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Politique Publié le jeudi 26 mai 2011 | L’intelligent d’Abidjan

Réconciliation nationale : Le parti pose des conditions à son entrée au gouvernement et met en place des commissions

Le FPI-LMP accepte d’endosser pleinement tout le bien et tout le mal que Laurent Gbagbo a faits

Mamadou Koulibaly a-t-il senti venir les réticences, prenant ainsi le devant lui-même, pour n’être pas en déphasage avec la base d’un parti encore contrôlé par l’esprit de Laurent Gbagbo ? En liant entre autres son sort, son avenir et son entrée éventuelle au gouvernement au sort de Laurent Gbagbo, de Simone Gbagbo et des autres détenus au lieu de mentionner uniquement les questions de sécurité, de retour d’exil des cadres hors du pays, les instances du FPI restent encore dans la logique d’avant 11 avril 2011. Elles donnent à croire que Laurent Gbagbo n’était pas ce chef isolé et un dictateur qui a tout imposé à ses partisans. Oui, Laurent Gbagbo avait bel et bien le soutien des cadres et des dirigeants du Fpi pour faire ce qu’il a fait ! Laurent Gbagbo n’était pas partout en Côte d’Ivoire.

Il n’était que dans son bunker. Ailleurs, ce sont les cadres et dirigeants du FPI et de LMP qui relayaient des mots d’ordre à l’endroit des jeunes et des populations. On croyait que l’après 11 avril aurait servi de leçons, et que dans l’autocritique, le FPI aurait manifesté un peu de réserve. N’est-ce pas l’attachement et la fidélité indéfectibles à Laurent Gbagbo, qui ont fait que personne n’a osé dire non quand il le fallait ? Les échos de la réunion organisée par le FPI vont affaiblir les modérés du camp Ouattara en radicalisant les durs, qui estiment que le camp Gbagbo ne manifeste aucune repentance, aucune contrition, et semble ne rien se reprocher dans ce qui est arrivé à la Côte d’Ivoire. Dommage ! Depuis un mois, la Côte d’Ivoire fonctionne. Si le FPI qui estime que rentrer dans un gouvernement, c’est respecter la solidarité et refuser d’emmerder Ouattara, entend rester à l’écart pour éviter d’endosser les échecs éventuels de Ouattara et éviter de réduire les schémas post- Marcoussis, il est libre de le faire. A condition que cela se passe dans un cadre démocratique, et que tout recours à la violence soit évité. La réconciliation sera difficile parce que la ligne dure du FPI, qui a conduit à un comportement de gens possédés par Satan, comme l’a dit Paul Yao Ndré, a repris le contrôle des opérations et des hostilités…. Les modérés sont priés d’aller se faire voir. Une commission adhoc, sorte de compromis et de refus de faire perdre la face aux partisans du dialogue immédiat avec le Président Ouattara, va réfléchir durant une semaine.

Même si le parti de Gbagbo finit par revenir sur les principes et entrer au gouvernement, ce sera sans conviction. Le camp du Président de la République avait-il les données au sujet de cette position ? En tout cas, le fait de n’avoir pas pris encore langue de façon formelle avec le FPI, laisse penser que Guillaume Soro et Alassane Ouattara attendaient de se donner les moyens pour parler avec les vrais interlocuteurs au sein du FPI. Mamadou Koulibaly a joué la carte de la base et de la démocratie. Toutefois, les cadres qui ne l’ont pas suivi autrefois quand il dénonçait Désiré Tagro, quand il appelait en coulisses à reconnaître la défaite de LMP, peuvent-ils lui laisser à présent une totale marge de manœuvre ? L’ombre de Laurent Gbagbo, de Simone Gbagbo et d’Affi Nguessan, continue de planer sur le FPI. L’heure de l’autocritique n’est pas encore venue dans ce parti. L’heure de la contrition n’est pas arrivée.

Alassane Ouattara devra faire avec et surtout éviter de faire du débauchage. Pas question de prendre de façon isolée des cadres du FPI ou de l LMP, qui ne pèsent rien, et qui ne vont rien apporter. Vaut mieux parler avec les vrais interlocuteurs au sein du parti bleu et rose, le parti de la refondation. Les vrais gardiens du temple. A moins que l’on assiste à une scission et à la création d’un autre pôle. Les modérés laisseront alors aux durs et radicaux, le parti et s’en iront construire une alternative démocratique, tout en épousant les mêmes idéaux, pour diverger sur la méthode et la stratégie. Avant de se rassembler ou se réunir plus tard, comme le RDR et le PDCI l’ont fait quand les circonstances le permettront. Attendons pour voir…..

Charles Kouassi
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