KORHOGO - Le président ivoirien déchu Laurent Gbagbo a déclaré qu`il fallait "panser les plaies" de la Côte d`Ivoire, lors d`une courte rencontre lundi matin avec Mgr Desmond Tutu, Kofi Annan et Mary Robinson à Korhogo (Nord), où M. Gbagbo est en résidence surveillée.
Détendu et souriant, Laurent Gbagbo n`avait plus rien à voir avec l`homme hébété, en maillot de corps, photographié lors de son arrestation le 11 avril dans la résidence présidentielle à Abidjan.
"Merci d`être venus !", a déclaré l`ancien chef de l`Etat, vêtu d`un pantalon noir et d`une chemise bleu, en serrant la main des trois membres du groupe dit des Elders (Anciens), l`ex-secrétaire général de l`ONU Kofi Annan, l`archevêque sud-africain Desmond Tutu, et l`ancienne présidente d`Irlande et ex-Haut commissaire aux droits de l`homme de l`ONU, Mary Robinson.
Laurent Gbagbo a pris la pose pour les photographes et vidéastes accompagnant la délégation, mais il n`a fait aucune déclaration à la presse.
"Nous avons eu un échange bref mais chaleureux, nous avons été heureux de constater que l`ancien président a exprimé le désir de voir le pays retourner à une situation normale. Dans son intervention, il a insisté pour dire qu`il fallait panser les plaies du pays", a déclaré Mgr Tutu, à l`issue de la rencontre d`environ 45 mn à laquelle la presse n`a pas pu assister.
"Comme vous l`avez vu, il a l`air en bonne santé, il nous l`a dit lui-même. Il a l`air détendu et il a demandé une bible", a ajouté le prix Nobel de la Paix.
Il s`agissait de la première visite connue d`officiels auprès de M. Gbagbo depuis son transfert le 13 avril à Korhogo, où il est assigné, dans une résidence présidentielle, un modeste bâtiment d`un étage entouré d`un jardin et de hauts murs, dans un paysage aride de savane, protégé par la mission de l`Onu en Côte d`Ivoire (Onuci) et les Forces républicaines de Côte d`Ivoire (FRCI).
Les Elders ont été accueillis à leur arrivée à Korhogo par une délégationassociant des casques bleus et le chef local des FRCI, le commandant Martin Kouakou Fofié, qui, ironie du sort, se trouve sous le coup de sanctions de l`Onu depuis 2006, ses hommes ayant été accusés de "recrutement d`enfants soldats", "sévices sexuels sur les femmes", et "exécutions extrajudiciaires".
Les membres des Elders sont arrivés dimanche à Abidjan avec l`objectif de promouvoir "l`apaisement et la réconciliation" en Côte d`Ivoire après une crise post-électorale de plus de quatre mois qui s`est soldée par l`arrestation de Laurent Gbagbo et l`arrivée au pouvoir d`Alassane Ouattara,
vainqueur du scrutin du 28 novembre.
Arrêté avec sa femme Simone et une centaine de personnes, puis détenu au Golf Hôtel d`Abidjan, le quartier général de M. Ouattara, M. Gbagbo a été transféré le 13 avril à Korhogo Sa femme a pour sa part été transférée le 22 avril à Odienné (nord-ouest).
Les auditions par la justice ivoirienne de l`ex-chef d`Etat, de son épouse et de quelque 200 anciens responsables de son régime assignés à résidence à travers le pays, doivent débuter mercredi.
Toutefois, le ministre de la Justice Jeannot Kouadio Ahoussou, qui a aussi fait le déplacement lundi à Korhogo, a déclaré à l`AFP que la date du début de l`audition de l`ex-président n`était pas "certaine", M. Gbagbo lui ayant indiqué que ses avocats n`étaient "pas disponibles".
Le chef d`Etat déchu est notamment accusé d`être responsable d`exactions, de concussion et d`appels à la haine.
Près de 3.000 personnes ont été tuées lors des plus de quatre mois de crise et de combats en Côte d`Ivoire, selon les autorités. Les Nations unies font état de plus de 1.000 morts.
Ces derniers jours, des partisans de Laurent Gbagbo avaient demandé à voir l`ancien président.
"On veut savoir s`il est toujours en vie", avait ainsi déclaré à l`AFP un jeune milicien, qui venait de déposer les armes.
Par Thibauld MALTERRE
Détendu et souriant, Laurent Gbagbo n`avait plus rien à voir avec l`homme hébété, en maillot de corps, photographié lors de son arrestation le 11 avril dans la résidence présidentielle à Abidjan.
"Merci d`être venus !", a déclaré l`ancien chef de l`Etat, vêtu d`un pantalon noir et d`une chemise bleu, en serrant la main des trois membres du groupe dit des Elders (Anciens), l`ex-secrétaire général de l`ONU Kofi Annan, l`archevêque sud-africain Desmond Tutu, et l`ancienne présidente d`Irlande et ex-Haut commissaire aux droits de l`homme de l`ONU, Mary Robinson.
Laurent Gbagbo a pris la pose pour les photographes et vidéastes accompagnant la délégation, mais il n`a fait aucune déclaration à la presse.
"Nous avons eu un échange bref mais chaleureux, nous avons été heureux de constater que l`ancien président a exprimé le désir de voir le pays retourner à une situation normale. Dans son intervention, il a insisté pour dire qu`il fallait panser les plaies du pays", a déclaré Mgr Tutu, à l`issue de la rencontre d`environ 45 mn à laquelle la presse n`a pas pu assister.
"Comme vous l`avez vu, il a l`air en bonne santé, il nous l`a dit lui-même. Il a l`air détendu et il a demandé une bible", a ajouté le prix Nobel de la Paix.
Il s`agissait de la première visite connue d`officiels auprès de M. Gbagbo depuis son transfert le 13 avril à Korhogo, où il est assigné, dans une résidence présidentielle, un modeste bâtiment d`un étage entouré d`un jardin et de hauts murs, dans un paysage aride de savane, protégé par la mission de l`Onu en Côte d`Ivoire (Onuci) et les Forces républicaines de Côte d`Ivoire (FRCI).
Les Elders ont été accueillis à leur arrivée à Korhogo par une délégationassociant des casques bleus et le chef local des FRCI, le commandant Martin Kouakou Fofié, qui, ironie du sort, se trouve sous le coup de sanctions de l`Onu depuis 2006, ses hommes ayant été accusés de "recrutement d`enfants soldats", "sévices sexuels sur les femmes", et "exécutions extrajudiciaires".
Les membres des Elders sont arrivés dimanche à Abidjan avec l`objectif de promouvoir "l`apaisement et la réconciliation" en Côte d`Ivoire après une crise post-électorale de plus de quatre mois qui s`est soldée par l`arrestation de Laurent Gbagbo et l`arrivée au pouvoir d`Alassane Ouattara,
vainqueur du scrutin du 28 novembre.
Arrêté avec sa femme Simone et une centaine de personnes, puis détenu au Golf Hôtel d`Abidjan, le quartier général de M. Ouattara, M. Gbagbo a été transféré le 13 avril à Korhogo Sa femme a pour sa part été transférée le 22 avril à Odienné (nord-ouest).
Les auditions par la justice ivoirienne de l`ex-chef d`Etat, de son épouse et de quelque 200 anciens responsables de son régime assignés à résidence à travers le pays, doivent débuter mercredi.
Toutefois, le ministre de la Justice Jeannot Kouadio Ahoussou, qui a aussi fait le déplacement lundi à Korhogo, a déclaré à l`AFP que la date du début de l`audition de l`ex-président n`était pas "certaine", M. Gbagbo lui ayant indiqué que ses avocats n`étaient "pas disponibles".
Le chef d`Etat déchu est notamment accusé d`être responsable d`exactions, de concussion et d`appels à la haine.
Près de 3.000 personnes ont été tuées lors des plus de quatre mois de crise et de combats en Côte d`Ivoire, selon les autorités. Les Nations unies font état de plus de 1.000 morts.
Ces derniers jours, des partisans de Laurent Gbagbo avaient demandé à voir l`ancien président.
"On veut savoir s`il est toujours en vie", avait ainsi déclaré à l`AFP un jeune milicien, qui venait de déposer les armes.
Par Thibauld MALTERRE