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Société Publié le mercredi 25 mai 2011 | Nord-Sud

Candidats à la mort…

Banco, KM 17, Gobelet, etc. De jour comme de nuit, les habitants de ces zones perdent toute quiétude quand le ciel commence à s’assombrir. Ce qui est curieux dans cette tragédie humaine, c’est que les populations résidant dans ces couloirs marécageux y sont établies depuis de nombreuses années pour la majorité. Et qu’à chaque saison de pluies, c’est le même calvaire. D’aucuns avouent, sans gêne, avoir le titre foncier ou le permis de construire. D’autres déclarent avoir acheté des terrains aux propriétaires terriens. Mais pourquoi acheter une portion de terrain dans une zone marécageuse et, par la suite, quémander la pitié ? «Quand j’achetais ce terrain il y a 20 ans, le site n’était pas aussi dégradant qu’aujourd’hui. J’espérais qu’avec le temps, j’allais gagner de l’argent et quitter les lieux. Malheureusement, mes projets sont tombés à l’eau. Maintenant, ce que je fais régulièrement, c’est le remblayage pour éviter de graves dégâts en saison pluvieuse», répond un habitant du Banco. Son voisin ajoute qu’il a été victime d’une arnaque. «J’ai donné de l’argent à mon frère pour m’acheter un terrain car je vivais au village avant. Je me suis rendu compte plus tard qu’il avait bouffé mon argent avant d’acheter cet espace très rapproché du drain. Je n’avais pas d’autre choix que de l’aménager, n’ayant plus assez d’argent». Mais à côté de ceux qui disent s’y retrouver par contrainte, il y a ceux qui ont un goût prononcé pour ces taudis. Et ils font tout pour s’y retrouver rien que pour fanfaronner. Car une fois le terrain acquis dans ces zones, quel­ques morceaux de planches suffisent à ériger juste quatre murs, après que le sol a reçu quelques brouettes de terre en guise de remblais. Les «heureux propriétaires» peuvent désormais se bomber le torse à côté d’une bière et dire : «Je suis aussi chez moi». Qu’importe où, et comment on fait pour y arriver. «La route de chez soi n’est jamais ni longue ni boueuse, ni difficile», se justifient-ils, puisant dans les proverbes africains. Surtout qu’à la fin du mois, on ne risque plus de voir quelqu’un se pointer pour réclamer le loyer.
Lanciné Bakayoko
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