L`affluence inhabituelle observée dans la cour et devant les différents services du Chr d`Abengourou est la manifestation la plus visible de l`opération de gratuité des soins et prestations médicaux. Ici comme dans les autres formations sanitaires de la ville, l`heure est à la gratuité de l`hôpital. Un soulagement énorme pour les patients qui, faute d`argent avaient déserté les hôpitaux quitte à mourir par manque de soins. Les nombreux malades qui louent l`effort du gouvernement regrettent toutefois l`indisponibilité de certains médicaments dans les pharmacies des hôpitaux. De l`avis des agents du Chr , le nombre de consultations et de demandes d`analyses ainsi que la sollicitation de la pharmacie ont énormément évolué depuis le début de la mise en pratique de la mesure gouvernementale. Du coup, la pharmacie du Chr, qui n`a pas été approvisionnée depuis plus de trois mois, commence à être à cours de médicaments. «Le nombre de malades que nous recevons a été multiplié par quatre depuis lundi. Les médicaments les plus demandés sont les antipaludéens et les antibiotiques. Les hospitalisés également peuvent bénéficier des solutés. Cet effort louable du gouvernement vient à point nommé pour soulager les populations appauvries par cette crise. Mais il faut avouer que nos stocks commencent à s`épuiser », confie Berthé Moumouni, gestionnaire de la pharmacie du Chr. Cette crainte est partagée par C.I., technicien de laboratoire, qui redoute une prochaine rupture des réactifs utilisés pour réaliser les analyses. C`est pourquoi il regrette l`obstination de certains clients, qui profitent de l`occasion pour réaliser un bilan de santé. Quant au Dr. Eboï Désiré, Directeur du Chr d`Abengourou, il a salué l`initiative du gouvernement. Pour lui, toute l`opération se déroule convenablement. La procédure consistant pour le malade à se munir du ticket de caisse délivré gratuitement, lequel lui sert pour la suite de la chaîne jusqu`à sa sortie de l`hôpital. « Avec cette mesure de gratuité, nos services enregistrent plus de malades que d`habitude. Nous avons déjà des problèmes de rupture à la pharmacie, au laboratoire et au cabinet dentaire, tout comme au niveau de l`échographie. Par ailleurs, nous avons un souci au niveau du personnel, car le chr ne dispose que d`un chirurgien. Le personnel journalier lui aussi attend encore son salaire et pourtant, ils sont payés sur fonds propres », a-t-il confié.
Armand Déa, correspondant
Armand Déa, correspondant
