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Politique Publié le vendredi 29 avril 2011 | Nord-Sud

Après la mort d’IB Le dernier espoir des pro-Gbagbo s’écroule

Le clan de Laurent Gbagbo qui caressait l’espoir de voir le pouvoir d’Alassane Ouattara tomber grâce aux actions subversives d’Ibrahim Coulibaly, voit son rêve s’envoler avec la mort de l’irréductible putschiste.

Les derniers rêves s’envolent les uns après les autres pour le clan de Laurent Gbagbo. La mort du sergent-chef Ibrahim Coulibaly, alias IB, laisse, en effet, s’évanouir dans la nature, l’espoir de l’ancien régime de tomber le pouvoir d’Alassane Ouattara. Car selon plusieurs sources dignes de foi, la collusion entre le clan Gbagbo et le putschiste IB ne souffre d’aucun doute. A peine après a-t-il usurpé le titre de commandant en chef du “commando invisible’’, sa première action politique a été de rebaptiser le groupe d’insurgés d’Abobo “Force de défense et de sécurité impartiale de Côte d’Ivoire’’. Une dénomination qui n’est pas fortuite dans la mesure où les soldats fidèles à l’ex-chef de l’Etat portaient le nom de “Force de défense et de sécurité de Côte d’Ivoire’’. Le groupe armé qu’il était en train de constituer, s’inscrivait donc dans un prolongement de l’ancien soutien militaire à Laurent Gbagbo. Ibrahim Coulibaly avait ainsi son schéma qui se démarquait très nettement de celui des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci), très tôt engagées aux côtés d’Alassane Ouattara. Une stratégie de trouble-fête dont l’objectif était de faire chanter le nouveau chef de l’exécutif ivoirien et mieux, de se poser en redresseur de torts pour le Front populaire ivoirien (Fpi). « Selon nous, le dernier scrutin a été entaché de trop d'incidents », explique-t-il. Il sera donc indispensable d'en passer par une transition dirigée par le général Coulibaly. Ensuite, seulement, Alassane Ouattara pourra se présenter à de nouvelles élections », avait dévoilé le 15 mars dernier, un des hommes de main d’IB. Adossé à sa milice qu’il a constituée, il a lancé, le 1er avril 2011, une offensive sur les autres communes d’Abidjan, coupant ainsi l’herbe sous les pieds des Frci qui avaient prévu d’en finir avec le clan de Laurent Gbagbo à partir du 2 avril. C’est dans cette veine qu’il s’est offert le loisir de prendre la Radiodiffusion-Télévision ivoirienne (Rti) avant d’y être délogé par les derniers soldats de Laurent Gbagbo. Entre-temps, il s’est permis le toupet d’attaquer et de tuer quatre éléments des Frci dont deux assurant la sécurité du Premier ministre. Une tactique de la terre brûlée par laquelle il mit pieds à Yopougon pour y installer quelques uns de ses miliciens et pour apporter de la logistique à ceux qui se réclament de M. Gbagbo. L’arrestation du gendre de Laurent Gbagbo, Stéphane Kipré ou la capture de Magui Le Tocard (qui s’était rendu au Golf hôtel pour négocier sa reddition) ne sont qu’un trompe-l’œil. Toutes choses qui ont semé le trouble dans l’esprit de plusieurs partisans d’Alassane Ouattara qui ne comprenaient pas pourquoi les Frci peinaient à prendre le dessus sur les pro-Gbagbo. Dans son ambition démesurée, Ibrahim Coulibaly a décidé de ne pas en rester-là. Prenant son temps, il a brillé par son absence à tous les rendez-vous avec la hiérarchie des forces gouvernementales qui lui demandait de désarmer ses hommes. Pour toutes réponses, il fixe un ultimatum au président Alassane Ouattara et au Premier ministre, Guillaume Soro en indiquant que passé le 29 avril, le commando invisible (les forces de défense et de sécurité impartiales de Côte d’Ivoire) prendrait les dispositions pour faire valoir ses revendications. Ni ses revendications, ni la prophétie ténébreuse du clan Gbagbo qui comptait sur lui pour renverser Alassane Ouattara avec l’aide de certaines ex-Fds, ne se réaliseront.

Marc Dossa
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