A l’issue d’une mission qui l’a conduit sous le Fromager, le secrétaire national chargé de l’économie et des finances des Forces nouvelles (Snef-FN), Abel Christian Djohoré Gbakayoro, originaire de Gagnoa (natif de grand Gbassi dans la sous-préfecture de Ouragahio) a dressé le bilan de sa tournée qu’il juge satisfaisant. « Nous sommes satisfaits que nos parents aient compris qu’ils réalisent aujourd’hui que le malheur des Bété, c’est Laurent Gbagbo », a fait remarquer Abel Djohoré dont la seconde casquette est celle de directeur de cabinet du ministre Dosso Moussa. L’urgence de cette mission réside dans l’actualité du moment, liée à la chute du régime Gbagbo. En effet, selon le responsable des Forces nouvelles, certains cadres frontistes de la ville voulaient, à travers une campagne d’intoxication, amener le peuple Bété à marquer son désaccord au départ de Gbagbo du pouvoir en créant la chienlit dans la région. « Les cadres du Fpi voulaient créer l’insécurité pour que Gagnoa se soulève au motif que son fils, Gbagbo, n’est plus au pouvoir», a-t-il dénoncé. Par ailleurs, Abel Djohoré n’a pas manqué de critiquer un autre comportement des cadres de l’ancien parti au pouvoir qui ont tendance à se faire passer pour des victimes alors que dans un passé très proche, ils se comportaient comme des bourreaux. En cela, le cadre des FN pointe un doigt accusateur sur la personne de Mamadou Koulibaly, président de l’Assemblée nationale. « Il parle des Bété qui ont été maltraités et tués. Mais il y a des Ivoiriens qui ont été tués à l’arme lourde, il y en a qui ont été calcinés sous ses yeux et nous n’avons entendu une quelconque déclaration de sa part. Il y a des Dioula qui ont été tués mais il ne s’est pas prononcé », a critiqué M. Djohoré sur la dernière sortie du député de Koumassi. Puis de dévoiler l’intention inavouée de ce cadre du Fpi. «Que Mamadou Koulibaly ne se serve pas du peuple bété pour prendre le leadership de son parti», a martelé l’orateur. D’ailleurs, il estime que ces cadres-là qui ont eu à gérer le pouvoir d’Etat et qui ont fauté, doivent assumer. «Au nom d’une quelconque réconciliation, on ne doit pas brader l’impunité qui a existé dans ce pays durant des années». Il s’oppose même à un gouvernement de compromis dans lequel figureraient des hommes de l’ancien régime. Selon Abel Christian Djohoré, les houphouétistes et les Forces nouvelles regorgent en leurs seins de cadres suffisamment compétents pour former le futur gouvernement. Pour terminer, Djohoré a lancé un appel à tous les cadres de la région à une union sacrée pour sortir le Fromager de l’ornière.
Alain Kpapo à Gagnoa
Alain Kpapo à Gagnoa
