Le Front populaire ivoirien (Fpi), l`ex-parti au pouvoir, est favorable à une participation de ses membres au nouveau gouvernement du régime Ouattara, si et seulement si les conditions qu`il pose sont remplies. Celles-ci concernent les questions électorales, avec notamment la crédibilité de la Commission électorale indépendante (Cei), de la liste électorale pour les futures élections, les questions de la sécurité des biens et des personnes, des libertés individuelles, allusion faite à leurs camarades de lutte assignés à résidence surveillée; celles relatives à l`accord politique de Ouagadougou, les questions de la réconciliation nationale et de la justice. Les refondateurs et leurs alliés du Congrès national de la résistance pour la démocratie (Cnrd) souhaitent préalablement discuter de ces questions, avant d`envisager une quelconque entrée dans le prochain gouvernement Soro. Réunis hier mercredi 25 mai pendant plus de trois heures au siège du Cnrd à Cocody dans le cadre d`une rencontre extraordinaire du comité central du Fpi élargi aux membres du Cnrd, ils ont clairement posé ces conditions, avant toute entrée au gouvernement. Les débats ont été houleux, selon des participants. La séance était présidée par le troisième vice-président du Fpi, Mamadou Koulibaly, assisté de Sylvain Miaka Oureto, le secrétaire général du parti, et Laurent Akoun dans le rôle de modérateur. 48 personnes se sont exprimées, pour ou contre l`entrée du parti au gouvernement. Cela a permis de dégager trois tendances. La première, totalement opposée à la collaboration avec le nouveau régime, compte de nombreux membres. La seconde, favorable à l`entrée au gouvernement, est cependant moins soutenue. La troisième tendance est celle qui pose des conditions. Cette dernière a reçu le soutien de la majorité des membres présents hier et a donc imposé sa ligne comme la direction à suivre. Extraits du rapport final de la réunion livrés à la presse par le professeur Mamadou Koulibaly, actuel leader du parti. « La question de fond qui se posait à nous était de voir si oui ou non le Front populaire ivoirien et ses alliés du CNRD acceptaient d’aller au gouvernement au cas où ils auraient été contactés. Les débats qui ont suivi ont soulevé une série de questions que les militants auraient voulu voir discuter d’abord. Ils ont posé la question de la Commission électorale indépendante. Oui ou non cette Commission est encore valable ou pas, vu que le changement du champ politique est profond. Ils se sont interrogés sur la liste électorale : est-ce que cette liste électorale est encore valide pour aller à des élections à venir ? est-ce que nous y intégrons les nouveaux majeurs ou pas ? Ils se sont posé la question du découpage électoral et du nombre de députés à l’Assemblée nationale et du mode de scrutin. Ils aimeraient savoir exactement ce qui va se passer ». Le statut de l’accord politique de Ouagadougou dont l`un des signataires, en l`occurrence l`ancien président Laurent Gbagbo, candidat de Lmp à l’élection présidentielle se trouve incarcéré, le sort à réserver aux commandants de zone, à l`ancienne armée, l`ancienne gendarmerie et la construction de la nouvelle armée, n`ont pas manqué dans les débats. Idem pour la question de la réconciliation nationale et sa conciliation avec la justice, a été aussi débattue. « Et après toutes les analyses, ils ont dans une large majorité décidé : oui nous allons au gouvernement mais à condition que les camarades incarcérés, la sécurité et toutes les questions liées à la sécurité et tous les points dont je viens de parler soient traités et résolus. Ils ont dit qu’ils n’étaient pas pressés pour y aller, que les conditions n’étaient pas totalement remplies pour y aller. Ils ont donné cependant mandat à la direction provisoire de continuer à discuter au cas où elle aurait été contactée pour que les conditions soient créées pour l’entrée du FPI au gouvernement. Ce qui n’est pas le cas encore ».
Le FPI, pas encore saisi officiellement
Le travail élaboré hier par le professeur Koulibaly et ses camarades est à titre préventif, cela dans la perspective d`une saisine officielle du Front populaire ivoirien par les nouvelles autorités, pour participer au prochain gouvernement. Ce qui n`est pas encore le cas. Le Fpi s`est donc réuni pour se préparer et définir sa ligne de conduite face à cette éventualité. Entrer ou pas au gouvernement obéit, pour le parti d`Affi N`Guessan, à une démarche dont la première étape ne semble pas avoir encore été franchie par les nouvelles autorités. « Si je comprends bien, premièrement, officiellement, nous n’avons pas été contactés.
Deuxièmement, le FPI n’étant pas pressé d’y aller, ça peut se faire sans nous. Quand nous serons prêts, quand les conditions seront remplies, les conditions de sécurité, de libération de nos camarades, disent les militants, alors, nous pourrons envisager sérieusement d’entrer au gouvernement. Il n`y a pas d’urgence ! », a indiqué Mamadou Koulibaly. Le Fpi veut-il constituer un blocage à la formation du gouvernement ? La réponse du député de Koumassi est plutôt claire. « Non, pas du tout. Le RHDP a gagné cette partie politique qui s’est jouée depuis ces dix (10) dernières années, le RHDP est au pouvoir. Le Président de la République a une large majorité, il peut créer son gouvernement, disent les camarades du FPI et du CNRD », a-t-il conclu. Toutefois, le comité central d`hier a décidé de la mise en place de dix (10) commissions relatives aux différentes préoccupations qui ont été soulevées pendant les échanges. Celles-ci devront travailler à l`élaboration, dans un délai d`une semaine, d`un mémorandum devant servir de document de base pour les futures discussions avec le nouveau pouvoir. Si celles-ci ont lieu un jour.
Hamadou ZIAO
Le FPI, pas encore saisi officiellement
Le travail élaboré hier par le professeur Koulibaly et ses camarades est à titre préventif, cela dans la perspective d`une saisine officielle du Front populaire ivoirien par les nouvelles autorités, pour participer au prochain gouvernement. Ce qui n`est pas encore le cas. Le Fpi s`est donc réuni pour se préparer et définir sa ligne de conduite face à cette éventualité. Entrer ou pas au gouvernement obéit, pour le parti d`Affi N`Guessan, à une démarche dont la première étape ne semble pas avoir encore été franchie par les nouvelles autorités. « Si je comprends bien, premièrement, officiellement, nous n’avons pas été contactés.
Deuxièmement, le FPI n’étant pas pressé d’y aller, ça peut se faire sans nous. Quand nous serons prêts, quand les conditions seront remplies, les conditions de sécurité, de libération de nos camarades, disent les militants, alors, nous pourrons envisager sérieusement d’entrer au gouvernement. Il n`y a pas d’urgence ! », a indiqué Mamadou Koulibaly. Le Fpi veut-il constituer un blocage à la formation du gouvernement ? La réponse du député de Koumassi est plutôt claire. « Non, pas du tout. Le RHDP a gagné cette partie politique qui s’est jouée depuis ces dix (10) dernières années, le RHDP est au pouvoir. Le Président de la République a une large majorité, il peut créer son gouvernement, disent les camarades du FPI et du CNRD », a-t-il conclu. Toutefois, le comité central d`hier a décidé de la mise en place de dix (10) commissions relatives aux différentes préoccupations qui ont été soulevées pendant les échanges. Celles-ci devront travailler à l`élaboration, dans un délai d`une semaine, d`un mémorandum devant servir de document de base pour les futures discussions avec le nouveau pouvoir. Si celles-ci ont lieu un jour.
Hamadou ZIAO