Après plusieurs tentatives et des semaines de combats, les Forces républicaines de Côte d`Ivoire (FRCI) ont réussi finalement à déloger des nombreux sous-quartiers de Yopougon les mercenaires et miliciens pro-Gbagbo ayant continué la résistance dans cette commune, malgré la chute du régime de leur mentor. Ces offensives n`ont pas été sans difficultés pour les soldats loyaux au nouveau président de la République, Alassane Ouattara, qui ont essuyé plusieurs revers dans ce qu`ils ont qualifié de bataille finale. Une source proche des FRCI nous a fait des confidences sur ce qui a motivé la détermination des forces ivoiriennes. Selon elle, les miliciens et mercenaires, du fait de leur nombre, de l`armement dont ils disposaient et de la connaissance du terrain, ont sérieusement donné du fil à retordre aux hommes des commandants Chérif Ousmane et Koné Zackaria en opération dans la zone. Pour joindre l`efficacité à l`assaut, des soldats des ex-Forces de défense et de sécurité (FDS), qui ont une maîtrise du terrain, se sont joints aux FRCI pour faire tomber la muraille de Yopougon. Plusieurs opérations ont été menées sans succès. Selon notre source , la rudesse des combats avait entamé la détermination de plusieurs soldats des FRCI, qui avaient commencé à douter et à trainer les pas à l`appel au front. Surtout que les mercenaires, très préparés pour la plupart, étaient invulnérables aux balles comme bien des chefs de guerre en face. Lors d`un combat, révèle notre source, un officier des ex-FDS au front, qui aurait perdu l`un de ses amis, se serait plaint au Premier ministre Guillaume Soro de ce que des soldats refusent de se battre. Cet officier aurait même manifesté son intention de se retirer des combats si des mesures fortes n`étaient pas prises pour régler définitivement la question de la démotivation des troupes. Le Premier ministre, également ministre de la Défense, aurait donc interpellé tous les commandants des groupements tactiques à Abidjan, leur donnant l`ordre de débarrasser Yopougon des mercenaires et miliciens qui refusent de déposer les armes. Toujours selon notre informateur, Soro aurait dit qu`il ne voudrait plus voir un commandant dans les zones déjà sécurisées tant que Yopougon n`est pas définitivement libérée. Des moyens ont été conséquemment dégagés, aussi bien en matériels qu`en hommes pour la zone de combat. C`est ainsi qu`un impressionnant convoi d`homme armés a quitté les villes de Korhogo et de Bouaké en direction d`Abidjan. Tous les commandants des groupements tactiques ont également convergé, avec leurs hommes, à Yopougon où les opérations ont été coordonnées en collaboration avec plusieurs éléments des ex-FDS. Il a été décidé d`encercler les mercenaires et miliciens en ouvrant plusieurs fronts de combat. Ce qui fut fait. Une colonne de véhicules de combat de type 4X4 surmontée de mitrailleuses lourdes a pris la direction de Siporex, une autre de Port-Bouët II et la dernière la base navale de Locodjro. C`était le lundi 2 mai 2011. De violents combats s`ouvrent et s`intensifient entre les différentes forces jusqu`au mardi dans la soirée. Contenus par les FRCI, les miliciens n`ont d`autre choix que de capituler. Quant aux mercenaires, pris en tenailles, ne sachant où aller, étant donné que toutes les voies menant au Plateau puis au Port autonome d`Abidjan étaient bouclées, ils ont été contraints à prendre la fuite en direction de Dabou par la voie lagunaire. Satisfait, le Premier ministre s`est lui-même rendu à la base navale de Locodjro le mercredi 4 mai dernier pour se rendre compte du résultat de ses consignes. A savoir la libération de la commune de Yopougon, qui aura été, pendant 3 semaines, un cauchemar pour ses hommes.
Y.DOUMBIA
Y.DOUMBIA