nombre. Qu’il arrête de dire des choses qui ne sont pas vraies. Ils sont nombreux les combattants qui se sont battus pour le pays. Il y a par exemple Leguen le commandant d’Anyama, Bazo, Kam Lass, qui sont tous de véritables combattants. Ils ont fait beaucoup à Pk-18 et à Anyama. Mais tous ceux-là n’ont jamais revendiqué des choses. Ils n’ont jamais posé des conditions au gouvernement en place qui demande aujourd’hui de désarmer. Les commandants des FRCI, Wattao, Chérif, Morou, Koné Zackaria ont combattu pour la République mais ils n’ont rien revendiqué. Pourtant, ils ne l’ont pas fait. C’est pourquoi, je voudrais rappeler à IB qu’il n’était pas là au début. Il ne faudrait pas qu’il sème la confusion.
L.P. Dites-nous alors quand IB a fait son apparition à Abobo
Cdt M. Cela fait trois semaines ou un mois qu’IB est arrivé à Pk-18. Pourtant, cela fait presque quatre (4) mois que nous sommes dans le combat. Où était-il? Le commando invisible, ce n’est pas IB. S’il avait un commando, c’était pour certainement créer le désordre. Peut-être que c’est lui qui est à la base des tueries de personnes innocentes, dans certains quartiers. A un moment, on était attaqué de dos. Ce sont sans doute, les éléments d’IB qui agissaient ainsi. Aujourd’hui, ce n’est pas parce que les choses vont bien qu’IB va se proclamer le patron du commando invisible. Il gagnerait à féliciter ses jeunes frères qui ont mené le combat. C’est nous qui sommes le commando invisible, c’est nous qui savons comment il a été créé et c’est nous qui avons l’effectif exact. IB n’a pas d’éléments.
L.P: Aujourd’hui, IB soutient qu’il contrôle une partie de Yopougon et d’Abobo. Que comptez-vous faire désormais?
Cdt M: Je ne suis qu’un exécutant. Nous avons fait le combat sans des chefs. Mais nous savions que des grand-frères ont commencé le combat avant nous. J’étais en contact permanent avec Ouattara Morou qui m’orientait. Il me montrait comment se battre sur le terrain. Nous savions par exemple que Koné Zackaria, Wattao, Chérif se battaient pour la République et la démocratie. Si IB a un problème personnel qu’il le dise à la nation. IB ne veut pas se rendre. Qu’il sache que Gbagbo était plus armé que lui. Il faut qu’il se rallie à la République.
Recueillis par IBK
(NDLR : L’interview a été réalisée bien avant l’annonce de la mort du commandant IB)