Pour des dizaines de milliers de déplacés dans l'ouest du pays et la plupart des réfugiés au Libéria voisin, les tensions et les risques sont encore trop importants pour rentrer chez eux.
À Abidjan, le problème du retour se pose toujours dans certains quartiers. Conjointement avec la Croix-Rouge de Côte d'Ivoire, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) continue d’apporter une assistance d'urgence aux déplacés et aux autres victimes du conflit en distribuant des biens de première nécessité et de la nourriture, en facilitant l'accès à l'eau potable et en soutenant les structures médicales.
Situation précaire dans l'extrême ouest
Dans l'ouest, la situation reste critique, en particulier dans la région de Zouan Hounien, Toulepleu et Bloléquin, à proximité de la frontière avec le Libéria. Des villages entiers ont été dévastés par le conflit, et les besoins des familles déplacées et résidentes sont particulièrement aigus. « Sur cet axe, le CICR et la Croix-Rouge de Côte d'Ivoire sont encore parmi les seules organisations humanitaires à pouvoir accéder aux victimes de façon continue et sans devoir recourir à des escortes militaires », explique Dominique Liengme, cheffe de la délégation du CICR à Abidjan. « Les familles qui regagnent leur lieu d'origine sont souvent confrontées à une situation difficile et ont besoin d'aide pour reprendre le cours de leur vie. »
« À Abidjan, l'amélioration progressive de la sécurité dans la plupart des communes ces deux dernières semaines a permis à des milliers de déplacés de rentrer chez eux, mais de très nombreuses personnes sont encore hébergées dans des centres et familles d'accueil », poursuit Mme Liengme. « En particulier, les tensions et violences persistantes dans la commune de Yopougon empêchent le retour des habitants déplacés et causent de nouveaux déplacements vers l'intérieur du pays ou vers les quartiers d'Abidjan censés être plus sûrs. Les conditions de vie des familles déplacées sont encore très précaires. »
Priorité aux victimes sur l'axe Zouan Hounien–Toulepleu–Guiglo
Dans l’ouest, depuis la mi-avril, plus de 2 000 personnes déplacées à Guiglo et près de 4 000 résidents et déplacés de retour à Bin Houyé, Toulepleu, Péhé et Sahibly ont reçu des biens de première nécessité et de la nourriture. Avec l’aide des volontaires de la Société nationale ivoirienne, le CICR a distribué notamment des bâches, des nattes, des moustiquaires, des ustensiles de cuisine et des articles d'hygiène, ainsi que près de 3 000 litres d'huile, plus de 15 tonnes de riz et environ six tonnes de haricots.
La clinique mobile de la Croix-Rouge ivoirienne, composée d’un médecin, d’un infirmier et d’une sage-femme, continue à fournir des soins à Toulepleu et ses environs, traitant principalement des cas de malaria et de diarrhée. Ces deux dernières semaines, elle a effectué près de 400 consultations à Toulepleu, Péhé et Sahibly. Depuis le 26 avril, une deuxième équipe couvre la zone entre Guiglo et Bloléquin et a déjà assisté 450 personnes. En outre, des équipes conjointes du CICR et de la Croix-Rouge de Côte d’Ivoire dispensent des soins médicaux dans divers lieux à Guiglo, où elles ont traité près de 2 000 patients depuis le 13 avril.
Dix-neuf hôpitaux et centres de santé dans l'ouest du pays ont reçu un soutien sous la forme de kits de médicaments de base (pour traiter 18 000 personnes pendant trois mois), d’assortiments de pansements et d'environ 2 000 doses de médicament pour le traitement du paludisme.
Afin de permettre aux déplacés d’avoir accès à l’eau potable en quantité suffisante, le CICR a construit des plateformes pour trois réservoirs d'eau additionnels de 10 000 litres chacun à Duékoué et chloré plus de 1 600 puits à Zouan Hounien, Guiglo et Taï. Il continue aussi d'acheminer de l'eau par camion pour remplir les réservoirs déjà installés sur trois sites à Duékoué, et poursuit la construction de latrines et douches sur les sites de déplacés à Duékoué et Guiglo.
De nombreux réfugiés ivoiriens préfèrent rester au Libéria
« Outre la précarité des conditions de sécurité en Côte d’Ivoire, il y a aussi le risque que les maisons de nombreux réfugiés aient été pillées et qu’ils se retrouvent ainsi sans outils et sans semences », explique Karin Hofmann, cheffe de la délégation du CICR au Libéria. « Dans ces circonstances, rentrer maintenant signifierait rater la période des semailles, avec les conséquences désastreuses que cela implique. » Conjointement avec la Croix-Rouge nationale du Libéria et la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, le CICR s’emploie actuellement à distribuer des outils agricoles et des semences à quelque 3 000 familles d’accueil dans les comtés de Nimba et de Grand Gedeh afin de leur permettre de cultiver leurs terres. Ces familles ont fait preuve d’une grande générosité en partageant leurs semences avec les nouveaux arrivants, mais elles n'en disposent plus pour ensemencer leurs champs.
Le CICR et la Croix-Rouge du Libéria continuent d’aider les enfants ivoiriens séparés de leur famille ainsi que les autres réfugiés à rétablir le contact avec les leurs. Les partenaires du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge poursuivent leurs efforts pour approvisionner en eau potable des milliers de réfugiés et familles d’accueil à Nimba et à Grand Gedeh.
Assistance d'urgence aux déplacés d'Abidjan
« Beaucoup de familles se sont déplacées à plusieurs reprises en quête d’un lieu plus sûr, d'une commune d'Abidjan à l'autre, avec seulement des petits sacs pour transporter leurs biens », dit Mme Liengme. « Parfois, elles ont même cherché refuge en dehors de la ville. »
Depuis le 14 avril, le CICR et la Société nationale ivoirienne ont distribué des biens de première nécessité à près de 7 000 déplacés dans douze sites d'accueil dans la région d'Abidjan : des nattes pour dormir, des ustensiles pour cuisiner, des articles d'hygiène, ainsi que des biscuits protéinés pour prévenir les carences nutritionnelles. À Dabou, plus de 1 200 personnes déplacées – en provenance majoritairement de Yopougon et Abobo – ont trouvé refuge dans trois sites ; dans le site principal, les équipes du CICR ont installé 15 grandes tentes pour accueillir les familles vulnérables sans abri.
Afin de renforcer les structures médicales, le CICR a poursuivi son soutien, en donnant 68 assortiments de pansements, 57 kits de médicaments de base et de traitement anti-paludisme et près de 80 kits de matériel chirurgical à plus de 40 hôpitaux et autres centres de santé.
Avec le soutien du CICR, la Croix-Rouge de Côte d’Ivoire a mis en place quatre cliniques mobiles qui sillonnent Abidjan et les villes environnantes pour dispenser des soins médicaux gratuits aux déplacés et aux autres personnes vulnérables. À ce jour, les équipes ont assisté plus de 1 200 personnes. En outre, près de 280 blessés et malades ont été traités par les secouristes, dont plus de 200 ont été évacués vers les structures médicales les plus proches.
Visites aux détenus
Les délégués du CICR continuent de suivre les conditions de détention des personnes arrêtées dans le cadre de la crise postélectorale et du conflit armé ainsi que le traitement qui leur est réservé, notamment à Bouaké et dans deux lieux à Abidjan. Ils visitent également des détenus au Libéria voisin.
Informations complémentaires :
Léa France Mensah (français), CICR Abidjan, tél. : +225 22 40 00 70
Anne-Marie Altherr (anglais), CICR Abidjan, tél. : +225 07 44 20 69
Steven Anderson, CICR Genève, tél. : +41 79 536 92 50
À Abidjan, le problème du retour se pose toujours dans certains quartiers. Conjointement avec la Croix-Rouge de Côte d'Ivoire, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) continue d’apporter une assistance d'urgence aux déplacés et aux autres victimes du conflit en distribuant des biens de première nécessité et de la nourriture, en facilitant l'accès à l'eau potable et en soutenant les structures médicales.
Situation précaire dans l'extrême ouest
Dans l'ouest, la situation reste critique, en particulier dans la région de Zouan Hounien, Toulepleu et Bloléquin, à proximité de la frontière avec le Libéria. Des villages entiers ont été dévastés par le conflit, et les besoins des familles déplacées et résidentes sont particulièrement aigus. « Sur cet axe, le CICR et la Croix-Rouge de Côte d'Ivoire sont encore parmi les seules organisations humanitaires à pouvoir accéder aux victimes de façon continue et sans devoir recourir à des escortes militaires », explique Dominique Liengme, cheffe de la délégation du CICR à Abidjan. « Les familles qui regagnent leur lieu d'origine sont souvent confrontées à une situation difficile et ont besoin d'aide pour reprendre le cours de leur vie. »
« À Abidjan, l'amélioration progressive de la sécurité dans la plupart des communes ces deux dernières semaines a permis à des milliers de déplacés de rentrer chez eux, mais de très nombreuses personnes sont encore hébergées dans des centres et familles d'accueil », poursuit Mme Liengme. « En particulier, les tensions et violences persistantes dans la commune de Yopougon empêchent le retour des habitants déplacés et causent de nouveaux déplacements vers l'intérieur du pays ou vers les quartiers d'Abidjan censés être plus sûrs. Les conditions de vie des familles déplacées sont encore très précaires. »
Priorité aux victimes sur l'axe Zouan Hounien–Toulepleu–Guiglo
Dans l’ouest, depuis la mi-avril, plus de 2 000 personnes déplacées à Guiglo et près de 4 000 résidents et déplacés de retour à Bin Houyé, Toulepleu, Péhé et Sahibly ont reçu des biens de première nécessité et de la nourriture. Avec l’aide des volontaires de la Société nationale ivoirienne, le CICR a distribué notamment des bâches, des nattes, des moustiquaires, des ustensiles de cuisine et des articles d'hygiène, ainsi que près de 3 000 litres d'huile, plus de 15 tonnes de riz et environ six tonnes de haricots.
La clinique mobile de la Croix-Rouge ivoirienne, composée d’un médecin, d’un infirmier et d’une sage-femme, continue à fournir des soins à Toulepleu et ses environs, traitant principalement des cas de malaria et de diarrhée. Ces deux dernières semaines, elle a effectué près de 400 consultations à Toulepleu, Péhé et Sahibly. Depuis le 26 avril, une deuxième équipe couvre la zone entre Guiglo et Bloléquin et a déjà assisté 450 personnes. En outre, des équipes conjointes du CICR et de la Croix-Rouge de Côte d’Ivoire dispensent des soins médicaux dans divers lieux à Guiglo, où elles ont traité près de 2 000 patients depuis le 13 avril.
Dix-neuf hôpitaux et centres de santé dans l'ouest du pays ont reçu un soutien sous la forme de kits de médicaments de base (pour traiter 18 000 personnes pendant trois mois), d’assortiments de pansements et d'environ 2 000 doses de médicament pour le traitement du paludisme.
Afin de permettre aux déplacés d’avoir accès à l’eau potable en quantité suffisante, le CICR a construit des plateformes pour trois réservoirs d'eau additionnels de 10 000 litres chacun à Duékoué et chloré plus de 1 600 puits à Zouan Hounien, Guiglo et Taï. Il continue aussi d'acheminer de l'eau par camion pour remplir les réservoirs déjà installés sur trois sites à Duékoué, et poursuit la construction de latrines et douches sur les sites de déplacés à Duékoué et Guiglo.
De nombreux réfugiés ivoiriens préfèrent rester au Libéria
« Outre la précarité des conditions de sécurité en Côte d’Ivoire, il y a aussi le risque que les maisons de nombreux réfugiés aient été pillées et qu’ils se retrouvent ainsi sans outils et sans semences », explique Karin Hofmann, cheffe de la délégation du CICR au Libéria. « Dans ces circonstances, rentrer maintenant signifierait rater la période des semailles, avec les conséquences désastreuses que cela implique. » Conjointement avec la Croix-Rouge nationale du Libéria et la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, le CICR s’emploie actuellement à distribuer des outils agricoles et des semences à quelque 3 000 familles d’accueil dans les comtés de Nimba et de Grand Gedeh afin de leur permettre de cultiver leurs terres. Ces familles ont fait preuve d’une grande générosité en partageant leurs semences avec les nouveaux arrivants, mais elles n'en disposent plus pour ensemencer leurs champs.
Le CICR et la Croix-Rouge du Libéria continuent d’aider les enfants ivoiriens séparés de leur famille ainsi que les autres réfugiés à rétablir le contact avec les leurs. Les partenaires du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge poursuivent leurs efforts pour approvisionner en eau potable des milliers de réfugiés et familles d’accueil à Nimba et à Grand Gedeh.
Assistance d'urgence aux déplacés d'Abidjan
« Beaucoup de familles se sont déplacées à plusieurs reprises en quête d’un lieu plus sûr, d'une commune d'Abidjan à l'autre, avec seulement des petits sacs pour transporter leurs biens », dit Mme Liengme. « Parfois, elles ont même cherché refuge en dehors de la ville. »
Depuis le 14 avril, le CICR et la Société nationale ivoirienne ont distribué des biens de première nécessité à près de 7 000 déplacés dans douze sites d'accueil dans la région d'Abidjan : des nattes pour dormir, des ustensiles pour cuisiner, des articles d'hygiène, ainsi que des biscuits protéinés pour prévenir les carences nutritionnelles. À Dabou, plus de 1 200 personnes déplacées – en provenance majoritairement de Yopougon et Abobo – ont trouvé refuge dans trois sites ; dans le site principal, les équipes du CICR ont installé 15 grandes tentes pour accueillir les familles vulnérables sans abri.
Afin de renforcer les structures médicales, le CICR a poursuivi son soutien, en donnant 68 assortiments de pansements, 57 kits de médicaments de base et de traitement anti-paludisme et près de 80 kits de matériel chirurgical à plus de 40 hôpitaux et autres centres de santé.
Avec le soutien du CICR, la Croix-Rouge de Côte d’Ivoire a mis en place quatre cliniques mobiles qui sillonnent Abidjan et les villes environnantes pour dispenser des soins médicaux gratuits aux déplacés et aux autres personnes vulnérables. À ce jour, les équipes ont assisté plus de 1 200 personnes. En outre, près de 280 blessés et malades ont été traités par les secouristes, dont plus de 200 ont été évacués vers les structures médicales les plus proches.
Visites aux détenus
Les délégués du CICR continuent de suivre les conditions de détention des personnes arrêtées dans le cadre de la crise postélectorale et du conflit armé ainsi que le traitement qui leur est réservé, notamment à Bouaké et dans deux lieux à Abidjan. Ils visitent également des détenus au Libéria voisin.
Informations complémentaires :
Léa France Mensah (français), CICR Abidjan, tél. : +225 22 40 00 70
Anne-Marie Altherr (anglais), CICR Abidjan, tél. : +225 07 44 20 69
Steven Anderson, CICR Genève, tél. : +41 79 536 92 50