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Région Publié le jeudi 5 mai 2011 | Le Patriote

San Pedro à l’ère des FRCI - Les ex-FDS main dans la main avec les ex-FAFN

© Le Patriote Par Emma
Le dernier bastion des partisans de Gbagbo tombe: soldats, miliciens et mercenaires libériens déposent les armes aux pieds des Forces républicaines, à Yopougon
Vendredi 29 avril 2011. Abidjan, commune de Yopougon. Photo: le général Michel Gueu, le capitaine Alla Kouakou et d`autres officiers des FRCI
Un mois après l’arrivée des FRCI, suivie du ralliement des ex-FDS de San-Pedro, la fusion entre les deux armées en une, est visible. La population voit, partout, des patrouilles mixtes qui sillonnent la ville pour la sécurisation de la population. Cela, en dépit des Commissariats et Brigades de gendarmerie saccagés par les jeunes miliciens qui avaient pris les armes. Des officiers et sous officiers ont bien voulu se confier à notre micro.

Col N’guessan Kouamé Jean-Louis (Commandant la 5ème Légion de gendarmerie) : « Je lance un appel à tous les corps de police en général de rejoindre leur poste »

Depuis la prise de San-Pedro le mercredi 30 mars dernier, nous avons entrepris un vaste mouvement de ralliement des ex-FDS aux Forces Républicaines. Je dois dire que ce ralliement se passe bien. Nous avons entrepris de faire des patrouilles mixtes, ce qui nous réussit très bien, hormis quelques ratés dus au manque de carburant. Ces patrouilles mixtes sont bien vues, bien perçues par les populations. Ce qui encourage les uns et les autres à reprendre les activités économiques. Je dois signaler qu’il y a eu de petits incidents à San-Pedro mais ces incidents ont vite été circonscrits. A l’heure actuelle, les activités économiques ont repris. Le port a enregistré depuis, 6 bateaux. Donc le port fonctionne. J’invite donc les opérateurs économiques encore hésitants à venir ou à revenir à San-Pedro pour exercer leurs activités. De façon globale, quand on considère l’ensemble de toutes les forces, nous tournons autour de 60 % de ralliés dont 49 % de gendarmes. Chaque jour, des éléments arrivent. Ce qui les retient à Abidjan ou ailleurs, c’est certainement des problèmes d’ordre matériel. Le manque d’argent pour s’acquitter des frais de transport et autres besoins. En dehors de cela, il n’y a aucun autre obstacle. Certains qui ont pu me joindre ont fait la promesse de venir à San-Pedro dès qu’ils percevront leur salaire. Je lance cet appel à tous les ex-FDS, gendarmerie, police, Fanci, douanes, Eaux et Forêts, de rejoindre leur poste pour reprendre le travail. Car, il existe un lien entre le fonctionnement normal de nos corps de police en général et la normalisation de la sécurité publique. Plus vite les gendarmes et les policiers se remettront au travail, plus vite les populations retrouveront leur quiétude et leur sérénité.


Commissaire Divisionnaire N’guessan K. Michel (Préfet de Police du Bas-Sassandra) : « Aujourd’hui, nous formons une seule famille »

C’est avec un grand plaisir que vous me donnez l’opportunité de prendre la parole, d’abord pour remercier nos frères FRCI, qui sont arrivées ici à San-Pedro et qui, depuis leur arrivée, ont entamé un travail de franche collaboration avec les ex-FDS qui se sont toutes ralliées à la cause. Aujourd’hui, nous formons une seule équipe, nous formons une seule famille. Nous travaillons avec l’appui de l’ONUCI en vue d’apporter la confiance et la sécurité à la population. Et cela se matérialise par des patrouilles mixtes que nous faisons ensemble depuis leur arrivée. Cela se matérialise aussi à travers des réunions mixtes que nous tenons, FRCI, ONUCI en vue de passer en revue les difficultés rencontrées pour pouvoir trouver des solutions. Cela a apporté déjà ses fruits. La preuve : pratiquement, toutes les banques sont ouvertes et elles sont sécurisées, les commerces, également. L’administration suit, ainsi que l’école. C’est dire que nous allons vers une normalisation de la société. Ce qui répond fondamentalement au souhait des populations. Nous nous inscrivons totalement dans l’esprit du pardon, de réconciliation et de reconstruction prôné par nos hautes autorités à tous les niveaux. Notre souhait, c’est de demander à nos frères, particulièrement les policiers qui ne sont pas encore venus, et ils sont très peu nombreux, - notre taux de remplissage frôle les 84 %, - nous leur demandons de rejoindre les rangs afin de venir travailler. Ici, l’ambiance est bonne, il n’y a aucun problème sécuritaire. Venir nous rejoindre ne serait qu’une très bonne chose. Il n’y a aucune crainte.


Chef d’Escadron Jules Akpo (commandant la Compagnie de gendarmerie) : « Ils doivent rejoindre leur service pour le bien de la République de Côte d’Ivoire »

La collaboration entre nos frères d’armes qui sont arrivés et nous, se passe très bien. Je tiens à préciser que les FRCI englobent la gendarmerie, la police. Avant, on disait les Forces Armées de Côte d’Ivoire. La gendarmerie fait partie intégrante des FRCI. Ce sont nos unités combattantes. Elles sont arrivées et m’ont trouvé sur place. On travaille ensemble. Nous sommes entrain de normaliser la vie publique à San-Pedro ensemble. On a besoin de patience pour qu’on mette tout en œuvre sinon la collaboration est bonne. Collaboration n’est pas le mot, mais plutôt nous travaillons ensemble. Le travail se fait très bien, il y a l’entente entre nous. Ceux des nôtres qui ne nous ont pas encore rejoints ont évoqué des motifs de manque d’argent. Je crois que maintenant que le Président de la République nous a fait ce cadeau de deux mois de salaire, je pense qu’il n’y a plus de raison pour certains de nos camarades qui hésitent à rentrer. Ils doivent rejoindre leur service pour le bien de la République de Côte d’Ivoire.


Commissaire Tano Yao Narcisse (Chef service du 1er Arrondissement) : « Le travail a commencé»

Depuis l’arrivée de nos frères d’armes, pour moi, il n’y a pas d’autres mots. C’est la grande famille. Nous formons une seule entité. Comme l’ont demandé M. le Président de la République et M. le 1er Ministre, nous travaillons au retour de la normalité, aussi bien à San-Pedro, que sur l’ensemble du territoire national. A San-Pedro, la collaboration est bonne, nous formons une famille. Sur le plan sécuritaire, nous avons mis en place une cellule comprenant nos frères des FRCI, la gendarmerie et la police pour rassurer la population quant au retour de la normalité. Nous travaillons progressivement semaine après semaine à cela. Nous travaillons à rassurer la population. Lorsque cette population nous voit travailler main dans la main, elle est rassurée et ne se dit pas qu’il y a des FRCI, d’un côté, des gendarmes et policiers de l’autre. L’appel à nos frères qui seraient encore hésitants ou qui ne sont pas encore arrivés, c’est de leur dire que le travail a commencé et qu’ils gagneraient à nous rejoindre le plus tôt possible. Nous sommes en contact avec eux. D’ici la semaine prochaine, nous pensons qu’ils rejoindront tous les rangs.


Adjudant Koffi Kouamé Dongo (Adjoint au CB Brigade ville) : « Les hommes passent mais la République demeure»

Depuis l’appel lancé par le Président de la République et le Premier Ministre, nous nous sommes ralliés. Nous sommes aujourd’hui les Forces Républicaines, c`est-à-dire les ex-FAFN et ex-FDS réunies. La collaboration est très bonne. Dieu merci, entre nous forces de l’ordre, nous nous entendons très bien. Depuis que nos camarades sont arrivés, ce sont les premiers jours qui ont été difficiles. Aujourd’hui, tout est renté dans l’ordre. Nous patrouillons ensemble. Nous, avec quelques camarades de l’ONUCI, nous faisons des patrouilles en ville. Lorsque des gens découvrent des armes quelque part, on nous appelle, et avec les FRCI, nous allons les chercher pour les déposer à la base. Franchement, avec cette collaboration, il n’y a pas de problème. Le Cap Bèma, le remplaçant du Cmdt Coulibaly, s’entend très bien avec nous. A nos camarades qui sont encore hésitants, je leur demande de nous rejoindre. Nous sommes gendarmes de formation. Nous ne sommes pas là pour des individus. Les hommes passent mais la République demeure. Je leur demande de venir dans la République afin de venir travailler.


Commissaire Bini Jean-Marie (Chef de service du 2ème Arrondissement) : « Il n’y a pas de problème à San-Pedro»

Quant à la collaboration avec nos frères qui viennent d’arriver et nous, il n’y a pas de problème. Quand on parle de ralliement, cela me gène quelque peu, car pour moi, c’est la continuité. Nos frères FRCI sont venus, tout le monde est dans le même moule et nous travaillons ensemble. Dès leur arrivée, nous avons pris contact et trois jours après, les patrouilles mixtes ont commencé. Depuis lors, nous travaillons en parfaite harmonie, en bonne intelligence. Tous les matins, nous sommes en contact avec le commandant Bèma et son adjoint. C’est dire qu’il n’y a aucun problème. Tout se déroule très bien, dans l’esprit que M. Le Président de la République prône. A San-Pedro, je dirai que nous sommes déjà en avance, nous n’avons aucun problème. Quant aux frères d’armes qui hésiteraient, je ne pense pas qu’ils hésitent. Ce sont des problèmes financiers qui font qu’ils sont encore là-bas. J’espère que très bientôt, ils vont nous rejoindre et nous allons commencer à travailler. Il n’y a pas de problème à San-Pedro, vous le constatez vous-même sur le terrain. Avec nos frères, nous faisons les patrouilles ensemble, nous sécurisons la population ensemble. Tout se déroule très, très bien à San-Pedro.


Lieutenant Diakité Sékou (Commandant du Corps Urbain de la Préfecture de Police) : « Nous organisons régulièrement des patrouilles mixtes dans la ville »

Voilà plus d’un mois que nous avons reçu nos frères d’armes des FRCI. Je dirai que la collaboration se passe très bien. Nous n’avons aucun problème avec eux. Nous organisons régulièrement des patrouilles mixtes dans la ville. Plus de 85 % de nos collaborateurs ont rejoint nos services. Je lance donc un appel à tous ceux qui ne sont pas encore venus, de nous rejoindre dans les plus brefs délais afin que le service se fasse normalement. A la population, je demande d’avoir confiance et que la collaboration est très bonne. Tout se passe bien. Qu’elle soit rassurée que tout se passe bien. Nous veillons à sa protection et à celle de ses biens.

SORY BLINTIAKA (Correspondant)
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