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Sport Publié le vendredi 6 mai 2011 | Le Patriote

Sory Diabaté (Président de la Ligue professionnelle de football) “Nous fonctionnons avec l`argent du Mondial”

Président de la Ligue professionnelle de football, Sory Diabaté et la Fédération ivoirienne sont au four et au moulin pour lancer la nouvelle saison. Entre deux réunions, nous l'avons rencontré à "la maison de verre", à Treichville. Dans cet entretien, il explique ce que sera cette saison avec toutes ses innovations.

Le Patriote : La Fédération a enfin décidé de lancer la saison 2011 qui démarre le 28 mai pour la première division et le 4 juin pour la ligue 2. On peut dire qu'il était temps…
Sory Diabaté : Vous savez, le football, bien qu'étant au plan local tient également compte des engagements internationaux. Nous sommes obligés de commencer le championnat afin de communiquer les noms de nos représentants pour les compétitions africaines pour l'année 2012. Il y a un délai pour le faire, c'est la date du 30 novembre. Vous savez que généralement nous jouons le championnat de Côte d'Ivoire en poule unique avec neuf à dix mois de compétition. Et là il ne reste plus que cinq mois et demi si nous commençons fin mai ou en juin pour atteindre le cap du 30 novembre. C'est pour cette raison que nous avons jugé urgent de démarrer le championnat afin de respecter le calendrier de la CAF. C'est ainsi que nous allons commencer le 28 mai pour la ligue 1 et le 4 juin pour la ligue 2. Nous sommes obligés de commencer la ligue 2 parce que le championnat que nous lançons prévoit la montée en première division et la relégation. Donc si vous engagez la ligue 1, il faut aussi engager le championnat de deuxième division pour que les clubs de D2 puissent accéder à la première division et préparer ainsi la nouvelle saison 2011 2012 qui devrait démarrer en début d'année 2012.

LP : Le bouleversement au niveau des formules tant au niveau de la première division que la deuxième, c'est dû à un problème de temps ou de finance ?
S.D : C'est plutôt un problème de temps. Nous avons fait une simulation avec la formule à polémique, ça nous faisait 26 journées. Il faut tenir compte également du temps de la trêve. Quand vous faites 26 journées avec 13 matchs à l'aller y compris les matchs de coupe nationale et les préliminaires de coupe nationale, vous êtes obligés de jouer quelques matchs en semaine. Pour cinq mois et demi, le calendrier serait très chargé. Il faut savoir qu'à partir des mois de juin et juillet, nous avons la saison des pluies. Pour vous qui suivez le football, vous devez savoir que très souvent pendant la saison des pluies, il y a beaucoup de reports de match, car les pelouses sont en général très endommagées. Il faut donc tenir compte de cette période ainsi que celle de la trêve. Si vous faites un championnat de 26 journées, il faut tourner autour de 2 ou 3 semaines de trêve. Alors en faisant la formule à poule unique, nous n'avons pas vraiment besoin d'une trêve de trois semaines à un mois. Mais d'au moins une dizaine de jours de trêve parce que les équipes n'auront joué que 7 matchs. Donc elles n'ont pas besoin d'un long temps de récupération pour pouvoir reprendre les matchs retour. C'est pour tenir compte du calendrier qui serait très chargé avec la poule unique que nous avons opté pour le championnat à deux poules. Le problème du calendrier se pose aussi pour la D2. Parce que disputer 22 journées allait être très long. Sans oublier toutes les difficultés qu'il y a à se déplacer. On a fait l'état des lieux avec les clubs. Et nous avons constaté que beaucoup de clubs ont des difficultés. Il y a des problèmes d'effectifs, des soucis d'équipement. Il y a en a qui ont perdu beaucoup dans cette crise. Ils ont des équipements qui ont disparu. Il faut que les clubs se reconstituent dans les prochains jours pour reprendre le championnat. Si vous maintenez 22 journées, ça occasionnera beaucoup de dépenses. Il faut débourser en moyenne 500.000 à 1 million de FCFA pour une journée de championnat. C'est énorme. Nous avons réduit le nombre de matchs pour les clubs de D2 qui n'ont que 8 millions de FCFA de subvention. Au lieu de 22 journées, ils ne disputeront que 14. Avec les moyens qu'on met à leur disposition, c'est supportable pour 14 journées. Ceux, qui vont faire le championnat de montée en première division, auront 3 journées en plus. Ce qui va faire au total 17 journées. C'est supportable par rapport à 22 journées. Ceux qui ne font pas la montée n'en disputeront que 14 journées. Ce qu'il faut retenir, c'est que nous faisons une économie de 8 journées de championnat. Pour les clubs, financièrement, c'est intéressant. Pour nous, c'est une question de calendrier.

L.P. : On se demande où la fédération va-t-elle trouver les moyens pour financer ce championnat dans cette situation de crise ?
S.D : Nous avons les moyens que nous avons pu générer à travers notre participation à la coupe du monde. C'est ce que nous avons aujourd'hui comme moyens. Il ne faut pas se le cacher, nous n'avons plus de sponsor au niveau de la ligue 1. Alors qu'il faut quand même maintenir la subvention accordée aux clubs. Nous l'avons donc maintenue pour la ligue 1, pour un montant global de 38 millions de FCFA. Pour 5 ou 6 mois, nous avons maintenu la subvention d'une année de compétition. Nous avons les ressources que nous avons pu générer à la coupe du monde qui permettent de payer les subventions aux clubs. Et de prendre aussi en compte les frais d'organisation de nos compétitions. Ça sera la même chose pour la ligue 2. Dans tous les cas, la ligue 2 n'était pas sponsorisée. La D3 non plus. Nous utilisons donc nos propres ressources. Pour gérer la D2 et la D3, ce sont nos propres ressources que nous avons utilisées. A-t-on les moyens ? Bon, on a ce qu'on a. On fait avec ce qu'on a mais, nous aimerions avoir un peu plus pour améliorer les conditions des clubs. Nous avons aujourd'hui l'une des fédérations les mieux structurées en Afrique, en thème d'organisation de nos championnats de ligue 1 et de ligue 2.

L.P. : Les clubs ivoiriens qualifiés pour les compétitions africaines ont souffert de la crise postélectorale avec les délocalisations et les forfaits. Comment avez-vous vécu tous ces problèmes ?
S.D. : ça a été douloureux, très douloureux pour la fédération. Parce que c'est la première fois que nous vivons cela. En plus, nous nous sommes retrouvés d'abord pour la fédération à déplacer deux matchs au Ghana. Dès que la décision a été prise, nous sommes partis dare-dare au Ghana pour nous entendre avec la fédération ghanéenne afin de recevoir les matchs. Mais, ça a été difficile. Parce qu'il fallait prendre en charge en termes d'organisation et de logistique la gestion de nos clubs Côte d'Ivoire A et Côte d'Ivoire Olympique, les équipes béninoise et libérienne. Il fallait tout faire pour gérer la logistique de toutes ces équipes sur place en même temps. Et puis être au petit soin de tous et trouver les moyens. Vous savez en mars, c'était évident de trouver les moyens. Et de faire ces deux matchs à l'extérieur. Nous avons senti énormément les difficultés du pays en ce moment-là. Ensuite pour nos clubs, nous avons suivi avec eux les reports des matchs. Et ensuite la décision de matchs uniques et le forfait. J'avoue que ça a été une situation très difficile. Nous ne pouvions pas sortir de chez nous, moi, j'étais en contact avec la CAF et nous étions en train d'échanger les mails depuis nos domiciles. Tous les ultimatums étaient en train d'expirer. Il n'y a pas de possibilité de sortir de la Côte d'Ivoire parce que toutes les frontières terrestres, aériennes et maritimes étaient fermées. On était dans une incapacité d'agir devant la situation et au fur et à mesure que les jours passaient, on voyait venir les forfaits, et on ne pouvait rien faire. C'est très regrettable ce qui est arrivé au football ivoirien. J'avoue qu'on en a énormément souffert avec les clubs. Surtout les clubs qui ont fait des efforts pour gagner leur place en compétitions africaines. Et qui ont réussi à passer le premier tour de cette compétition. Sortir de cette manière pour l'Africa et la JCA. C'est une situation très difficile et très délicate à supporter.

L.P. : Il y a tout de même un mince espoir avec l'ASEC Mimosas ?
S.D : Aujourd'hui, nos espoirs repose sur l'ASEC face aux RAJA de Casablanca. Là encore, ce n'est pas évident. Parce que c'est une qualification qui se joue sur un match unique chez l'adversaire. C'est donc un match difficile. Nous comptons sur l'ASEC. Nous savons que c'est une équipe qui a une longue expérience en compétitions africaines. On espère qu'elle va mieux représenter le football ivoirien en faisant ce jour-là un beau match face au RAJA de Casablanca.

L.P. : On parle beaucoup de l'Assemblée générale de la Fédération, mais, vous n'avez pas encore fixé de date. A quand la date de la prochaine AG ?
S.D. : La date vous sera communiquée bientôt. Nous avons déjà arrêté une date pour l'Assemblée générale mixte en respectant les textes, une date également pour l'Assemblée générale élective. Vous savez que cette Assemblée générale était prévue pour le 26 mars et malheureusement nous n'avons pu la tenir à cause des matchs qui étaient déplacés. Il y avait des difficultés pour nos dirigeants de club qui étaient à l'intérieur du pays et qui ne pouvaient pas venir chercher leurs documents de l'Assemblée générale. Ils nous avaient approchés pour dire que les conditions n'étaient pas réunies et qu'il fallait un report de l'Assemblée pour qu'ils soient présents. Et c'est ce que nous avons fait. En avril, ce n'était pas possible, vous savez très bien. En mai, nous avons souhaité que l'investiture se fasse d'abord le 21 mai et après cela, dans les prochains jours qui suivent, nous allons tenir l'Assemblée générale.
Réalisée par Koné Lassiné
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