Le désordre occasionné par la crise postélectorale a contraint le gouvernement ivoirien à mettre en place le Programme Présidentiel d'Urgence. Il concerne aussi bien l'éducation, la santé, l'eau potable que la salubrité urbaine. « L'Opération ville propre » initiée par le Gouvernement, pour assainir le cadre de vie des populations abidjanaises, a commencé à porter ses fruits. A ce jour, les rues de la capitale économique sont nettement plus propres qu'il y a un mois. Au niveau des communes, il est fréquent de voir, tous les matins, des femmes et des jeunes filles, organisées en groupes, balayer les rues de nos communes. Les dépôts sauvages installés à la faveur de la crise, sont en train de disparaître peu à peu. Dans la commune de Marcory, le point de groupage des ordures situé non loin de l'Institut National de la Jeunesse et des Sports (INJS) est débarrassé, tous les matins, des ordures que les camions-bennes transportent à la décharge d'Akouédo. Tous les autres sites de dépôts sauvages, identifiés pour l'opération, ont été visités, il y a quelques jours, par le ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Salubrité, Dagobert Banzio. Ainsi, en dix-huit (18) jours, c'est-à-dire du 20 avril au 07 mai 2011, l'opération a permis d'éliminer 230 dépôts sauvages sur 330 repérés dans les communes du district d'Abidjan. D'Abobo (Anador et rond point de la mairie) à Cocody (Joconde et ONUCI à la Riviera 2 et 3), en passant par Yopougon (fourrière vers le corridor de Gesco ; Treichville (de la descente du pont HB, de la rue 38 au marché de Belleville); Koumassi (Boulevard du 7 décembre) et Port-Bouët (Centre pilote et 43ème BIMA), tous ces emplacements ont été dégagés à la grande satisfaction des populations. « Nous sommes vraiment contents que les ordures aient été enlevés ici. L'odeur nous empoisonnait et nous avons du mal à respirer. C'était un vrai nid de maladie » s'est réjouie une vendeuse de fruits, assise non loin du site du Centre pilote à Port-Bouët. Initié avec le financement du Projet d'Urgence d'Infrastructures Urbaines (PUIUR) « l'Opération Ville Propre » a été exécutée avec la collaboration des mairies et de certaines entreprises de collectes d'ordure. Pierre Demba, coordonnateur de la Cellule de coordination du PUIUR a expliqué qu'au cours de cette opération, 49 420 tonnes d'ordures ménagères sur plus de 200 000 tonnes ont été mises en décharge dans les treize communes du district d'Abidjan. « Les opérations d'élimination de dépôts sauvages sont suivies travaux de nettoyage des sites traités pour leur remise en état de salubrité » a-t-il fait savoir. Le nettoyage et le désensablement du pont Houphouët-Boigny sont également en cours. Malheureusement, certaines difficultés persistent. Toujours, selon le coordonnateur du PUIUR, les sites traités sont vite envahis par les ménages et les pré- collecteurs qui viennent y déverser encore les ordures. Il a également soulevé le problème du balayage anarchique dans les communes, qui même s'il contribue à rendre propre la commune, compromet l'organisation du service publique. « Ces opérations se font sans que les produits de balayage soient évacués, et cela constitue un vrai problème » a-t-il relevé. De même que la gestion des déchets industriels convoyés à la décharge par l'Agence Nationale de la Salubrité Urbaine (ANASUR) qui échappent au contrôle du dispositif de suivi de l'opération. Pour préserver les acquis, il est nécessaire que les actions soient coordonnées entre les structures qui ont en charge la salubrité urbaine. Ainsi, une coordination unique de toutes les opérations de pré collecte, de collecte et de mise en décharge des déchets industriels doit être assurée. Il faudrait que les autorités pensent à mener une campagne de sensibilisation et d'éducation auprès des populations et des services municipaux, il faut démarrer les activités de pré collecte et de balayage des voies, de curage des caniveaux et d'entretien des points insalubres. Enfin, la mise en place d'une brigade de salubrité serait salutaire, avec l'appui des éléments des FRCI et la mobilisation des moyens fournis à l'ANASUR et sur financement de PUIUR.
Sogona Sidibé
Sogona Sidibé