Après avoir obtenu le changement, l’Alliance pour le Changement (APC) a décidé de faire désormais la réconciliation nationale, son cheval de bataille. Au cours d’une table-ronde organisée le lundi dernier, le président de l’APC a annoncé que lui et se camarades comptent aller au Ghana pour négocier le retour des jeunes ivoiriens qui ont fui le pays à l’occasion des douloureux événements postélectoraux qu’a connus la Côte d’Ivoire pendant quatre mois. « Nous avons décidé de nous rendre au Ghana pour ramener nos frères qui y sont. Nous avions prévu, Karim Ouattara et moi, prendre l’avion pour aller dans ce pays pour convaincre les uns et les autres à revenir au pays. Nous allons voir, avec les autorités du pays, comment les accueillir à la ville frontière de Noé pour conduire chacun en toute sécurité chez lui », s’est engagé le président du directoire de l’APC. Le conseiller du Premier ministre répondait ainsi à MM. Traoré Wodjo Fini du COSOFCI et Eugène Djué, membre influent de la galaxie patriotique. « Il faut faire en sorte que tous ceux qui sont à l’extérieur sortent », a conseillé Eugène Djué. Au cours de cette table-ronde, il a été également question de créer un cadre fédérateur pour permettre à la jeunesse ivoirienne de s’exprimer d’une seule voix. A ce sujet, M. Malick Diop, président du Conseil de la jeunesse arabo-africaine, a fait partager l’expérience de son pays, le Sénégal, aux participants. « Il faut que la jeunesse devienne un acteur de développement. Parce que ce pays ne peut se faire sans sa jeunesse. Il faut créer un cadre fédérateur. Tant que les jeunes ne seront pas unis, ils seront à la merci des hommes politiques. Au Sénégal, le Conseil national de la jeunesse regroupe toutes les associations des jeunesses. Il représente les jeunes dans les instances de décision et coordonne l’ensemble des actions des jeunes. C’est pourquoi, notre appel à la création d’une fédération de la jeunesse est un cri de cœur », a-t-il lancé. Malick Diop a rappelé que la charte africaine recommande à tous les Etats qui l’ont ratifiée de mettre en place un Conseil national de la jeunesse. C’est ce qui existe dans les autres pays de la sous-région comme l’a témoigné les représentants du Niger, du Mali et du Burkina Faso. Une idée qu’a décidé de mûrir, le président Alphonse Soro. Pour lui, après l’arrestation du président Gbagbo, un important virage est en train d’être amorcé par la Côte d’Ivoire. Aussi a-t-il conseillé que la jeunesse ne parte pas en rangs dispersés si elle tient à être une interlocutrice sérieuse dans cette nouvelle Côte d’Ivoire. Quant à Traoré Wodjo Fini, il a également exhorté la jeunesse dans le sens de l’union. Car selon lui, pour une fois, la Côte d’Ivoire a la chance d’avoir un président qui a un programme de gouvernement chiffré. « Alassane Ouattara a un programme qu’on peut évaluer. Pour l’évaluer, il faut se mettre ensemble », a-t-il encouragé. Il faut rappeler qu’à cette rencontre, étaient présents Alsafo de Magic System, Al Moustapha et Don Mike le Gourou.
Jean-Claude Coulibaly
Jean-Claude Coulibaly