Investi depuis le samedi 21 mai 2011 en tant que Président de la République de la Côte d’Ivoire, Dr. Alassane Ouattara a pris beaucoup d’engagements. Au nombre de ceux-ci, la transparence dans la gestion des régies financières de l`État ivoirien. Une question assez délicate face aux pressions politiques et autres pour des nominations qui se signalent déjà dans ces départements d`État.
Comment l’économiste Alassane Ouattara pourra-t-il appliquer les maîtres mots «compétence, mérite et probité» qu’on lui reconnaît, sans se mettre à dos ses alliés politiques d`une part et ses partisans d`autre part? Au niveau des différentes régies financières de l`État de Côte d’Ivoire, de fortes indiscrétions révèlent que la gestion des sensibilités pourrait être compliquée pour le «Bravetchè», s’il n’y prend garde. Ces indiscrétions de plus en plus récurrentes laissent entendre que les fâcheuses habitudes consistant à nommer des personnes sur des bases politiques ou tribales au détriment de la cause de l`État referaient surface dans les sphères financières. Et, selon elles, tout commence par la désignation des premiers responsables de ces importantes structures de l’économie nationale. En effet, en raison des résultats attendus de l`Administration financière par le Gouvernement, le mode de désignation des Directeurs généraux des régies financières (et même de leurs adjoints!) qui doit être objectif et basé sur la compétence et non sur toute autre considération n’a pas été respecté. Aucune publication d’appel à candidatures pour ces postes n’a été effectuée dans les normes de bonne gouvernance avant les différentes nominations aux postes de responsabilité observées. On ne sait donc ni pour combien de temps les nouveaux dirigeants sont nommés ni pour quels objectifs. Cela, alors que dans la pratique, les bailleurs de fonds et autres partenaires au développement de la Côte d’Ivoire conseillent l’appel à candidatures pour ces postes incontournables pour une raison de bonne gestion et de suivi des financements octroyés. L’absence de cette disposition pourrait être interprétée (si ça ne l’est déjà!) comme une fausse note faisant le lit à des complaisances et des copinages dont n’a pas besoin l’Administration financière. On peut à raison supposer que le contexte post-électoral a obligé le Président Alassane Ouattara à user de son pouvoir discrétionnaire pour décider de nommer des personnes dans l`urgence, mais la situation se normalisant, il devrait pouvoir revenir aux bonnes habitudes qu`on lui connaît. Déjà en 2001, la pression des bailleurs de fonds avait obligé le Gouvernement de l’époque à opter pour cette mesure qui a valu à la Côte d’Ivoire d’avoir des Directeurs généraux dans une Administration financière crédible. Qui ne se rappelle pas de la gestion de Charles Diby Koffi (actuel ministre de l`Économie et des Finances) à la Direction générale du Trésor et de la Comptabilité publique (Dgtcp), de Gnamien Konan (actuel ministre de la Fonction publique) à la Douane et de Kessé Feh à la Direction générale des Impôts? Administrant comme des managers d’entreprise et bénéficiant du soutien et de l`autonomie de gestion à euxlaissés par la tutelle, ils ont redonné, chacun dans son département, à l’Administration financière, sa qualité à la signature de l`État ivoirien. Toute chose qui a été perçue comme un signal fort, conforté les bailleurs et qui a permis à l`État de Côte d`Ivoire de mobiliser d`importants fonds sur le marché financier régional. Malheureusement pour des raisons politiques, dès que cette mesure a été foulée au pied, plusieurs travers ont été dénoncés aussi bien par des partenaires au développement que par des opérateurs économiques. En fait, les nominations directes ont le malheur de transformer les nommés en obligés vis-à-vis de leurs «bienfaiteurs». Alors que tout responsable nommé suite à un appel à candidatures ne peut être obligé puisqu’en fonction de son mandat, il lui est exigé des résultats précis. La non atteinte des résultats peut donc justifier son départ. Or, dans le premier cas, le départ du nommé est plus lié à son insubordination au bienfaiteur qu’à autre chose.
Avoir les coudées franches
Quelle est la marge de manœuvre d’un responsable nommé par un heureux hasard? Quelle autorité peut-il avoir sur ses collaborateurs s’ils lui ont été imposés de l’extérieur ? Le mal est qu’il ne peut pas avoir d’autorité dans son département. Cela d’autant plus que la majorité de ses collaborateurs lui est imposée et que ceux-ci vont prendre leurs ordres ailleurs. Cette réalité déteint sur la qualité du travail qui est mal fait. L’impunité a pignon sur rue. Aigris, les plus méritants non nommés ne participent pas aisément et efficacement au travail. Dans un tel cas de figure, il ne faut pas s’attendre à un meilleur rendement des services financiers. La promotion de la compétence dans les différents services financiers de l`État étant biaisée.
Aujourd’hui, en acceptant des nominations liées à des sensibilités inconnues ou connues, l’économiste et ancien Directeur général adjoint du Fonds monétaire international (Fmi), Dr. Alassane Ouattara, se tend un piège pour l’avenir. Celui de se faire phagocyter par des considérations autres que la compétence, le mérite et la probité qu’il veut promouvoir. «J’ai été désigné suite à un appel à candidatures. J’ai des résultats à atteindre et je dois travailler pour cela», aimait dire le Colonel-major Gnamien Konan lorsqu’il était encore Directeur général des Douanes de Côte d’Ivoire. L’homme, malgré tous les reproches à lui faits, a gardé sauve l’image d’un manager travailleur, compétent, libre et respecté. Il est évident que tout responsable nommé sans appréciation objective ne peut ni avoir ce cran ni être respecté de ses collaborateurs. Dr. Alassane Ouattara est assez fin économiste pour éviter une mal gouvernance dans les régies de l`État sous sa présidence en rectifiant le tir. Ces importantes structures étatiques gagneraient, incontestablement, en efficacité.
Hermance K-N
Comment l’économiste Alassane Ouattara pourra-t-il appliquer les maîtres mots «compétence, mérite et probité» qu’on lui reconnaît, sans se mettre à dos ses alliés politiques d`une part et ses partisans d`autre part? Au niveau des différentes régies financières de l`État de Côte d’Ivoire, de fortes indiscrétions révèlent que la gestion des sensibilités pourrait être compliquée pour le «Bravetchè», s’il n’y prend garde. Ces indiscrétions de plus en plus récurrentes laissent entendre que les fâcheuses habitudes consistant à nommer des personnes sur des bases politiques ou tribales au détriment de la cause de l`État referaient surface dans les sphères financières. Et, selon elles, tout commence par la désignation des premiers responsables de ces importantes structures de l’économie nationale. En effet, en raison des résultats attendus de l`Administration financière par le Gouvernement, le mode de désignation des Directeurs généraux des régies financières (et même de leurs adjoints!) qui doit être objectif et basé sur la compétence et non sur toute autre considération n’a pas été respecté. Aucune publication d’appel à candidatures pour ces postes n’a été effectuée dans les normes de bonne gouvernance avant les différentes nominations aux postes de responsabilité observées. On ne sait donc ni pour combien de temps les nouveaux dirigeants sont nommés ni pour quels objectifs. Cela, alors que dans la pratique, les bailleurs de fonds et autres partenaires au développement de la Côte d’Ivoire conseillent l’appel à candidatures pour ces postes incontournables pour une raison de bonne gestion et de suivi des financements octroyés. L’absence de cette disposition pourrait être interprétée (si ça ne l’est déjà!) comme une fausse note faisant le lit à des complaisances et des copinages dont n’a pas besoin l’Administration financière. On peut à raison supposer que le contexte post-électoral a obligé le Président Alassane Ouattara à user de son pouvoir discrétionnaire pour décider de nommer des personnes dans l`urgence, mais la situation se normalisant, il devrait pouvoir revenir aux bonnes habitudes qu`on lui connaît. Déjà en 2001, la pression des bailleurs de fonds avait obligé le Gouvernement de l’époque à opter pour cette mesure qui a valu à la Côte d’Ivoire d’avoir des Directeurs généraux dans une Administration financière crédible. Qui ne se rappelle pas de la gestion de Charles Diby Koffi (actuel ministre de l`Économie et des Finances) à la Direction générale du Trésor et de la Comptabilité publique (Dgtcp), de Gnamien Konan (actuel ministre de la Fonction publique) à la Douane et de Kessé Feh à la Direction générale des Impôts? Administrant comme des managers d’entreprise et bénéficiant du soutien et de l`autonomie de gestion à euxlaissés par la tutelle, ils ont redonné, chacun dans son département, à l’Administration financière, sa qualité à la signature de l`État ivoirien. Toute chose qui a été perçue comme un signal fort, conforté les bailleurs et qui a permis à l`État de Côte d`Ivoire de mobiliser d`importants fonds sur le marché financier régional. Malheureusement pour des raisons politiques, dès que cette mesure a été foulée au pied, plusieurs travers ont été dénoncés aussi bien par des partenaires au développement que par des opérateurs économiques. En fait, les nominations directes ont le malheur de transformer les nommés en obligés vis-à-vis de leurs «bienfaiteurs». Alors que tout responsable nommé suite à un appel à candidatures ne peut être obligé puisqu’en fonction de son mandat, il lui est exigé des résultats précis. La non atteinte des résultats peut donc justifier son départ. Or, dans le premier cas, le départ du nommé est plus lié à son insubordination au bienfaiteur qu’à autre chose.
Avoir les coudées franches
Quelle est la marge de manœuvre d’un responsable nommé par un heureux hasard? Quelle autorité peut-il avoir sur ses collaborateurs s’ils lui ont été imposés de l’extérieur ? Le mal est qu’il ne peut pas avoir d’autorité dans son département. Cela d’autant plus que la majorité de ses collaborateurs lui est imposée et que ceux-ci vont prendre leurs ordres ailleurs. Cette réalité déteint sur la qualité du travail qui est mal fait. L’impunité a pignon sur rue. Aigris, les plus méritants non nommés ne participent pas aisément et efficacement au travail. Dans un tel cas de figure, il ne faut pas s’attendre à un meilleur rendement des services financiers. La promotion de la compétence dans les différents services financiers de l`État étant biaisée.
Aujourd’hui, en acceptant des nominations liées à des sensibilités inconnues ou connues, l’économiste et ancien Directeur général adjoint du Fonds monétaire international (Fmi), Dr. Alassane Ouattara, se tend un piège pour l’avenir. Celui de se faire phagocyter par des considérations autres que la compétence, le mérite et la probité qu’il veut promouvoir. «J’ai été désigné suite à un appel à candidatures. J’ai des résultats à atteindre et je dois travailler pour cela», aimait dire le Colonel-major Gnamien Konan lorsqu’il était encore Directeur général des Douanes de Côte d’Ivoire. L’homme, malgré tous les reproches à lui faits, a gardé sauve l’image d’un manager travailleur, compétent, libre et respecté. Il est évident que tout responsable nommé sans appréciation objective ne peut ni avoir ce cran ni être respecté de ses collaborateurs. Dr. Alassane Ouattara est assez fin économiste pour éviter une mal gouvernance dans les régies de l`État sous sa présidence en rectifiant le tir. Ces importantes structures étatiques gagneraient, incontestablement, en efficacité.
Hermance K-N