Une fois oui, deux fois peut-être, trois fois non. Laurent Gbagbo a été capturé le 11 Avril 2011. Les images de la capture sont passées en boucle sur les télévisions du monde entier et sur le net. Elles sont également passées dans les journaux de plusieurs pays, dont la France. Souvent même, ce fut à la une. En Côte d’Ivoire, la presse a recommencé à paraître le lundi 18 Avril 2011. Question : une semaine après, en plein processus de réconciliation nationale en Côte d’Ivoire, quel intérêt y avait-il à publier des photos déjà publiées, et qui n’étaient plus exclusives ? Des photos qui font mal aux partisans de Laurent Gbagbo sans rien apporter de nouveau aux électeurs de Ouattara et à l’ensemble des Ivoiriens ? Pouvait-on faire l’économie d’un débat sur la pertinence de la diffusion par les FRCI et les hommes du Golf Hôtel de ces images dès le 11 Avril ? A l’Intelligent d’Abidjan nous avons refusé d’ouvrir le débat sur la prise même de ces photos, mais nous avons fait le choix de ne pas les publier. Si nous étions sur le marché dès le 12 Avril 2011, nous les aurions publiées comme tout le monde. Mais une semaine après, les exigences ne sont plus les mêmes. Quelques jours plus tard, le Conseil National de la Presse a adressé une recommandation aux journaux, et les a invités à ne plus publier ces photos, dans un souci d’apaisement et de réconciliation. Quand IB a été tué, peu de journaux, en dehors de Nord Sud, qui a eu l’exclusivité de la photo le lendemain, ont exploité et exposé l’image de la mort de l’homme. Par la suite, est intervenu le débat sur les photos de la mort de Ben Laden.
C.K
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