Le paiement de salaires de fonctionnaires est effectif depuis hier. Tous les établissements financiers ont été pris d’assaut au Plateau par des milliers d’usagers, signe que le gouvernement ivoirien a tenu ses promesses.
Comme des abeilles devant une ruche, les fonctionnaires ont envahi les banques hier, pour toucher les deux mois de salaires promis par le gouvernement ivoirien. Tableau indescriptible à la rue des banques eu égard à la marrée humaine qui s’est massée devant les différents sièges des établissements bancaires. Cette rue qui, la veille, était quasiment clairsemée, a retrouvé toute son ambiance avec les parkings bondés de véhicules. Le Plateau renaît à nouveau. Les institutions bancaires comme la Bhci, la Bni, la Cnce et la Biao ont quasiment refusé du monde. Mais, la situation était plus tendue à la Sgbci compte tenu du nombre important de fonctionnaire (60.000) dont regorge cette banque.
Un fonctionnaire s’écroule
A telle enseigne qu’un homme (proche de la cinquantaine) a eu un malaise du fait des nombreuses bousculades. Très affaibli, il ne tenait plus sur ses pieds. «J’étouffais», dit-il. L’élan de solidarité autour de la victime ne s’est pas fait attendre. Si certaines personnes lui ont apporté très rapidement de quoi boire et manger, d’autres, des éléments des Frci chargés de la sécurité, sont restés aussi à ses petits soins, le temps qu’il retrouve ses esprits. Il y a eu plus de peur que de mal. N’empêche, la joie était inqualifiable sur le visage de plusieurs agents du public. C’est le cas de Yéo Drissa, enseignant. «L’ouverture des banques ne peut que susciter de la joie chez tous les fonctionnaires de Côte d’Ivoire. Parce que nous ne sommes pas habitués à ces périodes d’interruption de salaires. Donc, pendant deux mois de crise, cela n’a pas été facile pour nous. Car, on a eu du mal à manger. Nous allons attendre même si cela doit prendre du temps. L’essentiel, c’est de retourner à la maison avec quelques billets», soutient le fonctionnaire. Selon lui, cela va impacter inévitablement la reprise des activités. «Le pays a été défiguré à tous les niveaux. La Côte d’Ivoire ne méritait pas cela. Il y a un travail à faire au niveau des mentalités. Il y a eu trop de laxisme. Avec le nouveau gouvernement, nous pensons que les autorités vont mettre de l’ordre», poursuit Yéo Drissa. A la Sib, la situation est plus calme bien qu’il y ait un nombre important d’usagers. De longues files ont été dressées devant les distributeurs automatiques de billets sous le regard vigilant des éléments de la police et de la gendarmerie. Mme Bah Simone, agent du Laboratoire du bâtiment et des travaux publics (Lbtp), ne cache pas sa joie après avoir touché ses deux mois de salaire au guichet manuel. «Je suis très contente car mes deux salaires ont été virés. Nous revenons de loin car durant cette crise, on a eu un décès (un enfant de 19 ans) faute d’argent pour payer les médicaments. Donc, c’est un grand soulagement», se réjouit-elle. Pour elle, il faut impérativement que la paix s’installe dans le pays et surtout à Yopougon où elle réside. «Les jeunes doivent déposer les armes parce qu’on est fatigué. Mon village Ziaglo (Guiglo) a été brûlé, ma mère aussi. Mais, il faut faire maintenant la paix et avancer dans la réconciliation», souligne Mme Ba. Quant à Mme A.K., de la Cour suprême, elle est dans une position mitigée après avoir passé à la caisse. «Nous sommes arrivé à 7 heures ce matin (hier). C’était difficile parce qu’il y a eu un peu de bousculades. Mais, les forces de l’ordre sont venues mettre de l’ordre et je suis très heureuse parce que je viens de retirer mes deux mois de salaire. Mais, ce que je déplore, c’est le fait que la banque ne nous accorde pas un nouvel rééchelonnement en ce qui concerne les engagements pris. Elle a tout récupéré», déplore cette dame qui réside à Williamsville mais qui a du fuir son domicile dû fait du conflit armé.
Le paiement de dettes !
«Mon domicile a été pillé. Les banques n’ont pas tenu compte de ce que nous avons vécu. Elles auraient dû être un peu souples avec la clientèle», estime A.K. qui entend payer très rapidement sa dîme pour remercier Dieu d’avoir protégé toute sa famille durant ces douloureux évènements. «Nous souhaitons que la paix revienne et que nous puissions réintégrer nos maisons et qu’on ne voie plus jamais un tel spectacle», renchérit-elle. En réaction, un responsable de la Sib fait remarquer que la banque a repris toutes ses activités et par conséquent, tous les engagements qui sont à arrivés à terme, doivent être respectés. D’autant plus que la banque a, elle aussi, des contraintes. Outre le Plateau où se trouve le siège de la plupart des banques, certaines communes comme Marcory, Cocody-Deux-Plateaux où sont localisées plusieurs agences ont accueilli une foule de fonctionnaires qui tenaient à effectuer des retraits d’argent après environ trois mois d’assèchement financier.
Malheureusement, selon des témoins, dans l’agence Sgbci située à Marcory Vge, c’est seulement dix personnes qui ont pu être servies. Puisque le réseau informatique est tombé en panne. Mais, les responsables essayaient de tout mettre en œuvre pour juguler ce problème. Il faut noter que la Bicici qui a 25.000 clients fonctionnaires ouvre ses portes aujourd’hui.
Cissé Cheick Ely
Comme des abeilles devant une ruche, les fonctionnaires ont envahi les banques hier, pour toucher les deux mois de salaires promis par le gouvernement ivoirien. Tableau indescriptible à la rue des banques eu égard à la marrée humaine qui s’est massée devant les différents sièges des établissements bancaires. Cette rue qui, la veille, était quasiment clairsemée, a retrouvé toute son ambiance avec les parkings bondés de véhicules. Le Plateau renaît à nouveau. Les institutions bancaires comme la Bhci, la Bni, la Cnce et la Biao ont quasiment refusé du monde. Mais, la situation était plus tendue à la Sgbci compte tenu du nombre important de fonctionnaire (60.000) dont regorge cette banque.
Un fonctionnaire s’écroule
A telle enseigne qu’un homme (proche de la cinquantaine) a eu un malaise du fait des nombreuses bousculades. Très affaibli, il ne tenait plus sur ses pieds. «J’étouffais», dit-il. L’élan de solidarité autour de la victime ne s’est pas fait attendre. Si certaines personnes lui ont apporté très rapidement de quoi boire et manger, d’autres, des éléments des Frci chargés de la sécurité, sont restés aussi à ses petits soins, le temps qu’il retrouve ses esprits. Il y a eu plus de peur que de mal. N’empêche, la joie était inqualifiable sur le visage de plusieurs agents du public. C’est le cas de Yéo Drissa, enseignant. «L’ouverture des banques ne peut que susciter de la joie chez tous les fonctionnaires de Côte d’Ivoire. Parce que nous ne sommes pas habitués à ces périodes d’interruption de salaires. Donc, pendant deux mois de crise, cela n’a pas été facile pour nous. Car, on a eu du mal à manger. Nous allons attendre même si cela doit prendre du temps. L’essentiel, c’est de retourner à la maison avec quelques billets», soutient le fonctionnaire. Selon lui, cela va impacter inévitablement la reprise des activités. «Le pays a été défiguré à tous les niveaux. La Côte d’Ivoire ne méritait pas cela. Il y a un travail à faire au niveau des mentalités. Il y a eu trop de laxisme. Avec le nouveau gouvernement, nous pensons que les autorités vont mettre de l’ordre», poursuit Yéo Drissa. A la Sib, la situation est plus calme bien qu’il y ait un nombre important d’usagers. De longues files ont été dressées devant les distributeurs automatiques de billets sous le regard vigilant des éléments de la police et de la gendarmerie. Mme Bah Simone, agent du Laboratoire du bâtiment et des travaux publics (Lbtp), ne cache pas sa joie après avoir touché ses deux mois de salaire au guichet manuel. «Je suis très contente car mes deux salaires ont été virés. Nous revenons de loin car durant cette crise, on a eu un décès (un enfant de 19 ans) faute d’argent pour payer les médicaments. Donc, c’est un grand soulagement», se réjouit-elle. Pour elle, il faut impérativement que la paix s’installe dans le pays et surtout à Yopougon où elle réside. «Les jeunes doivent déposer les armes parce qu’on est fatigué. Mon village Ziaglo (Guiglo) a été brûlé, ma mère aussi. Mais, il faut faire maintenant la paix et avancer dans la réconciliation», souligne Mme Ba. Quant à Mme A.K., de la Cour suprême, elle est dans une position mitigée après avoir passé à la caisse. «Nous sommes arrivé à 7 heures ce matin (hier). C’était difficile parce qu’il y a eu un peu de bousculades. Mais, les forces de l’ordre sont venues mettre de l’ordre et je suis très heureuse parce que je viens de retirer mes deux mois de salaire. Mais, ce que je déplore, c’est le fait que la banque ne nous accorde pas un nouvel rééchelonnement en ce qui concerne les engagements pris. Elle a tout récupéré», déplore cette dame qui réside à Williamsville mais qui a du fuir son domicile dû fait du conflit armé.
Le paiement de dettes !
«Mon domicile a été pillé. Les banques n’ont pas tenu compte de ce que nous avons vécu. Elles auraient dû être un peu souples avec la clientèle», estime A.K. qui entend payer très rapidement sa dîme pour remercier Dieu d’avoir protégé toute sa famille durant ces douloureux évènements. «Nous souhaitons que la paix revienne et que nous puissions réintégrer nos maisons et qu’on ne voie plus jamais un tel spectacle», renchérit-elle. En réaction, un responsable de la Sib fait remarquer que la banque a repris toutes ses activités et par conséquent, tous les engagements qui sont à arrivés à terme, doivent être respectés. D’autant plus que la banque a, elle aussi, des contraintes. Outre le Plateau où se trouve le siège de la plupart des banques, certaines communes comme Marcory, Cocody-Deux-Plateaux où sont localisées plusieurs agences ont accueilli une foule de fonctionnaires qui tenaient à effectuer des retraits d’argent après environ trois mois d’assèchement financier.
Malheureusement, selon des témoins, dans l’agence Sgbci située à Marcory Vge, c’est seulement dix personnes qui ont pu être servies. Puisque le réseau informatique est tombé en panne. Mais, les responsables essayaient de tout mettre en œuvre pour juguler ce problème. Il faut noter que la Bicici qui a 25.000 clients fonctionnaires ouvre ses portes aujourd’hui.
Cissé Cheick Ely