Il avait prédit le chaos après lui. Dieu en a décidé autrement. Un mois après la chute de Laurent Gbagbo, la Côte d’Ivoire ne s’est pas effondrée. Il n’y a pas eu de cataclysme. Bien au contraire, le pays s’en porte mieux, même s’il n’a pas encore, il est vrai, retrouvé sa vitesse de croisière. La vie a elle, en tout cas, repris. Dans la capitale économique, la bataille de 12 jours sanctionnée par l’arrestation de Laurent Gbagbo le 11 avril dernier, n’est plus qu’un vieux et…aussi mauvais souvenir. Les armes ne crépitent plus dans les dix communes d’Abidjan. Dans beaucoup de quartiers de la ville, les commerces ont rouvert, les véhicules de transport arpentent de nouveau les grandes artères, les élèves retrouvent les salles de classe. Même la « grande » Yopougon, qui traînait les pas en jouant les prolongations avec une ultime bataille entre d’un côté miliciens et mercenaires à la solde de Laurent Gbagbo et de l’autre, les Forces républicaines de Côte d’Ivoire, a fini par retrouver le calme, et une certaine normalité dans une bonne partie de la cité. La circulation automobile s’est normalisée. Mieux, ses habitants, qui avaient fui la commune, commencent à regagner leur domicile. Bref, dans son ensemble Abidjan renaît à la vie. Et avec elle, tout le reste du pays.
L’un des signes forts de ce retour à la case normale, est sans doute la réouverture des banques, avec la clé le paiement des fonctionnaires et agents de l’Etat, mettant ainsi fin à l’asphyxie financière des populations. Depuis deux mois, ils n’avaient pas perçu leur solde de fin de mois.
Après Gbagbo, c’est un changement notable, l’argent est « revenu dans la poche des Ivoiriens ». Un vrai soulagement pour ces pères et mères de famille qui ne savaient plus à quel saint se vouer. Ce n’est pas tout. Après Gbagbo, les Ivoiriens ont eu droit à des soins gratuits dans tous les hôpitaux publics d’Abidjan. L’opération s’est même étendue à deux autres grandes villes du pays, Bouaké et Korhogo, elle devrait se poursuivre à Man et d’autres localités.
Après Gbagbo, ce qui a encore changé dans la vie des Ivoiriens, c’est la fluidité du trafic routier. Fini le racket sauvage sur les routes pour les voyageurs, quoique certains éléments des FRCI continuent de demander « l’argent du thé » à certains automobilistes. C’est certes une autre forme de racket, mais elle est à des années lumières des pratiques sous Gbagbo où les ex-Forces de Défense et de Sécurité extorquaient des sommes astronomiques aux passagers des véhicules de transport. Ce qui aussi changé, c’est la fin de la magouille sauvage dans l’administration où pour obtenir un papier, il faut délier la bourse. De même, la télé et la radio d’Etat ont embouché la trompette du professionnalisme, laissant derrière elles, les appels à la haine et à la violence. Plus d’intoxication sur le petit écran, ou encore moins de débats puériles avec des invités qui mentent comme ils respirent. Il n’y a plus de parlements et autres agoras où des jeunes désœuvrés passent le plus clair de leur temps à déblatérer, le plus souvent sans preuves ni fondement.
Ce qui a encore changé, après Gbagbo, c’est l’assainissement de l’environnement des cités universitaires, avec la destruction des maquis, restaurants voire boîtes de nuit qui avaient poussé en ces lieux. C’est également le ramassage régulier des ordures ménagères, afin de rendre Abidjan un peu propre.
Ce qui a surtout changé, dans cette nouvelle Côte d’Ivoire, c’est la mention faite désormais aux entreprises du secteur privé d’embaucher les jeunes diplômés, si elles veulent bénéficier de l’appui financier de l’Etat.
Ce qui a enfin changé, sans Gbagbo, c’est que le gouvernement est véritablement à la tâche. Plus de discours creux, on parle maintenant développement et des préoccupations des Ivoiriens. Ceux qui croient encore à la prophétie de Malachie, selon laquelle Laurent Gbagbo va revenir au pouvoir 33 jours après sa chute, peuvent continuer de rêver. La nouvelle Côte d’Ivoire est, elle, en marche.
Y. Sangaré
L’un des signes forts de ce retour à la case normale, est sans doute la réouverture des banques, avec la clé le paiement des fonctionnaires et agents de l’Etat, mettant ainsi fin à l’asphyxie financière des populations. Depuis deux mois, ils n’avaient pas perçu leur solde de fin de mois.
Après Gbagbo, c’est un changement notable, l’argent est « revenu dans la poche des Ivoiriens ». Un vrai soulagement pour ces pères et mères de famille qui ne savaient plus à quel saint se vouer. Ce n’est pas tout. Après Gbagbo, les Ivoiriens ont eu droit à des soins gratuits dans tous les hôpitaux publics d’Abidjan. L’opération s’est même étendue à deux autres grandes villes du pays, Bouaké et Korhogo, elle devrait se poursuivre à Man et d’autres localités.
Après Gbagbo, ce qui a encore changé dans la vie des Ivoiriens, c’est la fluidité du trafic routier. Fini le racket sauvage sur les routes pour les voyageurs, quoique certains éléments des FRCI continuent de demander « l’argent du thé » à certains automobilistes. C’est certes une autre forme de racket, mais elle est à des années lumières des pratiques sous Gbagbo où les ex-Forces de Défense et de Sécurité extorquaient des sommes astronomiques aux passagers des véhicules de transport. Ce qui aussi changé, c’est la fin de la magouille sauvage dans l’administration où pour obtenir un papier, il faut délier la bourse. De même, la télé et la radio d’Etat ont embouché la trompette du professionnalisme, laissant derrière elles, les appels à la haine et à la violence. Plus d’intoxication sur le petit écran, ou encore moins de débats puériles avec des invités qui mentent comme ils respirent. Il n’y a plus de parlements et autres agoras où des jeunes désœuvrés passent le plus clair de leur temps à déblatérer, le plus souvent sans preuves ni fondement.
Ce qui a encore changé, après Gbagbo, c’est l’assainissement de l’environnement des cités universitaires, avec la destruction des maquis, restaurants voire boîtes de nuit qui avaient poussé en ces lieux. C’est également le ramassage régulier des ordures ménagères, afin de rendre Abidjan un peu propre.
Ce qui a surtout changé, dans cette nouvelle Côte d’Ivoire, c’est la mention faite désormais aux entreprises du secteur privé d’embaucher les jeunes diplômés, si elles veulent bénéficier de l’appui financier de l’Etat.
Ce qui a enfin changé, sans Gbagbo, c’est que le gouvernement est véritablement à la tâche. Plus de discours creux, on parle maintenant développement et des préoccupations des Ivoiriens. Ceux qui croient encore à la prophétie de Malachie, selon laquelle Laurent Gbagbo va revenir au pouvoir 33 jours après sa chute, peuvent continuer de rêver. La nouvelle Côte d’Ivoire est, elle, en marche.
Y. Sangaré