Les dignitaires et autres cadres du Front populaire ivoirien (Fpi) sont-ils vraiment prêts à aller à la paix avec les Ivoiriens ? Pas si sûr pourrait-on dire si on en juge le fait qu’ils rament à contre-courant de leur profession de foi dans laquelle, ils clament leur disposition d’esprit à tourner la page des jours sombres que le pays vient de connaître par leurs fait. Au nombre des frontistes encore loin de s’être repentis, figure César Etou, journaliste au quotidien ‘’Notre Voie’’, le porte-voix officiel du Fpi. Dans un courrier adressé à plusieurs organisations de défense des droits de l’Homme, il a choisi d’attiser le feu grâce à un tissu de mensonges tricoté autour de l’assignation à résidence surveillée de Simone Gbagbo. « Selon des informations précises, les rebelles de Ouattara font payer 200 F Cfa aux femmes pour aller regarder la première dame, Simone Gbagbo, par les fenêtres de sa résidence de détention. Le spectacle ressemble à ceux qu’on offre au public enflammé pour observer une bête de foire », soutient César Etou qui ne se fait pas prier pour accuser les soldats de l’Onuci, de complicité et de ‘’mauvais traitement’’ sur la personne de l’épouse de Laurent Gbagbo. « Cela se passe dans l’indifférence coupable des soldats de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire, commis, dit-on, pour sa sécurité », accuse César Etou qui croit savoir que ce ‘’mauvais traitement’’ pourrait être le lot des autres dignitaires de l’ancien régime. « Si un tel spectacle est organisé à Odienné et autorisé par l’Onuci, quel sort est-il infligé à Affi N’Guessan (Bouna) et autres détenus de Katiola », termine sa lettre-plainte. Balivernes et mensonges ! Car, au nom du respect de la dignité des cadres détenus dans le Nord ivoirien, les autorités administratives et politiques des localités concernées font des pieds et des mains pour éviter toute atteinte à leur l’intégrité physique et psychologique. C’est ainsi qu’en ce qui concerne Laurent Gbagbo, le commandant Martin Foffié Kouakou veille personnellement à ce que rien ne lui arrive. Pareil pour son épouse à Odienné. Dans cette localité, le maire a même interdit aux correspondants de presse de dire un mot sur le lieu où est gardée l’ex-première Dame, pour éviter qu’elle soit dérangée par des visiteurs encombrants. Sur le plan sécuritaire, seul le premier magistrat et l’évêque de la paroisse d’Odienné, sont autorisés à rendre visite à Mme Gbagbo. Joint, hier, le porte-parole de l’Onuci, Hamadoun Touré, a confirmé l’existence de la lettre-plainte du Dp de ‘’Notre Voie’’ mais n’a pas manqué de balayer du revers de la main, les accusations qui y sont contenues. « Tout ce que César Etou a écrit dans ce courrier relève de la fiction », clame-t-il. Puis d’ajouter : « Les allégations qui sont contenues dans cette lettre, sont totalement fausses. Dans ce qu’il écrit, nous n’avons rien remarqué qui soit conforme à la réalité puisque nous sommes en contact avec nos collègues qui sont à Odienné ». D’où le pyromane de César Etou tient-il donc ces informations, lui qui n’a jamais eu le courage de dépasser le périmètre de son domicile, de peur de répondre de ses écrits incendiaires devant ses concitoyens. Surtout qu’il se permet d’écrire qu’il tient son scoop de sources précises. Tout le monde peut comprendre que c’est ce type de journalisme que lui (de surcroît directeur de publication) et ses journalistes ont pratiqué depuis octobre 2000 et qui a conduit le pays dans le gouffre. Et, c’est au moment où le pays leur offre l’occasion de se racheter, qu’il se livre à cette dérive, à tragédie morale. Fort heureusement que les journaux ‘’bleus’’ sont dans l’impossibilité de paraître. Sinon…
Kouakou Liza
Kouakou Liza