Le long silence de Bamba Alex Souleymane, professionnel rompu des médias, connu surtout pour sa présence constante dans l'animation du débat politique en Côte d'Ivoire, a donné lieu à des commentaires parfois malencontreux, voire tendancieux sur l'homme. La grave crise qui vient de secouer le pays et les bouleversements sociopolitiques qui l'ont défigurés, n'ont pourtant pas été bottés en touche par ce proche collaborateur du Premier ministre, qui affirme avoir joué sa partition, en toute discrétion, dans le retour à la normalité. Dans l'entretien qu'il nous accorde, BAS fait le tour d'horizon de l'actualité politique et « offre » des axes de réflexion pour une nouvelle Côte d'Ivoire.
Le Patriote : M Bamba Alex, la côte d'Ivoire a connu une longue crise poste électorale. On ne vous a pas entendu. Quelles sont les raisons de ce silence ?
Bamba Alex Souleymane : Les raisons sont simples. J'ai fait le choix de la discrétion mais surtout le choix de l'efficacité. Dans ce silence dont vous parlez, et au cours duquel vous ne m'avez pas entendu j'ai fait ce que j'avais à faire. Ceux qui doivent savoir le savent. Je m'en tiens à cela. Pour le moment je ne peux pas en dire plus. Le temps de parler viendra. Le temps pour chacun de dire ce qu'il a fait. Mais au fond, est-ce que ce que le citoyen Bamba Alex a fait ou n'a pas fait est-il plus important que le choix de tous les Ivoiriens le 28 Novembre 2010, que l'action politique et diplomatique du Président Ouattara durant la crise, que le soutien sans faille du Président Bédié, que l'action du Premier Ministre Guillaume Soro, que l'action des Forces Républicaines après la mobilisation de tous les citoyens ? Que pèse ce que j'ai fait face à la puissance de feu, à l'action diplomatique de la Cedeao, de l'UA, de la France, des Etats-Unis, l'Union Africaine et de l'Onu ? Quand on regarde tout cela avec du recul, on reste modeste, on remercie Allah d'être en vie, et on dit qu'on revient de loin. Ce que j'ai fait a pu être utile, mais ce n'est pas juste d'étaler certaines choses sur la place publique, alors qu'on parle de 3000 morts, en attendant d'identifier tous les corps.
LP : En tant que citoyen, quelle analyse faites-vous de la crise postélectorale qui vient de s'achever ?
BAS : Comme tant d'autres, je dirais que c'est dommage. Et je dirai qu'on aurait pu éviter cela. Pas question de jeter l'anathème sur qui que ce soit. Je m'en tiens aux procédures judiciaires, ainsi qu'à la commission dialogue, vérité et réconciliation. Que de regrets ! Vous savez, moi j'ai toujours prôné le dialogue dans le pays. Je prêchais dans le désert. Hélas ! Mais tout le sacrifice fait par les Ivoiriens sera vain, si nous ne tirons pas les bonnes et les vraies leçons de cette crise post électorale.
LP : M Bamba Alex, peut-on avoir votre analyse sur la chute de Laurent Gbagbo et l'avènement du Président Ouattara ?
BAS : Laurent Gbagbo aurait pu éviter ce qui est arrivé. Il aurait pu éviter cela pour la Côte d'Ivoire et pour lui-même. Mais on ne va pas refaire l'histoire. On ne va pas jouer aux donneurs de leçons. La tempête est passée. Prions qu'elle passe toujours. Le temps de parler plus sereinement de Laurent Gbagbo et de son bilan viendra avec la commission Banny, les enquêtes ; avec aussi le retour à la normalisation. Chacun parlera et dira des choses, le moment venu. Concernant le Président Ouattara, je dirai que l'homme n'a jamais usurpé : Ni ses responsabilités antérieures, ni sa place actuelle, ni sa victoire historique du 28 Novembre 2010. Alassane Ouattara a été tant éprouvé. Dieu l'a éprouvé et, il a su attendre son heure. L'avènement du Président Ouattara montre à tous, qu'il ne faut jamais désespérer dans la vie, et surtout, ne jamais perdre espoir en Dieu ; ni aux hommes malgré les méchancetés de tous les ordres. Les Ivoiriens peuvent être sûrs d'une chose : Ouattara accomplira des miracles. Il va créer une nouvelle ère de prospérité économique pour la Côte d'Ivoire.
LP : M. Bamba, les Ivoiriens vous connaissent des amitiés ou des relations plurielles : les Présidents Bédié, Ouattara, Compaoré, l'ex-Président Laurent Gbagbo, le Premier Ministre Guillaume Soro, qu'en est-il exactement ?
BAS : Mon métier de journaliste professionnel et de lobbyiste et de relationniste international m'a procuré beaucoup de bonheur et, ouvert de nombreuses portes en Côte d'Ivoire comme à l'étranger. J'ai eu la chance de voyager avec Houphouët déjà en 83 aux Etats-Unis. Avec le Dr Alassane Ouattara, nous formions à ses côtés à l'époque, un brain-storming journalistique. J'ai été omniprésent d'hier à aujourd'hui. Mais, le fait le plus marquant, reste incontestablement, notre voyage à Kong le 13 Mars 1993. Lorsque le Président Bédié était aux affaires, et que Laurent Gbagbo était dans l'opposition, le journal l'Agora dont j'étais le patron, était le seul dans lequel Gbagbo acceptait de s'exprimer en dehors des journaux de son camp et de son parti. Qu'en ai-je retiré ?
LP : Et le Président Bédié ?
BAS : Oui, j'en venais. Lui c'est notre père. Il est le gardien et le garant de l'houphouetisme authentique. Il a joué et il continue de jouer sa partition dans la consolidation de la paix et de la stabilité dans notre pays. Désormais, la Côte d'Ivoire a son sage. C'est notre repère à tous dorénavant.
LP : Parlez- nous à présent du Premier Ministre Guillaume Soro et du Président Compaoré ?
BAS : Pas de problème avec le Premier Ministre. Les relations sont cordiales. Le Premier Ministre me porte de l'affection et je lui en sais gré. Les incantations de certains n'y peuvent rien. C'est mon Patron. C'est un homme décisif. En atteste le brio avec lequel il conduisit nos forces militaires au triomphe final, c'est un stratège. <> !
LP : Vous dites que c'est votre Patron. S'agit-il de l'homme ou de la fonction, puisqu'il semble que, durant la crise on ne vous a pas vu au Golf, mais plutôt à la Primature avec l'équipe de Aké N'gbo ?
BAS : Calomnies et forfaitures. Avant le blocus illégalement imposé par l'ancien régime, j'y allais deux à trois fois quotidiennement. Il faut préciser que, l'hôtel du Golf n'avait pas vocation à accueillir tous les Ivoiriens ni tous les collaborateurs du Premier Ministre, du Président Bédié, du Président de la République. Je ne suis pas allé à l'étranger comme certains. J'ai vécu les mêmes tensions et émotions, que les autres Ivoiriens ou habitants présents dans le pays ou à l'étranger. Au même titre que les frères et personnalités qui étaient au Golf. Au même titre que tous les Ivoiriens. J'ai été empêché par deux fois de quitter le pays par la frontière de Noé les vendredi 18 et jeudi 24 Mars derniers. Si j'avais été un agent de la Primature Aké N'gbo, je n'aurais pas rencontré une telle difficulté et même bien d'autres tracasseries que je vous épargne. Durant cinq mois, je me suis rendu seulement à deux reprises à la Primature ; la Première fois à la Direction financière pour justifier, à l'appel du Daaf, le contrat qui lie cette institution à mon cabinet depuis le Premier Ministre Diarra. ; la seconde fois, pour m'entendre dire que le contrat ne pouvait être honoré puisque je n'ai pas répondu à l'appel de la prise de fonction de Aké N'Gbo que je ne connais ni d'Adam, ni d'Eve. Pas plus, qu'aucun membre de son cabinet. J'ai profité de l'occasion pour faire un tour à mon bureau et prendre quelques documents de travail et effets personnels. Je n'ai rien à cacher. Je mets quiconque au défi de prouver le contraire. Comment puis-je travailler un seul instant avec des gens qui détestent Compaoré ? Les gens veulent qu'on dise tout ce qu'on fait. Mais non ! Ceux qui doivent savoir le savent. Evitons les faux procès. Les locaux de la Primature ne sont pas l'héritage de LMP de Gbagbo ou Aké N'gbo.
LP : Le Burkina est secoué par des crises. Le Président Compaoré peut-il s'en sortir ?
BAS : Par la grâce de Dieu, les choses ont commencé à aller dans le bon sens. La stabilité est de retour. Ce sont des évènements qui permettent de tirer des enseignements pour l'avenir. Le Président du Faso en homme humble a su parler à son peuple. Nos relations sont profondes. J'ai déjà consacré deux livres au PF. Le troisième est déjà prêt : “Blaise Compaoré : la marche vers le progrès”. Tout ce qui le concerne (et qui concerne le Burkina) me concerne également. Aujourd'hui grâce à lui, le Burkina est devenue une vitrine. Un nom qui compte dans le concert des nations.
LP : Monsieur le conseiller spécial, après cette grave crise, quelles sont pour vous les conditions d'une vraie réconciliation ?
BAS : La ''valeur cardinale'' c'est le pardon. Si l'on veut que notre pays redevienne comme au temps d'Houphouët-Boigny, il faut pardonner. C'est le pardon et la tolérance, dans la vérité et la justice, qui peuvent aider à panser les blessures, aseptiser les rancoeurs, effacer les méchancetés. Sortons des schémas sectaires. La Côte d'Ivoire appartient à tous les Ivoiriens.
LP : Vous êtes journaliste de formation, quel doit être selon vous, le rôle de la presse dans cette réconciliation ?
BAS : Un rôle fondamental. Cette presse d'écrivains du Dimanche à la remorque des partis politiques, cette presse dévoyée doit disparaître. Nous voulons une presse fraternelle et amicale, mais vigilante et critique, dans les règles de l'art. Nous ne demandons pas une presse aux ordres, mais plutôt une presse qui ne fabrique pas de faux dossiers ; une presse qui a les preuves de ce qu'elle avance. La presse doit éviter le lynchage et la délation. Le journalisme est un métier trop noble pour qu'il soit laissé à la merci des prédateurs et des demi-lettrés, qui y sont entré par effraction. Aussi la nomination de notre frère Sy Savané à la tête de la Haute Autorité de l'Audiovisuelle apparaît-elle, comme un signal fort, pour indiquer la posture morale et éthique nouvelle, qui doit guider désormais le journaliste ivoirien aujourd'hui et demain… Suivons tous l'exemple de Ouattara : ne jamais condamner sans avoir entendu.
Par Bakary Nimaga
Le Patriote : M Bamba Alex, la côte d'Ivoire a connu une longue crise poste électorale. On ne vous a pas entendu. Quelles sont les raisons de ce silence ?
Bamba Alex Souleymane : Les raisons sont simples. J'ai fait le choix de la discrétion mais surtout le choix de l'efficacité. Dans ce silence dont vous parlez, et au cours duquel vous ne m'avez pas entendu j'ai fait ce que j'avais à faire. Ceux qui doivent savoir le savent. Je m'en tiens à cela. Pour le moment je ne peux pas en dire plus. Le temps de parler viendra. Le temps pour chacun de dire ce qu'il a fait. Mais au fond, est-ce que ce que le citoyen Bamba Alex a fait ou n'a pas fait est-il plus important que le choix de tous les Ivoiriens le 28 Novembre 2010, que l'action politique et diplomatique du Président Ouattara durant la crise, que le soutien sans faille du Président Bédié, que l'action du Premier Ministre Guillaume Soro, que l'action des Forces Républicaines après la mobilisation de tous les citoyens ? Que pèse ce que j'ai fait face à la puissance de feu, à l'action diplomatique de la Cedeao, de l'UA, de la France, des Etats-Unis, l'Union Africaine et de l'Onu ? Quand on regarde tout cela avec du recul, on reste modeste, on remercie Allah d'être en vie, et on dit qu'on revient de loin. Ce que j'ai fait a pu être utile, mais ce n'est pas juste d'étaler certaines choses sur la place publique, alors qu'on parle de 3000 morts, en attendant d'identifier tous les corps.
LP : En tant que citoyen, quelle analyse faites-vous de la crise postélectorale qui vient de s'achever ?
BAS : Comme tant d'autres, je dirais que c'est dommage. Et je dirai qu'on aurait pu éviter cela. Pas question de jeter l'anathème sur qui que ce soit. Je m'en tiens aux procédures judiciaires, ainsi qu'à la commission dialogue, vérité et réconciliation. Que de regrets ! Vous savez, moi j'ai toujours prôné le dialogue dans le pays. Je prêchais dans le désert. Hélas ! Mais tout le sacrifice fait par les Ivoiriens sera vain, si nous ne tirons pas les bonnes et les vraies leçons de cette crise post électorale.
LP : M Bamba Alex, peut-on avoir votre analyse sur la chute de Laurent Gbagbo et l'avènement du Président Ouattara ?
BAS : Laurent Gbagbo aurait pu éviter ce qui est arrivé. Il aurait pu éviter cela pour la Côte d'Ivoire et pour lui-même. Mais on ne va pas refaire l'histoire. On ne va pas jouer aux donneurs de leçons. La tempête est passée. Prions qu'elle passe toujours. Le temps de parler plus sereinement de Laurent Gbagbo et de son bilan viendra avec la commission Banny, les enquêtes ; avec aussi le retour à la normalisation. Chacun parlera et dira des choses, le moment venu. Concernant le Président Ouattara, je dirai que l'homme n'a jamais usurpé : Ni ses responsabilités antérieures, ni sa place actuelle, ni sa victoire historique du 28 Novembre 2010. Alassane Ouattara a été tant éprouvé. Dieu l'a éprouvé et, il a su attendre son heure. L'avènement du Président Ouattara montre à tous, qu'il ne faut jamais désespérer dans la vie, et surtout, ne jamais perdre espoir en Dieu ; ni aux hommes malgré les méchancetés de tous les ordres. Les Ivoiriens peuvent être sûrs d'une chose : Ouattara accomplira des miracles. Il va créer une nouvelle ère de prospérité économique pour la Côte d'Ivoire.
LP : M. Bamba, les Ivoiriens vous connaissent des amitiés ou des relations plurielles : les Présidents Bédié, Ouattara, Compaoré, l'ex-Président Laurent Gbagbo, le Premier Ministre Guillaume Soro, qu'en est-il exactement ?
BAS : Mon métier de journaliste professionnel et de lobbyiste et de relationniste international m'a procuré beaucoup de bonheur et, ouvert de nombreuses portes en Côte d'Ivoire comme à l'étranger. J'ai eu la chance de voyager avec Houphouët déjà en 83 aux Etats-Unis. Avec le Dr Alassane Ouattara, nous formions à ses côtés à l'époque, un brain-storming journalistique. J'ai été omniprésent d'hier à aujourd'hui. Mais, le fait le plus marquant, reste incontestablement, notre voyage à Kong le 13 Mars 1993. Lorsque le Président Bédié était aux affaires, et que Laurent Gbagbo était dans l'opposition, le journal l'Agora dont j'étais le patron, était le seul dans lequel Gbagbo acceptait de s'exprimer en dehors des journaux de son camp et de son parti. Qu'en ai-je retiré ?
LP : Et le Président Bédié ?
BAS : Oui, j'en venais. Lui c'est notre père. Il est le gardien et le garant de l'houphouetisme authentique. Il a joué et il continue de jouer sa partition dans la consolidation de la paix et de la stabilité dans notre pays. Désormais, la Côte d'Ivoire a son sage. C'est notre repère à tous dorénavant.
LP : Parlez- nous à présent du Premier Ministre Guillaume Soro et du Président Compaoré ?
BAS : Pas de problème avec le Premier Ministre. Les relations sont cordiales. Le Premier Ministre me porte de l'affection et je lui en sais gré. Les incantations de certains n'y peuvent rien. C'est mon Patron. C'est un homme décisif. En atteste le brio avec lequel il conduisit nos forces militaires au triomphe final, c'est un stratège. <
LP : Vous dites que c'est votre Patron. S'agit-il de l'homme ou de la fonction, puisqu'il semble que, durant la crise on ne vous a pas vu au Golf, mais plutôt à la Primature avec l'équipe de Aké N'gbo ?
BAS : Calomnies et forfaitures. Avant le blocus illégalement imposé par l'ancien régime, j'y allais deux à trois fois quotidiennement. Il faut préciser que, l'hôtel du Golf n'avait pas vocation à accueillir tous les Ivoiriens ni tous les collaborateurs du Premier Ministre, du Président Bédié, du Président de la République. Je ne suis pas allé à l'étranger comme certains. J'ai vécu les mêmes tensions et émotions, que les autres Ivoiriens ou habitants présents dans le pays ou à l'étranger. Au même titre que les frères et personnalités qui étaient au Golf. Au même titre que tous les Ivoiriens. J'ai été empêché par deux fois de quitter le pays par la frontière de Noé les vendredi 18 et jeudi 24 Mars derniers. Si j'avais été un agent de la Primature Aké N'gbo, je n'aurais pas rencontré une telle difficulté et même bien d'autres tracasseries que je vous épargne. Durant cinq mois, je me suis rendu seulement à deux reprises à la Primature ; la Première fois à la Direction financière pour justifier, à l'appel du Daaf, le contrat qui lie cette institution à mon cabinet depuis le Premier Ministre Diarra. ; la seconde fois, pour m'entendre dire que le contrat ne pouvait être honoré puisque je n'ai pas répondu à l'appel de la prise de fonction de Aké N'Gbo que je ne connais ni d'Adam, ni d'Eve. Pas plus, qu'aucun membre de son cabinet. J'ai profité de l'occasion pour faire un tour à mon bureau et prendre quelques documents de travail et effets personnels. Je n'ai rien à cacher. Je mets quiconque au défi de prouver le contraire. Comment puis-je travailler un seul instant avec des gens qui détestent Compaoré ? Les gens veulent qu'on dise tout ce qu'on fait. Mais non ! Ceux qui doivent savoir le savent. Evitons les faux procès. Les locaux de la Primature ne sont pas l'héritage de LMP de Gbagbo ou Aké N'gbo.
LP : Le Burkina est secoué par des crises. Le Président Compaoré peut-il s'en sortir ?
BAS : Par la grâce de Dieu, les choses ont commencé à aller dans le bon sens. La stabilité est de retour. Ce sont des évènements qui permettent de tirer des enseignements pour l'avenir. Le Président du Faso en homme humble a su parler à son peuple. Nos relations sont profondes. J'ai déjà consacré deux livres au PF. Le troisième est déjà prêt : “Blaise Compaoré : la marche vers le progrès”. Tout ce qui le concerne (et qui concerne le Burkina) me concerne également. Aujourd'hui grâce à lui, le Burkina est devenue une vitrine. Un nom qui compte dans le concert des nations.
LP : Monsieur le conseiller spécial, après cette grave crise, quelles sont pour vous les conditions d'une vraie réconciliation ?
BAS : La ''valeur cardinale'' c'est le pardon. Si l'on veut que notre pays redevienne comme au temps d'Houphouët-Boigny, il faut pardonner. C'est le pardon et la tolérance, dans la vérité et la justice, qui peuvent aider à panser les blessures, aseptiser les rancoeurs, effacer les méchancetés. Sortons des schémas sectaires. La Côte d'Ivoire appartient à tous les Ivoiriens.
LP : Vous êtes journaliste de formation, quel doit être selon vous, le rôle de la presse dans cette réconciliation ?
BAS : Un rôle fondamental. Cette presse d'écrivains du Dimanche à la remorque des partis politiques, cette presse dévoyée doit disparaître. Nous voulons une presse fraternelle et amicale, mais vigilante et critique, dans les règles de l'art. Nous ne demandons pas une presse aux ordres, mais plutôt une presse qui ne fabrique pas de faux dossiers ; une presse qui a les preuves de ce qu'elle avance. La presse doit éviter le lynchage et la délation. Le journalisme est un métier trop noble pour qu'il soit laissé à la merci des prédateurs et des demi-lettrés, qui y sont entré par effraction. Aussi la nomination de notre frère Sy Savané à la tête de la Haute Autorité de l'Audiovisuelle apparaît-elle, comme un signal fort, pour indiquer la posture morale et éthique nouvelle, qui doit guider désormais le journaliste ivoirien aujourd'hui et demain… Suivons tous l'exemple de Ouattara : ne jamais condamner sans avoir entendu.
Par Bakary Nimaga