x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Société Publié le mercredi 25 mai 2011 | L’intelligent d’Abidjan

Abengourou / Gratuité des soins : Le CHR en rupture de médicaments, 1000 F exigés aux patients

La mesure de gratuité des soins médicaux prise par le gouvernement Soro Guillaume ne connaît pas une application totale dans le principal établissement sanitaire d’Abengourou. Et pour cause, les malades dénoncent des comportements qui contrastent avec l’idée de la gratuité.

Il est 11h le lundi 23 mai à notre arrivée au centre hospitalier régional d’Abengourou où nous trouvons Koné Oumar au service de consultations en train de se tordre de douleur et qui comme la quinzaine de patients assis sur les bancs, attendait d’être reçu. « Depuis 07h, je suis là. Ça ne va pas du tout. Je viens en quatrième position et jusque-là personne n’a été reçu. Je ne peux pas m’asseoir, je suis obligé de m’arrêter. Je ne sais si c’est ça la gratuité des soins, mais rien ne bouge ici », nous a-t-il confié. Même son de cloche pour un autre patient qui ajoute à ces griefs, l’inorganisation. «Je suis là depuis 06h et ce n’est qu’autour de 11h30 que j’ai été reçu », se plaint Djoni Adama. Mais, il ressort qu’au terme des consultations, les patients ne bénéficient d’aucun des médicaments prescrits par le médecin traitant. « On m’a donné une ordonnance et on me demande d’aller à la pharmacie pour les acheter », nous signale l’un d’eux. Outre ces cas de figure, un autre malade du nom de B. Patrice s’est vu exiger la somme de 1000 F CFA avant d’être reçu. « Le premier jour, j’étais en quatrième position sur les dix à prendre pour la journée, mais la dame m’a exigé d’aller acheter mon carnet puis de payer la somme de 1000f. Elle m’a dit qu’avant on prenait 2000f, mais avec la gratuité, c’est à 1000f. Je suis revenu le lendemain et j’ai été reçu après avoir fait ce qu’on m’a demandé. On m’a donné une plaquette de paracétamol et pour l’ordonnance, il fallait que je parte l’acheter dans une officine. J’aurais pu me rendre dans une clinique privée, puisque je n’ai pas vu la gratuité», a-t-il déploré. Un cas de satisfaction a cependant été enregistré concernant l’administration des soins gratuits aux malades.

Kouadio Marie Jeanne n’a pas hésité à exprimer sa joie à cet effet : « ma nièce doit être opérée d’une hernie. Je viens de la pharmacie de l’hôpital pour aller chercher le nécessaire qu’il faut. Tout ce que je tiens en main m’a été offert gracieusement ». Face aux récriminations exprimées par la population qui n’approuve pas dans une grande échelle le niveau de prestations, le directeur de l’établissement sanitaire bat en brèches ces griefs car beaucoup a été fait, même si des problèmes sont rencontrés concernant la disponibilité des médicaments. Les précisions du Docteur Eboï Désiré, directeur du CHR : « c’est seulement en chirurgie qu’on prend dix personnes par jour puisque nous avons un seul chirurgien pour toute la région. C’est pour cela que les malades attendent souvent longtemps. Pour les autres services, il n’y a pas de quotas. Avec la gratuité, le taux de fréquentation a été multiplié par dix. Touts les médicaments sont gratuits sans exception. Le stock que nous avons, date du mois de février. On a demandé un approvisionnement mais ce n’est pas encore arrivé. C’est ce qui explique la rupture. Le problème des carnets, je l’ai trouvé ici à mon arrivée en novembre, et ça été mon cheval de bataille. Les carnets vendus ne sont pas le fait du CHR, mais des filles de salles. Cependant nous allons mettre de l’ordre. Les malades sont pris en compte gratuitement et il n’y a pas 1000f à payer». Au niveau de la pharmacie de l’établissement, la directrice a indiqué que l’hôpital à ce jour, ne peut plus jouer valablement son rôle d’autant plus que la disponibilité des soins qu’il faut prioritairement à un CHR fait gravement défaut. Dr Koné Aramatou, directrice de la pharmacie, se justifie à cet effet : «tous les médicaments sont gratuits, seulement qu’il y a rupture de stocks. Les deux premières semaines qui ont suivi l’annonce de la gratuité des soins, les gens ont été bien servis. Mais depuis, il y a rupture, les rayons sont vides. Contrairement à ce qui se dit, il n’y a pas de distinction de nom ou de religion dans la délivrance des médicaments. Seulement qu’il n’y a plus de solutés pour soigner les malades. Et quand ils manquent, ce n’est pas bon pour un CHR. Aujourd’hui, on ne peut plus garantir les interventions chirurgicales puisque les produits de première importance sont finis », a-t-elle assuré.

Ernest Famin, correspondant régional
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Société

Toutes les vidéos Société à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ