Déclaration au magazine ‘‘Foreign Policy’’ - Mbeki, un homme égaré

On l’a écrit pour lui. Mais peu importe puisqu’il y croit. Thabo Mbeki n’est plus un homme d’Etat. Cet ex-président Sud-africain n’est, aujourd’hui, qu’un intellectuel dévoyé. C’est le sentiment qu’on a après avoir lu sa déclaration au magazine ‘‘Foreign Policy’’. De l’hérésie à la paranoïa en passant par de graves contrevérités, Mbeki entend sauver Gbagbo, délégitimer Alassane Ouattara et salir la communauté internationale. Pour lui, la communauté internationale à poussé aux élections sans que les « conditions soient réunies ». Elle aurait également « installé » Ouattara au Palais sur l’analyse de l’ONUCI qui aurait « outrepassé ses pouvoirs » en déclarant un vainqueur aux élections. Mbeki peint une Côte d’Ivoire du Sud et du Nord, une Côte d’Ivoire « religieuse », Une Côte d’Ivoire « ethnique », une Côte d’Ivoire de Gbagbo et une Côte d’Ivoire de Ouattara où la réconciliation serait quasiment impossible. Ses positions sont aussi partisanes que l’ont été ses années de médiation en Côte d’Ivoire. Il serait superflu de chercher à le suivre dans des débats qui sont aujourd’hui dépassés pour notre pays. Car, pour l’instant l’intérêt de la Côte d’Ivoire s’est d’aller à la réconciliation, au travail et au progrès. Le Sud-africain qui connaît les potentialités de ce pays chercherait-il à nous en distraire ? Sans doute. Autrement son attachement à un homme, à un régime qui a fait reculer la Côte d’Ivoire de 20 ans est incompréhensible. Ou encore, Thabo Mbeki n’a jamais été l’homme d’Etat que le monde entier a voulu voir en lui. Il n’a certainement fait que surfer sur l’aura du baobab Mandela et d’un grand pays. Ceci pourrait expliquer son éjection du pouvoir plus tard. Son inlassable intérêt pour la Côte d’Ivoire, en tout cas, n’est certainement pas aussi fortuit. Médiateur, il a profité pour faire d’énormes affaires en Côte d’Ivoire. Il faut croire que c’est ce lien avec le régime Gbagbo qui continue de le faire courir. Il s’est dévoyé. La Côte d’Ivoire n’a plus besoin de lui. Elle a besoin de son pays, l’Afrique du Sud. C’est d’ailleurs pourquoi, la chancellerie de ce pays devrait l’interpeller. Sinon à persister dans cette voie, il pourrait à terme ternir définitivement l’image de son pays. Une chose, somme toute, qui l’importe peu. Puisqu’il ne semble que penser à sa seule personne. Cet intellectuel s’est égaré. Quel dommage !
KIGBAFORY Inza