Triste fin pour un brave soldat, un leader de troupe, un homme de caractère qui aura mouvementé les casernes militaires et la vie politique en Côte d’Ivoire au cours de ces dix dernières années. Après deux rendez-vous manqués avec la hiérarchie militaire des Forces Républicaines (FRCI), l’offensive lancée le mercredi dernier dans le cadre de la sécurisation du District d’Abidjan exigée par le président de la République Alassane Ouattara, a été fatale pour le commandant Ibrahim Coulibaly dit IB. L’homme qui s’était auto attribué le grade de Général des forces armées de Côte, refusait après la chute du dictateur Laurent Gbagbo, de déposer les armes et de rentrer dans les rangs. Des négociations entamées par les généraux des FRCI sous l’égide du Premier ministre, ministre de la Défense, avaient buté sur le refus du commandant qui, par deux fois, a fait faux bond. Acteur clé du premier coup d’Etat qu’a connu le pays en 1999, des rumeurs persistantes laissaient entendre que Major nourrissait de grandes ambitions militaires et même politiques. Après avoir organisé et chapeauté, le Commando invisible pour protéger les populations civiles d’Abobo et résister vaillamment contre les mercenaires et miliciens de Laurent Gbagbo, l’homme a fini par perdre la vie à cause de son entêtement et son refus à se mettre à la disposition du chef suprême des armées, élu par le peuple de Côte d’Ivoire. Une attitude que la majorité des Ivoiriens avaient du mal, il y a peu, à comprendre. « Que veut IB ? Pourquoi refuse- t-il de déposer les armes ? Ces interrogations étaient sur les lèvres de tous les Ivoiriens. Les ambitions personnelles ont dû certainement grossir les oreilles de ce brave et intrépide combattant et contribuer à sa perte. La mort de Major IB, pour tout bon Ivoirien sonne comme une grande perte pour la Côte d’Ivoire. Tous ses compagnons d’armes qui l’ont connu et pratiqué restent unanimes sur le courage de meneur de troupe. Fin tragique pour un combattant, un soldat d’exception.
Moussa Keita
Moussa Keita