Plusieurs riverains déplacés ont regagné leurs domiciles, dans un environnement sécurisé où il fait bon vivre.
Ce mercredi 27avril, au rond point d’Abobo, il est 18h40. Les salves de kalachnikovs qui saluent la chute d’Ibrahim Coulibaly (IB) sont accompagnées par des clameurs d’une population en liesse. Une population littéralement libérée, passée de la « mort » à la « vie ». Longtemps terrorisés par les coups de canons, aux premières heures de la résistance, les habitants dont beaucoup ont dû, à leur corps défendant, quitter leurs domiciles pour se réfugier dans les autres communes du District d’Abidjan et même à l’intérieur du pays, laissent, tout naturellement, éclater leur joie. Depuis quelques semaines, déjà, c’est le sentiment général dans la plus peuplée des communes abidjanaises. Qui retrouve, peu à peu, son animation d’alors. Illustration: plusieurs maquis, notamment, sur la rue commerciale menant du carrefour « Joke » (à proximité de Cité universitaire2) à la Plaque, ont rouvert. Les clients, pour la plupart des « revenants », ne se font pas prier pour prendre d’assaut ces lieux de « joie ». Question de ressasser les tristes souvenirs de la crise et de les « enterrer » à l’orée de la Côte d’Ivoire nouvelle. La sécurité y est de mise. Les Forces Républicaines veillent au grain. Les marchés des sous-quartiers, comme celui de Bc (Belle cité), sont approvisionnées à longueur de journée en produits vivriers. Des chargements de bois et de gaz butane sont aussi visibles dans les artères. Le grand marché, qui jouxte la mairie, grouille du monde. On aurait dit que le vent de la déstabilisation n’a pas soufflé sur Abobo. D’autant plus que les prix des denrées alimentaires sont accessibles. Ils sont plus ou moins les mêmes qu’avant la crise. Aussi, devant son domicile au quartier kolatier, en compagnie de quelques copines, une jeune femme, la trentaine, témoin de la hausse des prix à Yopougon, se félicite du coût de la vie de la commune. « Ici, avec 1000F, on peut s’offrir un repas décent », soutient-elle. C’est pourquoi, d’ailleurs, les femmes de Cocody_ Angré ont rapidement repris leurs habitudes en venant faire les emplettes au grand marché. Visiblement, la Commune d’Abobo est redevenue fréquentable et habitable. Les habitants d’autres communes, Yopougon en particulier, y ont même élu domicile. La brise de la convivialité souffle. Pour couronner le tout, le visage désormais rayonnant de la commune populaire, grâce à l’opération ville propre (une réalité) qui ne laisse plus de place aux ordures et autres tas d’immondices sur les voies publiques. Pourtant, c’est avec beaucoup d’appréhension que certains retrouvent ce théâtre des combats qu’il a été. Mieux, malgré les assurances de tous ordres et des témoignages vivants, ils sont beaucoup d’anciens riverains à traîner le pas dans la perspective d’un retour à la maison. Une attitude qui témoigne de l’ampleur de la terreur qu’ils ont essuyée et qui a, pour certains, tout emporté: biens mobiliers et immobiliers. Mais, une chose est sûre, dès qu’ils vainquent la peur et reviennent, les Abobolais n’ont plus le courage de repartir.
Martial Galé
Ce mercredi 27avril, au rond point d’Abobo, il est 18h40. Les salves de kalachnikovs qui saluent la chute d’Ibrahim Coulibaly (IB) sont accompagnées par des clameurs d’une population en liesse. Une population littéralement libérée, passée de la « mort » à la « vie ». Longtemps terrorisés par les coups de canons, aux premières heures de la résistance, les habitants dont beaucoup ont dû, à leur corps défendant, quitter leurs domiciles pour se réfugier dans les autres communes du District d’Abidjan et même à l’intérieur du pays, laissent, tout naturellement, éclater leur joie. Depuis quelques semaines, déjà, c’est le sentiment général dans la plus peuplée des communes abidjanaises. Qui retrouve, peu à peu, son animation d’alors. Illustration: plusieurs maquis, notamment, sur la rue commerciale menant du carrefour « Joke » (à proximité de Cité universitaire2) à la Plaque, ont rouvert. Les clients, pour la plupart des « revenants », ne se font pas prier pour prendre d’assaut ces lieux de « joie ». Question de ressasser les tristes souvenirs de la crise et de les « enterrer » à l’orée de la Côte d’Ivoire nouvelle. La sécurité y est de mise. Les Forces Républicaines veillent au grain. Les marchés des sous-quartiers, comme celui de Bc (Belle cité), sont approvisionnées à longueur de journée en produits vivriers. Des chargements de bois et de gaz butane sont aussi visibles dans les artères. Le grand marché, qui jouxte la mairie, grouille du monde. On aurait dit que le vent de la déstabilisation n’a pas soufflé sur Abobo. D’autant plus que les prix des denrées alimentaires sont accessibles. Ils sont plus ou moins les mêmes qu’avant la crise. Aussi, devant son domicile au quartier kolatier, en compagnie de quelques copines, une jeune femme, la trentaine, témoin de la hausse des prix à Yopougon, se félicite du coût de la vie de la commune. « Ici, avec 1000F, on peut s’offrir un repas décent », soutient-elle. C’est pourquoi, d’ailleurs, les femmes de Cocody_ Angré ont rapidement repris leurs habitudes en venant faire les emplettes au grand marché. Visiblement, la Commune d’Abobo est redevenue fréquentable et habitable. Les habitants d’autres communes, Yopougon en particulier, y ont même élu domicile. La brise de la convivialité souffle. Pour couronner le tout, le visage désormais rayonnant de la commune populaire, grâce à l’opération ville propre (une réalité) qui ne laisse plus de place aux ordures et autres tas d’immondices sur les voies publiques. Pourtant, c’est avec beaucoup d’appréhension que certains retrouvent ce théâtre des combats qu’il a été. Mieux, malgré les assurances de tous ordres et des témoignages vivants, ils sont beaucoup d’anciens riverains à traîner le pas dans la perspective d’un retour à la maison. Une attitude qui témoigne de l’ampleur de la terreur qu’ils ont essuyée et qui a, pour certains, tout emporté: biens mobiliers et immobiliers. Mais, une chose est sûre, dès qu’ils vainquent la peur et reviennent, les Abobolais n’ont plus le courage de repartir.
Martial Galé