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Politique Publié le mardi 3 mai 2011 | Le Patriote

Journée internationale de la liberté :La presse ivoirienne en état de choc après la crise

Elle n'est pas du tout reluisante ! C'est le lieu de le dire, la situation générale de la presse ivoirienne n'est meilleure. Et c'est l'avis des acteurs de ce secteur d'activités en ce jour où le monde entier célèbre la Journée internationale de la liberté de la presse. En tout cas, du point de vue de la liberté, la presse ivoirienne est toujours dans le creux de la vague. Les médias, toutes lignes éditoriales confondues, ne se sont pas encore remis du traumatisme de dix ans de crise qui a connu son paroxysme avec la crise postélectorale. Les signes sont encore visibles. Les locaux de la Radiodiffusion Télévision Ivoirienne (RTI), vandalisés par les mercenaires et miliciens de Laurent Gbagbo ne sont pas encore fonctionnels. S'agissant de la presse écrite, "les journaux bleus", proches de LMP de Laurent Gbagbo, ayant fait les frais de pillages ne sont toujours pas de retour dans les kiosques. Ceux des journaux qui paraissent, entre autres, le Patriote, Le Nouveau réveil, l'Expression ; Nord Sud, le Mandat, Fraternité-Matin ne sont pas distribués sur l'ensemble du territoire ivoirien. C'est donc dans cette période de grisaille que l'on commémore, cette journée décrétée il y a 20 ans, par un groupe de journalistes, à Windhoek en Namibie, pour défendre les principes fondamentaux de la liberté de la presse. Tout de même, les journalistes et professionnels des médias ivoiriens croient, dur comme fer, que le meilleur est à venir. Aujourd'hui, à l'occasion de cette journée internationale, le bilan des acquis, même s'il n'est pas à la hauteur des espérances, n'est pas négligeable. La Côte d'Ivoire n'est pas le dernier de la classe. L'environnement juridique et structurel pour conduire à cette liberté est là. A titre d'exemple, le Fonds de soutien au Développement de la presse (FSDP) qui a pour vocation d'appuyer les entreprises de presse avait commencé à être opérationnel. Au sujet des conditions sociales des travailleurs, la Convention collective, signée en 2008, devait connaître un début d'application en août dernier. A voir tous ces acquis, l'on peut espérer que l'espoir est permis. Gageons que les nouvelles autorités, qui ont une haute idée de la liberté de la presse et du bien-être des agents de ce secteur sauront mettre les choses à niveau. Ce qui permettra, à la presse de jouer son rôle de quatrième pouvoir en toute liberté.
Pour mémoire, sous le régime Gbagbo, la presse n'a pas véritablement assuré son devoir d'informer. L'assassinat de Jean- Hélène, la disparition de Guy André Kieffer, l'emprisonnement des journalistes du Nouveau courrier, le saccage et l'incendie des sièges du Patriote, 24H et bien d'autres exactions ont muselé les médias. Avant sa chute, le 11 avril dernier, Laurent Gbagbo a tout simplement mis à sa solde les médias d'Etat. La Radiodiffusion Télévision Ivoirienne (radio et télé) et Fraternité-Matin, devenus la chasse gardée du régime LMP, ont distillé du mensonge et des messages de haine. Contribuant ainsi à la fragilisation du tissu social. La télévision était même baptisée " LMP TV ou télé mille collines" Cette année la presse ivoirienne n'aura pas le bonheur de célébrer cette journée internationale de la liberté de la presse avec faste. Les éditions à venir seront les meilleures !

Jean- Antoine Doudou
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