Avez-vous bien observé Paul Yao N’Dré, prononçant son discours lors de la cérémonie de prestation de serment du Président de la République, le 6 juin dernier dans la salle des pas perdus du Palais présidentiel ? Le personnage était tout à la fois bouleversant et Ahurissant. Les mots ne sont pas trop forts pour calquer l’insouciance dont a fait preuve le président du Conseil Constitutionnel ivoirien ce jour. C’était, pourtant, une occasion en or pour lui, de se racheter, après avoir, il y a cinq mois, pris une décision dans la précipitation et plongé la Côte d’Ivoire dans la plus grave crise de son histoire postindépendance. Le président du Conseil constitutionnel s’est présenté devant les Ivoiriens, sourire aux lèvres, avec un ton plein de morgue, qui rappelle les discours chthoniens de l’ancien Chef de l’Etat qui disait « mille morts à droite, mille morts à gauche, moi j’avance ».
La Côte d’Ivoire a été endeuillée, balafrée. Des centaines de milliers d’Ivoiriens ont dû fuir leurs lieux d’habitation pour se refugier soit, dans certaines villes de l’intérieur, soit dans des pays frontaliers. Pendant des mois, les Ivoiriens n’ont reçu le moindre centime de l’Etat. Les exportations étaient toutes suspendues du fait de l’embargo sur les ports d’Abidjan et San Pedro. Selon les statistiques, près de trois à quatre milles personnes ont été tuées. Après ce désastre, s’annonçait la catastrophe. Il a fallu l’action tout autant salutaire que salvatrice des Forces républicaines de Côte d’Ivoire pour mettre fin à cette situation invivable. Pendant longtemps encore, les Ivoiriens n’oublieront pas ces jours difficiles pendant lesquels, ils végétaient. Yao N’Dré a-t-il conscience, vraiment, que la décision prise par lui, d’invalider les résultats du scrutin proclamés par la Commission Electorale Indépendante, a été la détonation qui a déclenché toute cette folie qui s’est abattue sur notre pays ? Il veut certainement choquer, provoquer ou stimuler la controverse. Mais, le président du Conseil Constitutionnel devrait comprendre que les Ivoiriens ne sont pas d’humeur aux petitesses. Il aura beau se refugier derrière « un ami du RDR » qui lui aurait dit que «les Ivoiriens ont été tous possédés par Satan », le président du Conseil constitutionnel comprendra qu’il se goure seul. Personne n’a accordé le moindre crédit à ces paroles d’un homme qui, à l’image des tenants du nazisme lors du procès de Nuremberg, ont indiqué avoir été tous induits en erreur par le Führer. Alors que tout le monde sait que c’est collégialement qu’ils prenaient les décisions.
En attendant qu’il soit traduit devant la justice pour parjure et atteinte à la sureté de l’Etat, entre autre, le président du Conseil Constitutionnel voit dans les actes qui sont posés au jour le jour, par le nouveau régime, que les choses sont en train de changer. L’organisation de la cérémonie de prestation de serment en est une preuve manifeste. Quand, le samedi 4 décembre dernier, il procédait à l’investiture du putschiste Laurent Gbagbo afin de conférer un vernis de légalité à la forfaiture qu’il avait voulu opérer, l’opinion internationale et nationale a pu suivre à la télévision, une réunion entre les membres d’un clan, avec un Président se croyant dans une faculté d’université. Par contre, vendredi dernier, le décor était tout autre. Les acteurs aussi. Cérémonie sobre, brève et concise. Alassane Ouattara, le nouveau Chef de l’Etat, imprime sa marque. Celle d’un homme moderne pour qui le temps est compté. Au delà de la forme de cette cérémonie qui n’a pas immobilisé la République des heures et des heures, le Chef de l’Etat a tenu un discours assez responsable et ferme. Qui a fait applaudir même ceux qui, visiblement, ne l’ont pas encore accepté. Comme pour dire qu’en Côte d’Ivoire, il faut savoir situer les responsabilités, le Chef de l’Etat n’a pas manqué d’indiquer que la nouvelle décision prise par les membres du Conseil constitutionnel, qui se pose, pour ainsi dire, en s’opposant à la forfaiture du 4 décembre 2010, vient comme pour « les réconcilier avec leur serment et leur conscience ». Cette vérité établie, Alassane Ouattara a vite tourné la page et consacré les trois quarts de son message à la réconciliation et à ce qui doit advenir demain. « Allons résolument vers la démocratie, le développement et la paix. Je réaffirme pour ma part, mon engagement à œuvrer pour la mise en place des institutions fortes et indépendantes », a-t-il dit aux uns et aux autres.
La Côte d’Ivoire nouvelle est donc en marche. Celle qui doit tourner le dos définitivement au règne de l’arbitraire, au tribalisme, au pillage de ressources publiques, au racket et à tous les maux qui freinent son décollage. Les Ivoiriens ont vécu ces dix dernières années, un véritable traumatisme du fait de politiciens démagogues et d’apprentis gestionnaires qui ont vendu rêves et illusions aux populations. Désormais, s’ouvre la page du changement pour la démocratie et le développement. Il faut donner la chance à Alassane Ouattara afin de lui permettre de mettre en œuvre son programme ambitieux pour la Côte d’Ivoire. Un programme économique, chiffré et détaillé, aux antipodes de toutes les professions et bavardages du candidat LMP qui, en plus d’une décennie, n’a pas été capable de construire la moindre infrastructure afin de soulager la population. Alassane Ouattara part avec les faveurs. Ses cinq mois de gestion dans les conditions difficiles que l’on sait, augurent de lendemains meilleurs pour ses compatriotes. Surtout, une nouvelle ère qui verra éclore un ivoirien nouveau, une gestion nouvelle et une autre façon de servir l’Etat. Des hommes politiques comme Yao N’Dré y auront-ils droit de cité ? A eux de choisir. Changer ou persévérer dans le mensonge ou la stupidité
PAR CHARLES SANGA
La Côte d’Ivoire a été endeuillée, balafrée. Des centaines de milliers d’Ivoiriens ont dû fuir leurs lieux d’habitation pour se refugier soit, dans certaines villes de l’intérieur, soit dans des pays frontaliers. Pendant des mois, les Ivoiriens n’ont reçu le moindre centime de l’Etat. Les exportations étaient toutes suspendues du fait de l’embargo sur les ports d’Abidjan et San Pedro. Selon les statistiques, près de trois à quatre milles personnes ont été tuées. Après ce désastre, s’annonçait la catastrophe. Il a fallu l’action tout autant salutaire que salvatrice des Forces républicaines de Côte d’Ivoire pour mettre fin à cette situation invivable. Pendant longtemps encore, les Ivoiriens n’oublieront pas ces jours difficiles pendant lesquels, ils végétaient. Yao N’Dré a-t-il conscience, vraiment, que la décision prise par lui, d’invalider les résultats du scrutin proclamés par la Commission Electorale Indépendante, a été la détonation qui a déclenché toute cette folie qui s’est abattue sur notre pays ? Il veut certainement choquer, provoquer ou stimuler la controverse. Mais, le président du Conseil Constitutionnel devrait comprendre que les Ivoiriens ne sont pas d’humeur aux petitesses. Il aura beau se refugier derrière « un ami du RDR » qui lui aurait dit que «les Ivoiriens ont été tous possédés par Satan », le président du Conseil constitutionnel comprendra qu’il se goure seul. Personne n’a accordé le moindre crédit à ces paroles d’un homme qui, à l’image des tenants du nazisme lors du procès de Nuremberg, ont indiqué avoir été tous induits en erreur par le Führer. Alors que tout le monde sait que c’est collégialement qu’ils prenaient les décisions.
En attendant qu’il soit traduit devant la justice pour parjure et atteinte à la sureté de l’Etat, entre autre, le président du Conseil Constitutionnel voit dans les actes qui sont posés au jour le jour, par le nouveau régime, que les choses sont en train de changer. L’organisation de la cérémonie de prestation de serment en est une preuve manifeste. Quand, le samedi 4 décembre dernier, il procédait à l’investiture du putschiste Laurent Gbagbo afin de conférer un vernis de légalité à la forfaiture qu’il avait voulu opérer, l’opinion internationale et nationale a pu suivre à la télévision, une réunion entre les membres d’un clan, avec un Président se croyant dans une faculté d’université. Par contre, vendredi dernier, le décor était tout autre. Les acteurs aussi. Cérémonie sobre, brève et concise. Alassane Ouattara, le nouveau Chef de l’Etat, imprime sa marque. Celle d’un homme moderne pour qui le temps est compté. Au delà de la forme de cette cérémonie qui n’a pas immobilisé la République des heures et des heures, le Chef de l’Etat a tenu un discours assez responsable et ferme. Qui a fait applaudir même ceux qui, visiblement, ne l’ont pas encore accepté. Comme pour dire qu’en Côte d’Ivoire, il faut savoir situer les responsabilités, le Chef de l’Etat n’a pas manqué d’indiquer que la nouvelle décision prise par les membres du Conseil constitutionnel, qui se pose, pour ainsi dire, en s’opposant à la forfaiture du 4 décembre 2010, vient comme pour « les réconcilier avec leur serment et leur conscience ». Cette vérité établie, Alassane Ouattara a vite tourné la page et consacré les trois quarts de son message à la réconciliation et à ce qui doit advenir demain. « Allons résolument vers la démocratie, le développement et la paix. Je réaffirme pour ma part, mon engagement à œuvrer pour la mise en place des institutions fortes et indépendantes », a-t-il dit aux uns et aux autres.
La Côte d’Ivoire nouvelle est donc en marche. Celle qui doit tourner le dos définitivement au règne de l’arbitraire, au tribalisme, au pillage de ressources publiques, au racket et à tous les maux qui freinent son décollage. Les Ivoiriens ont vécu ces dix dernières années, un véritable traumatisme du fait de politiciens démagogues et d’apprentis gestionnaires qui ont vendu rêves et illusions aux populations. Désormais, s’ouvre la page du changement pour la démocratie et le développement. Il faut donner la chance à Alassane Ouattara afin de lui permettre de mettre en œuvre son programme ambitieux pour la Côte d’Ivoire. Un programme économique, chiffré et détaillé, aux antipodes de toutes les professions et bavardages du candidat LMP qui, en plus d’une décennie, n’a pas été capable de construire la moindre infrastructure afin de soulager la population. Alassane Ouattara part avec les faveurs. Ses cinq mois de gestion dans les conditions difficiles que l’on sait, augurent de lendemains meilleurs pour ses compatriotes. Surtout, une nouvelle ère qui verra éclore un ivoirien nouveau, une gestion nouvelle et une autre façon de servir l’Etat. Des hommes politiques comme Yao N’Dré y auront-ils droit de cité ? A eux de choisir. Changer ou persévérer dans le mensonge ou la stupidité
PAR CHARLES SANGA