‘’Il faut que les gens sachent que le maire Gbamnan Djidan a fui Yopougon parce qu’il ne nous a pas soutenus. Nous avons trouvé en lui un ennemi car nous n’avons pas compris pourquoi il ne voulait pas nous apporter son soutien dans une commune où nous pensions mener le bon combat. Toutes nos rencontres avec lui se sont soldées par un échec parce que nous attendions de lui un appui ferme à l’effort de guerre étant donné qu’il est le premier magistrat d’une commune acquise à Laurent Gbagbo’’, a déclaré Maguy le tocard, l’un des chefs des ex-miliciens de Yopougon. C’était au cours d’une conférence de presse tenue jeudi 19 mai 2011, à l’hôtel Assonvon de la commune. Celui qui se fait désormais appeler Maguy le « guépard » pour sa collaboration avec le commandant Chérif Ousmane, a avoué que le maire a refusé de cautionner tout acte de violence craignant d’être traduit devant le Tribunal pénal international (Tpi). ‘’Ce n’est donc pas le maire Gbamnan qui a armé les miliciens de Yopougon’’, a martelé Maguy. Qui explique que ce sont les armes abandonnées par l’armée régulière dans les différents camps militaires à savoir la Bae, la base navale, les commissariats de police, les escadrons de gendarmerie qui ont servi aux miliciens. Mais avant d’en arriver là, Maguy a présenté toutes ses excuses et la compassion de ses hommes pour toutes les fautes et exactions commises. Et de se dire prêt à répondre de ses actes si la justice nationale ou internationale l’y contraignait. ‘’Le temps de la guerre est passé maintenant c’est le temps de la paix’’, dit le chef des ex-miliciens pour encourager le maire de Yopougon à venir poursuivre son œuvre à la tête de la commune. ‘’Je voudrais demander pardon au maire et lui demander de revenir dans sa commune afin de mener ses actions en faveur de la dynamique de paix et de réconciliation’’, ont lancé Maguy le Guépard et ses hommes au maire de Yopougon. Concernant Charles Blé Goudé, Maguy dit avoir eu des contacts avec lui et tous ceux de leurs camarades exilés. ‘’Nous sommes en contact avec les leaders de la galaxie patriotique dont Blé Goudé’’, a affirmé le conférencier qui reconnaît que Blé Goudé ne partageait pas sa vision de la lutte armée. ‘’Blé Goudé n’était pas d’accord avec notre vision’’, fait-il savoir. Sur la rumeur de la mort de certains chefs miliciens dont Guy Gbétry, le désormais collaborateur des commandants des groupements tactiques des Frci, assure que son compagnon n’est pas mort. ‘’Guy Gbétry n’est pas mort, il a reçu une balle dans les pieds. Le commandant Zoulou est vivant’’, a-t-il rassuré.
S. Débailly
S. Débailly