Sahouan Clahi Roland est à la tête du département d’Oumé depuis avril 2009. Pendant la récente crise postélectorale, ce préfet hors grade se verra muté dans la localité de Guitry. Mutation qui va être ensuite abrogée par un décret du nouveau gouvernement. Ici, le préfet Sahouan Clahi parle de sa circonscription et exprime sa foi dans chef de l’Etat.
Dans quel état avez-vous trouvé le département d’Oumé et quelles sont les actions que vous avez menées jusque-là ?
Comme tous les départements de Côte d’Ivoire, le département d’Oumé était confronté à certaines difficultés notamment le problème de route d’infrastructures scolaires, etc. Il fallait aussi mener des actions au niveau des populations parce que la cohésion sociale n’était pas parfaite entre celles-ci surtout entre les populations autochtones et allogènes. Nous avons donc refait les routes à plusieurs reprises avec l’aide de quelques amis et construit sept (07) salles de classes au Lycée moderne pour régler le problème de salles parce que les classes étaient bondées. Cela n’a pas été facile parce que les cadres ne s’impliquent pas vraiment dans la vie de leur région. Il faut dire que leurs actions n’ont pas été aussi profitables aux populations. C’est pareil pour les élus locaux.
Parlant de réconciliation, comment comptez-vous vous y prendre pour réussir ce vœu cher au président Alassane Ouattara au niveau de votre département ?
Disons que depuis mon arrivée dans ce département, j’ai entamé des actions dans ce sens. J’ai toujours demandé aux populations d’éviter les grèves et les actions violentes à Oumé. Avant et pendant les élections, j’ai fait des réunions au cours desquelles, j’ai parlé de paix. C’est ce qui explique pourquoi le département d’Oumé est resté dans le calme même pendant la crise postélectorale. Je suis un homme de paix et j’ai inculqué cette notion à ma population. Aujourd’hui, nous poursuivons nos actions vis-à-vis des populations pour le maintien de la cohésion sociale. Nous leur avons lancé plusieurs appels, leur demandant de ne pas craindre pour leur sécurité. En tant que premier responsable administratif, le préfet est à leurs côtés. Que les fonctionnaires viennent reprendre leurs postes et se mettre au service de l’Etat.
Justement, plus d’un mois après leur arrivée, êtes-vous satisfait du comportement des FRCI dans votre département ?
Il faut dire que nous avons senti l’arrivée des FRCI. A deux (02) jours déjàde leur arrivée, tous les fonctionnaires, élus locaux, sous préfets ; tous mes collaborateurs avaient déserté la ville parce qu’ils avaient en mémoire ce qui s’est passé en 2002. Ils avaient en mémoire les tueries, les exactions, la répression. Je suis resté seul avec ma famille et je crois que c’est ce qui a sauvé un peu Oumé car les militaires ont trouvé un interlocuteur sur place. J’ai commencé la sensibilisation dès le premier jour en demandant aux FRCI de continuer leur travail mais de ne pas brimer les populations. Ils font leur travail de ratissage, de recherche d’armes mais ce que nous leur demandons, c’est qu’il n’y ait pas de chasse aux sorcières. Et, jusqu’à présent, ce travail a été bien mené et je les remercie pour avoir obéi à mes instructions.
Il y a toujours quand même le phénomène du racket qui est dénoncé…
Effectivement, des transporteurs nous rapportent que le racket se poursuit. J’ai parlé au chef local des FRCI. Je lui ai dit que le président de la République est fermement opposé à cela. Mais vous savez, il y a toujours des brebis galeuses. Le racket s’est fortement implanté dans notre pays depuis longtemps. Mais, nous croyons que lorsque l’Etat de droit va se mettre en place, le racket sera sévèrement puni.
Que répondez-vous à ceux qui disent que vous étiez de connivence avec les FRCI et mieux que vous êtes un militant RHDP ?
J’ai moi-même été menacé par des éléments incontrôlés qui ont tenté de prendre mon véhicule. J’ai dû user d’astuces pour les en dissuader. Et puis, comment voulez-vous que je sois de connivence avec des gens que je ne connais pas ? Une chose est sûre : c’est que je suis au service de l’Etat. Je n’ai jamais milité dans un parti politique. Par exemple, président Gbagbo, quand j’étais sous préfet à Tiassalé, c’est moi qui l’ai sauvé lorsqu’il a été victime d’un accident de circulation en avril 1996. C’est moi qui ai fait venir un hélicoptère le chercher et le transférer à l’hôpital. A l’époque, le pouvoir en place me traitait d’être Fpi. Aujourd’hui, on me reproche d’être autre chose. Mais c’est comme cela notre fonction. Lorsque vous ne faites pas l’affaire des gens, on vous traite de tous les noms.
Pourquoi êtes-vous encore à Oumé alors qu’un décret de l’ex-président Laurent Gbagbo vous a muté à Guitry ?
Le président Alassane Ouattara a pris un décret pour annuler toutes les décisions qui avaient été prises par son prédécesseur. Je ne suis pas le seul dans ce cas. Il y avait les préfets de Lakota, Toumodi, de Dimbokro, etc. C’est pour cela, que je suis encore là parce que la décision a été abrogée. Sinon moi, j’obéis aux instructions de ma hiérarchie. Si l’on me demande d’aller dans la plus petite localité du pays, j’irai sans protester parce que je suis un républicain. Seulement, ce sont les populations qui étaient tristes de me voir partir. Peut-être qu’à Guitry, j’aurais fait mieux car c’est une zone qui a besoin de développement. C’est un petit département qui vient d’être érigé et il y a beaucoup de travail à faire là-bas.
Comment voyez-vous l’avenir du corps préfectoral qui, on le sait, était en pleine convulsion durant la crise postélectorale?
Le préfet est un représentant de l’Etat. Certes, il est nommé par le président de la République mais il travaille avec des textes et non sur les instructions de quelqu’un. Il se doit donc de respecter les textes. Je crois que le ministère de tutelle doit organiser des séances de formation pour rappeler aux préfets leur rôle. En tant que le représentant de l’Etat dans sa circonscription, le préfet est au service de tout le monde et non pas au service d’un parti politique.
Pensez-vous que le président Alassane Ouattara est l’homme qu’il faut à la Côte d’Ivoire ?
Je crois que le chef de l’Etat a pris des engagements vis-à-vis de la Côte d’Ivoire. Il appartient à tous les Ivoiriens de l’aider dans la réussite de sa mission. Tout le monde doit adhérer à sa politique et aller à la paix, à la cohésion sociale comme il le recommande. J’ai foi dans président de la République. C’est un homme qui a un réseau relationnel très important. Et vous-même, vous voyez qu’à peine la situation réglée, que beaucoup de pays et de bailleurs de fonds frappent aux portes de la Côte d’Ivoire. On a annoncé la fin de l’embargo sur les ports ivoiriens et je crois que si tous les Ivoiriens adhérent à sa politique, tout ira pour le mieux. Certes, la tâche n’est pas facile mais je crois qu’avec l’aide de tous, la Côte d’Ivoire retrouvera son prestige d’antan.
Réalisée par Par David Yala
Dans quel état avez-vous trouvé le département d’Oumé et quelles sont les actions que vous avez menées jusque-là ?
Comme tous les départements de Côte d’Ivoire, le département d’Oumé était confronté à certaines difficultés notamment le problème de route d’infrastructures scolaires, etc. Il fallait aussi mener des actions au niveau des populations parce que la cohésion sociale n’était pas parfaite entre celles-ci surtout entre les populations autochtones et allogènes. Nous avons donc refait les routes à plusieurs reprises avec l’aide de quelques amis et construit sept (07) salles de classes au Lycée moderne pour régler le problème de salles parce que les classes étaient bondées. Cela n’a pas été facile parce que les cadres ne s’impliquent pas vraiment dans la vie de leur région. Il faut dire que leurs actions n’ont pas été aussi profitables aux populations. C’est pareil pour les élus locaux.
Parlant de réconciliation, comment comptez-vous vous y prendre pour réussir ce vœu cher au président Alassane Ouattara au niveau de votre département ?
Disons que depuis mon arrivée dans ce département, j’ai entamé des actions dans ce sens. J’ai toujours demandé aux populations d’éviter les grèves et les actions violentes à Oumé. Avant et pendant les élections, j’ai fait des réunions au cours desquelles, j’ai parlé de paix. C’est ce qui explique pourquoi le département d’Oumé est resté dans le calme même pendant la crise postélectorale. Je suis un homme de paix et j’ai inculqué cette notion à ma population. Aujourd’hui, nous poursuivons nos actions vis-à-vis des populations pour le maintien de la cohésion sociale. Nous leur avons lancé plusieurs appels, leur demandant de ne pas craindre pour leur sécurité. En tant que premier responsable administratif, le préfet est à leurs côtés. Que les fonctionnaires viennent reprendre leurs postes et se mettre au service de l’Etat.
Justement, plus d’un mois après leur arrivée, êtes-vous satisfait du comportement des FRCI dans votre département ?
Il faut dire que nous avons senti l’arrivée des FRCI. A deux (02) jours déjàde leur arrivée, tous les fonctionnaires, élus locaux, sous préfets ; tous mes collaborateurs avaient déserté la ville parce qu’ils avaient en mémoire ce qui s’est passé en 2002. Ils avaient en mémoire les tueries, les exactions, la répression. Je suis resté seul avec ma famille et je crois que c’est ce qui a sauvé un peu Oumé car les militaires ont trouvé un interlocuteur sur place. J’ai commencé la sensibilisation dès le premier jour en demandant aux FRCI de continuer leur travail mais de ne pas brimer les populations. Ils font leur travail de ratissage, de recherche d’armes mais ce que nous leur demandons, c’est qu’il n’y ait pas de chasse aux sorcières. Et, jusqu’à présent, ce travail a été bien mené et je les remercie pour avoir obéi à mes instructions.
Il y a toujours quand même le phénomène du racket qui est dénoncé…
Effectivement, des transporteurs nous rapportent que le racket se poursuit. J’ai parlé au chef local des FRCI. Je lui ai dit que le président de la République est fermement opposé à cela. Mais vous savez, il y a toujours des brebis galeuses. Le racket s’est fortement implanté dans notre pays depuis longtemps. Mais, nous croyons que lorsque l’Etat de droit va se mettre en place, le racket sera sévèrement puni.
Que répondez-vous à ceux qui disent que vous étiez de connivence avec les FRCI et mieux que vous êtes un militant RHDP ?
J’ai moi-même été menacé par des éléments incontrôlés qui ont tenté de prendre mon véhicule. J’ai dû user d’astuces pour les en dissuader. Et puis, comment voulez-vous que je sois de connivence avec des gens que je ne connais pas ? Une chose est sûre : c’est que je suis au service de l’Etat. Je n’ai jamais milité dans un parti politique. Par exemple, président Gbagbo, quand j’étais sous préfet à Tiassalé, c’est moi qui l’ai sauvé lorsqu’il a été victime d’un accident de circulation en avril 1996. C’est moi qui ai fait venir un hélicoptère le chercher et le transférer à l’hôpital. A l’époque, le pouvoir en place me traitait d’être Fpi. Aujourd’hui, on me reproche d’être autre chose. Mais c’est comme cela notre fonction. Lorsque vous ne faites pas l’affaire des gens, on vous traite de tous les noms.
Pourquoi êtes-vous encore à Oumé alors qu’un décret de l’ex-président Laurent Gbagbo vous a muté à Guitry ?
Le président Alassane Ouattara a pris un décret pour annuler toutes les décisions qui avaient été prises par son prédécesseur. Je ne suis pas le seul dans ce cas. Il y avait les préfets de Lakota, Toumodi, de Dimbokro, etc. C’est pour cela, que je suis encore là parce que la décision a été abrogée. Sinon moi, j’obéis aux instructions de ma hiérarchie. Si l’on me demande d’aller dans la plus petite localité du pays, j’irai sans protester parce que je suis un républicain. Seulement, ce sont les populations qui étaient tristes de me voir partir. Peut-être qu’à Guitry, j’aurais fait mieux car c’est une zone qui a besoin de développement. C’est un petit département qui vient d’être érigé et il y a beaucoup de travail à faire là-bas.
Comment voyez-vous l’avenir du corps préfectoral qui, on le sait, était en pleine convulsion durant la crise postélectorale?
Le préfet est un représentant de l’Etat. Certes, il est nommé par le président de la République mais il travaille avec des textes et non sur les instructions de quelqu’un. Il se doit donc de respecter les textes. Je crois que le ministère de tutelle doit organiser des séances de formation pour rappeler aux préfets leur rôle. En tant que le représentant de l’Etat dans sa circonscription, le préfet est au service de tout le monde et non pas au service d’un parti politique.
Pensez-vous que le président Alassane Ouattara est l’homme qu’il faut à la Côte d’Ivoire ?
Je crois que le chef de l’Etat a pris des engagements vis-à-vis de la Côte d’Ivoire. Il appartient à tous les Ivoiriens de l’aider dans la réussite de sa mission. Tout le monde doit adhérer à sa politique et aller à la paix, à la cohésion sociale comme il le recommande. J’ai foi dans président de la République. C’est un homme qui a un réseau relationnel très important. Et vous-même, vous voyez qu’à peine la situation réglée, que beaucoup de pays et de bailleurs de fonds frappent aux portes de la Côte d’Ivoire. On a annoncé la fin de l’embargo sur les ports ivoiriens et je crois que si tous les Ivoiriens adhérent à sa politique, tout ira pour le mieux. Certes, la tâche n’est pas facile mais je crois qu’avec l’aide de tous, la Côte d’Ivoire retrouvera son prestige d’antan.
Réalisée par Par David Yala