Dedans, des dizaines de passagers assis dans les salles d’embarquement, attroupement devant les guichets d’enregistrement de bagages ; dehors, des files de taxis attendant joyeusement les nouveaux arrivants : l’activité reprend à l’aéroport international Félix Houphouet-Boigny d’Abidjan. Qu’ils viennent de Paris ou des capitales africaines, l’on a pu voir dans la journée de ce jeudi des voyageurs exprimant leur satisfaction de retrouver une Côte d’Ivoire qui ressuscite. Ce qui, en des temps plus cléments, aurait constitué une banalité, prend, en cette période de vaches maigres, les proportions d’une performance inédite. Effet de manche mis à part, il n’y a pas encore de quoi pavoiser, car les quelques dizaines d’hirondelles du printemps n’annoncent pas encore un été faste. Loin s’en faut! Mais le directeur général de l’Autorité nationale de l’aviation civile (Anac) y croit fermement. «La reprise de vols est progressive au vu de l’amélioration du trafic. D’une baisse de 60 % de trafic avant la crise, le manque à gagner est aujourd’hui d’environ 30 %. Mais je pense que les choses atteindront leur vitesse de croisière au fur et à mesure», explique Jean Kouassi Abonoua qui en a profité pour faire le point de la reprise des activités. Quant aux représentations des compagnies aériennes, elles se montrent également optimistes pour l’avenir. Plus de 20 sur les 25 compagnies qui fréquentent régulièrement le ciel ivoirien se sont remis sur la piste. Elles affirment que la visibilité est bonne et que les réservations de billets pourront être, d’ici peu, au même niveau que la période d’avant la crise post-électorale. Ethiopian Airlines, la puissante compagnie est-africaine qui avait déjà recommencé ses vols depuis le 18 avril, continue encore d’assurer le service. Selon le directeur commercial, Ibrahima Bamba, elle envisage même d’ouvrir une nouvelle ligne vers Ouaga le 1er mai prochain. Ce regain de l’activité aéroportuaire observé est bien accueilli par les opérateurs touristiques qui ont, au cours du premier trimestre de l’année, connu des baisses dépassant les 70%. Mais les touristes, devenus des oiseaux rares, il va falloir maintenant aller les chercher. Par ailleurs, en ce qui concerne la certification, M. Abonoua insiste sur la qualité des équipements et des prestations à tous les niveaux de la chaîne. Il s’agit d’entourer la reprise et surtout l’infrastructure économique des meilleures conditions d’accueil, de séjour et de sécurité.
Lanciné Bakayoko
Lanciné Bakayoko