Access bank Côte d`Ivoire, banque à capitaux nigérians, est née du rachat de Omnifinance SA (ivoirienne), par Access Bank PLC, basée au Nigeria, en Mai 2008. Mais le directeur général de cette banque, M. Benjamin Oviosu, de nationalité nigériane, qui disait à ses employés le 14 février dernier qu`il nourrit de grandes ambitions, a des pratiques managériales plutôt renversantes. Le 22 février 2009, Benjamin Oviosu a viré de la banque, impunément et au mépris des règles en la matière, 80 employés ivoiriens sur 106. Avant de reconstituer l`effectif en débauchant ici et là, dans des banques concurrentes, 88 personnes, y compris de nombreux nigérians " importés " et bombardés à des postes de responsabilité.
Résultat ? L`effectif passe de 26 à 114. Le 5 mai 2011, soit un peu plus de deux ans après, Benjamin Oviosu a réédité son exploit. Il a envoyé un email à 88 employés ivoiriens qui attendaient à la maison la réouverture de la banque, les informant de ce qu`ils allaient être virés pour " motif économique ". Petite incursion au cœur d`une banque dont les responsables semblent avoir inscrit dans leur stratégie de développement et de rentabilité, le licenciement, tous les deux ans, de 80% des employés.
Une banque solide qui licencie à tours de bras
" Je rassure la clientèle que la banque est plus que jamais prête et déterminée à respecter ses engagements vis-à-vis d`elle. Il n`y a pas à paniquer. Le groupe Access, c`est plus d`un milliard de dollars de chiffre d`affaires, soit 500 milliards de francs Cfa et un fonds propre de plus de 700 milliards de francs Cfa. Rien qu`au premier trimestre de l`année 2011, il a réalisé un bénéfice de 15 milliards de francs Cfa. D`ailleurs, Intercontinental Bank du Nigéria est en train de passer sous la coupe d`Access Bank. Il n`y a donc vraiment pas de soucis à se faire au sujet du dépôt des épargnants. ". Ces propos sont ceux de M. Jacob Amématékpo, président du conseil d`administration d`Access Bank Ci, propos tenus dans les colonnes d`un confrère, à la faveur de la réouverture des banques après la crise post-électorale. Mais si la banque est solide, selon son Pca, les pratiques de sa direction générale, notamment l`annonce du licenciement pour " raison économique " de 88 employés sur 114 et surtout la stratégie mise en place pour aboutir à ces licenciements massifs dans un pays dont les nouvelles autorités ont fait de la création et de la préservation des emplois une priorité, sont difficiles à accepter. Et pour les victimes dont certains ont été débauchés d`autres banques il y a seulement deux ans, la pilule passe difficilement.
1ère banque à fermer, dernière à rouvrir, à dessein…
Access Bank-Ci est l`une des premières banques à avoir fermé ses portes le 14 février 2011, en raison de la crise post-électorale, sans en informer ses employés. En effet, le dimanche 13 février, les travailleurs ont été convoqués, pour le lundi 14, à une réunion d`information, au siège de la banque. Là, intervenant par téléphone depuis Lagos où il se trouve, le directeur général les a assurés du soutien du groupe pour les épreuves qu`ils traversaient depuis la fin du 2ème tour de l`élection présidentielle. Après deux minutes de monologue, il raccroche en promettant de rappeler dans un quart d`heure. Il ne le fera jamais.
Ce même jour, à la surprise générale, les travailleurs sont invités par M. Abdoulaye Koné, assurant l`intérim du Directeur général, à passer à la caisse pour percevoir leur salaire et à rentrer chez eux, sans aucune explication. C`est le lendemain qu`ils apprendront leur mise en chômage technique pour les mois de mars et avril 2011, alors que toutes les autres banques qui ont fermé ont payé par anticipation, trois mois de salaire à leurs employés. Le 25 avril 2011, l`Apbef-Ci (Association professionnelle des banques et établissements financiers de Côte d`Ivoire ", invite les banques commerciales à " ouvrir impérativement " leurs guichets à la clientèle le 26 avril. Access Bank-Ci dont aucune des agences n`a subi de pillages ni de casse, gardera cependant ses portes closes. Elle ne rouvrira que le 9 mai. Son Pca, M. Jacob Amématékpo, est justement le président de l`Apbef-ci. Instructif !
88 employés sur 114 priés d`aller voir ailleurs
Le 2 mai 2011, soit une semaine avant la réouverture de la banque, la direction générale envoie deux courriers électroniques aux employés. Dans le 1er, envoyé à 25 employés, elle les invite à prendre toutes les dispositions pour être à leur poste le 9 mai. Dans le 2ème, adressé à 88 employés, promesse est faite qu`ils reprendront le service sous " huitaine ".
Mais, le 5 mai, les mêmes reçoivent un autre courrier électronique signé de M. Benjamin Oviosu, le directeur général, les informant d`une mesure de licenciement collectif pour " motif économique ". Dans le même courriel, ils sont invités à assister à une " réunion d`information et d`explication " le 12 mai puis finalement le 13 mai à l`hôtel Novotel au Plateau.
La crise post-électorale, le prétexte d`Access Bank-Ci
Avant d`informer les 88 employés de la décision de procéder à un licenciement collectif pour " motif économique " alors même que la banque n`avait pas encore ouvert ses portes ni à sa clientèle ni à ses travailleurs, le directeur général a adressé un courrier à l`Inspecteur du travail et des lois sociales. Dans ce courrier dont nous avons obtenu copie, il écrit tout aussi sec : " la crise qu`a connue notre pays nous a obligé à procéder à une restructuration qui entraîne la suppression d`emploi d`une partie de notre personnel… ". Mais le courrier n`est pas accompagné, comme l`exige l`article 16.8 du code du travail ivoirien, du " dossier technique précisant les causes du licenciement projeté, les critères retenus, la liste du personnel à licencier et la date du licenciement. ". Comment une banque qui n`a subi aucun pillage ni saccage de certaines de ses agences comme d`autres banques et qui en plus a refusé de payer à ses travailleurs les salaires du mois de mars et d`avril, peut-elle utiliser la crise post-électorale pour justifier le licenciement de 88 employés sur 114 ? Le 13 mai, à la réunion d`information et d`explication, l`Inspecteur du travail et des lois sociales (une dame) qui s`attend à recevoir enfin le dossier technique, est surpris de constater qu`il n`en existe point. Elle est encore plus surprise quand elle réalise que les travailleurs d`une grande entreprise comme Access Bank-Ci n`ont pas de délégués du personnel. Selon nos informations, le directeur général, après avoir viré les délégués du personnel lors du licenciement collectif de février 2009, s`est toujours opposé à l`élection de délégués du personnel et à l`installation de quelques sections de syndicats que ce soit dans sa banque.
Devant ces faits, l`Inspecteur du travail rejette le licenciement projeté en raison de ce qu`il ne respecte pas les règles fixées en la matière et le déclare dépourvu de motifs légitimes. Sans attendre la suite de la réunion, il quitte la salle. La réunion se termine dans la confusion.
La nouvelle stratégie de la direction générale
Coincé par l`Inspecteur du travail et des lois sociales, M. Benjamin Oviosu promet aux 88 malheureux employés ivoiriens, de leur envoyer ce même jour (13 mai 2011), un courrier électronique pour leur expliquer la conduite à tenir. Ils attendent toujours ce courrier. Entre-temps, leurs cartes d`accès à la banque ont été désactivées et ils n`ont plus le droit d`y remettre les pieds. Et pour contourner les règles, la direction a fait publier dans la presse, le lundi 23 mai, un communiqué à l`intention de ses clients dans lequel on peut lire : " la suspension temporaire de notre activité, depuis le 14 février 2011, indépendante de notre volonté, a amené Access Bank-Ci à procéder à une analyse approfondie de ses activités et des axes de développement futurs. (Merci donc à la crise post-électorale, Ndlr). A l`issue de cette revue stratégique, Access Bank-Ci a décidé de limiter son activité à la clientèle grandes entreprises et particuliers à fort potentiel ". En d`autres termes, la banque ferme ses portes aux PME-PMI et aux particuliers (essentiellement des travailleurs) n`ayant pas suffisamment d`argent. Lesquels, selon nos informations, ont été invités à clôturer leur compte dans la banque, sans explication. Ainsi donc, en réduisant volontairement le nombre des clients de la banque, le directeur général se donne les moyens de se passer du travail des 88 employés qu`il ne veut plus voir et dont la présence dans la banque n`est plus indispensable.
Access Bank-Ci, victime d`un management incohérent ?
Selon nos sources qui dénoncent une gestion scabreuse de la banque, le directeur général s`apprêterait à faire venir du Nigéria, une autre vague de travailleurs, comme il l`a fait en février 2009 après avoir viré 80 Ivoiriens. Les difficultés de la banque seraient plutôt liées " aux actes de gestions irrationnels " du directeur général, affirme un haut cadre sous le sceau de l`anonymat. Lequel ajoute que " chaque fois que le directeur veut faire venir certains de ses compatriotes du Nigéria, il chasse plusieurs dizaines d`Ivoiriens, avant de faire d`autres recrutements pour remplacer ceux qu`il a chassés. Cette pratique est à la base des nombreux dysfonctionnements dans la vie quotidienne de la banque et démotive les travailleurs ".
" Importation " massive de compatriotes nigérians "
En effet, nous avons pu vérifier qu`après avoir viré 80 Ivoiriens en février 2009, c`est-à-dire dans le mois même de sa nomination à la tête de la banque, il a " importé " 6 Nigérians qui ont tous été bombardés aux postes de directeurs ou de chef de service. Et cela, sans aucun avis favorable préalable de la Commission bancaire alors qu`il s`agit d`une banque qui se trouve à Abidjan, dans l`espace Uemoa. Ainsi, ces six Nigérians occupent respectivement les postes de directeur informatique (Rotimi Famuwagun), de directeur des opérations (Ayokunle Olajubu), de directrice d`exploitation (Atinuke Ekundayo), de directrice des ressources humaines (Chigoziri Ahamze), de 1er responsable de service Pme/pmi (Semira Oguntonyebo), de 2ème responsable de service Pme/Pmi (Adetola Ajaguna). Et cette année encore, alors même que 88 employés sont priés de quitter la banque (pour motif) économique, nos investigations nous ont permis de découvrir que le directeur général a déjà fait revenir un autre Nigérian (Nonso Nzewi) qui était rentré au pays et qui occupe désormais le poste de responsable de service mine et énergie.
Licenciée pour une affaire de " jour férié "
Un autre employé de la banque qui s`est confié à nous a dénoncé les licenciements individuels abusifs dont se rend constamment coupable le directeur général en citant le cas d`une jeune dame ivoirienne travaillant aux ressources humaines et qui a été licenciée en octobre 2010 pour faute lourde (sans aucun droit) pour avoir simplement envoyé un email aux autres employés, les informant de ce que les 26 et 27 octobre avaient été déclarés fériés par l`ancien président ivoirien afin de permettre aux retardataires de retirer leur carte d`identité. D`autres employés rencontrés ont dénoncé la défaillance du contrôle interne de la banque dont le responsable serait de connivence avec le directeur général (il bénéficierait de prêts particuliers) alors que la direction a décidé, contrairement aux usages dans les autres banques, de n`accorder aucun prêt à un travailleur de la banque. Les 88 personnes priées de rester à la maison et à qui la direction ne veut verser que seulement 4 mois de salaire comme indemnité de licenciement devraient-elles accepter de payer pour les pratiques du directeur général ? Dans un pays où les nouvelles autorités ont décidé de faire de la lutte contre le chômage et la sauvegarde des emplois, une priorité, Access Bank semble chanter avec d`autres instruments.
ASSALE TIEMOKO
Résultat ? L`effectif passe de 26 à 114. Le 5 mai 2011, soit un peu plus de deux ans après, Benjamin Oviosu a réédité son exploit. Il a envoyé un email à 88 employés ivoiriens qui attendaient à la maison la réouverture de la banque, les informant de ce qu`ils allaient être virés pour " motif économique ". Petite incursion au cœur d`une banque dont les responsables semblent avoir inscrit dans leur stratégie de développement et de rentabilité, le licenciement, tous les deux ans, de 80% des employés.
Une banque solide qui licencie à tours de bras
" Je rassure la clientèle que la banque est plus que jamais prête et déterminée à respecter ses engagements vis-à-vis d`elle. Il n`y a pas à paniquer. Le groupe Access, c`est plus d`un milliard de dollars de chiffre d`affaires, soit 500 milliards de francs Cfa et un fonds propre de plus de 700 milliards de francs Cfa. Rien qu`au premier trimestre de l`année 2011, il a réalisé un bénéfice de 15 milliards de francs Cfa. D`ailleurs, Intercontinental Bank du Nigéria est en train de passer sous la coupe d`Access Bank. Il n`y a donc vraiment pas de soucis à se faire au sujet du dépôt des épargnants. ". Ces propos sont ceux de M. Jacob Amématékpo, président du conseil d`administration d`Access Bank Ci, propos tenus dans les colonnes d`un confrère, à la faveur de la réouverture des banques après la crise post-électorale. Mais si la banque est solide, selon son Pca, les pratiques de sa direction générale, notamment l`annonce du licenciement pour " raison économique " de 88 employés sur 114 et surtout la stratégie mise en place pour aboutir à ces licenciements massifs dans un pays dont les nouvelles autorités ont fait de la création et de la préservation des emplois une priorité, sont difficiles à accepter. Et pour les victimes dont certains ont été débauchés d`autres banques il y a seulement deux ans, la pilule passe difficilement.
1ère banque à fermer, dernière à rouvrir, à dessein…
Access Bank-Ci est l`une des premières banques à avoir fermé ses portes le 14 février 2011, en raison de la crise post-électorale, sans en informer ses employés. En effet, le dimanche 13 février, les travailleurs ont été convoqués, pour le lundi 14, à une réunion d`information, au siège de la banque. Là, intervenant par téléphone depuis Lagos où il se trouve, le directeur général les a assurés du soutien du groupe pour les épreuves qu`ils traversaient depuis la fin du 2ème tour de l`élection présidentielle. Après deux minutes de monologue, il raccroche en promettant de rappeler dans un quart d`heure. Il ne le fera jamais.
Ce même jour, à la surprise générale, les travailleurs sont invités par M. Abdoulaye Koné, assurant l`intérim du Directeur général, à passer à la caisse pour percevoir leur salaire et à rentrer chez eux, sans aucune explication. C`est le lendemain qu`ils apprendront leur mise en chômage technique pour les mois de mars et avril 2011, alors que toutes les autres banques qui ont fermé ont payé par anticipation, trois mois de salaire à leurs employés. Le 25 avril 2011, l`Apbef-Ci (Association professionnelle des banques et établissements financiers de Côte d`Ivoire ", invite les banques commerciales à " ouvrir impérativement " leurs guichets à la clientèle le 26 avril. Access Bank-Ci dont aucune des agences n`a subi de pillages ni de casse, gardera cependant ses portes closes. Elle ne rouvrira que le 9 mai. Son Pca, M. Jacob Amématékpo, est justement le président de l`Apbef-ci. Instructif !
88 employés sur 114 priés d`aller voir ailleurs
Le 2 mai 2011, soit une semaine avant la réouverture de la banque, la direction générale envoie deux courriers électroniques aux employés. Dans le 1er, envoyé à 25 employés, elle les invite à prendre toutes les dispositions pour être à leur poste le 9 mai. Dans le 2ème, adressé à 88 employés, promesse est faite qu`ils reprendront le service sous " huitaine ".
Mais, le 5 mai, les mêmes reçoivent un autre courrier électronique signé de M. Benjamin Oviosu, le directeur général, les informant d`une mesure de licenciement collectif pour " motif économique ". Dans le même courriel, ils sont invités à assister à une " réunion d`information et d`explication " le 12 mai puis finalement le 13 mai à l`hôtel Novotel au Plateau.
La crise post-électorale, le prétexte d`Access Bank-Ci
Avant d`informer les 88 employés de la décision de procéder à un licenciement collectif pour " motif économique " alors même que la banque n`avait pas encore ouvert ses portes ni à sa clientèle ni à ses travailleurs, le directeur général a adressé un courrier à l`Inspecteur du travail et des lois sociales. Dans ce courrier dont nous avons obtenu copie, il écrit tout aussi sec : " la crise qu`a connue notre pays nous a obligé à procéder à une restructuration qui entraîne la suppression d`emploi d`une partie de notre personnel… ". Mais le courrier n`est pas accompagné, comme l`exige l`article 16.8 du code du travail ivoirien, du " dossier technique précisant les causes du licenciement projeté, les critères retenus, la liste du personnel à licencier et la date du licenciement. ". Comment une banque qui n`a subi aucun pillage ni saccage de certaines de ses agences comme d`autres banques et qui en plus a refusé de payer à ses travailleurs les salaires du mois de mars et d`avril, peut-elle utiliser la crise post-électorale pour justifier le licenciement de 88 employés sur 114 ? Le 13 mai, à la réunion d`information et d`explication, l`Inspecteur du travail et des lois sociales (une dame) qui s`attend à recevoir enfin le dossier technique, est surpris de constater qu`il n`en existe point. Elle est encore plus surprise quand elle réalise que les travailleurs d`une grande entreprise comme Access Bank-Ci n`ont pas de délégués du personnel. Selon nos informations, le directeur général, après avoir viré les délégués du personnel lors du licenciement collectif de février 2009, s`est toujours opposé à l`élection de délégués du personnel et à l`installation de quelques sections de syndicats que ce soit dans sa banque.
Devant ces faits, l`Inspecteur du travail rejette le licenciement projeté en raison de ce qu`il ne respecte pas les règles fixées en la matière et le déclare dépourvu de motifs légitimes. Sans attendre la suite de la réunion, il quitte la salle. La réunion se termine dans la confusion.
La nouvelle stratégie de la direction générale
Coincé par l`Inspecteur du travail et des lois sociales, M. Benjamin Oviosu promet aux 88 malheureux employés ivoiriens, de leur envoyer ce même jour (13 mai 2011), un courrier électronique pour leur expliquer la conduite à tenir. Ils attendent toujours ce courrier. Entre-temps, leurs cartes d`accès à la banque ont été désactivées et ils n`ont plus le droit d`y remettre les pieds. Et pour contourner les règles, la direction a fait publier dans la presse, le lundi 23 mai, un communiqué à l`intention de ses clients dans lequel on peut lire : " la suspension temporaire de notre activité, depuis le 14 février 2011, indépendante de notre volonté, a amené Access Bank-Ci à procéder à une analyse approfondie de ses activités et des axes de développement futurs. (Merci donc à la crise post-électorale, Ndlr). A l`issue de cette revue stratégique, Access Bank-Ci a décidé de limiter son activité à la clientèle grandes entreprises et particuliers à fort potentiel ". En d`autres termes, la banque ferme ses portes aux PME-PMI et aux particuliers (essentiellement des travailleurs) n`ayant pas suffisamment d`argent. Lesquels, selon nos informations, ont été invités à clôturer leur compte dans la banque, sans explication. Ainsi donc, en réduisant volontairement le nombre des clients de la banque, le directeur général se donne les moyens de se passer du travail des 88 employés qu`il ne veut plus voir et dont la présence dans la banque n`est plus indispensable.
Access Bank-Ci, victime d`un management incohérent ?
Selon nos sources qui dénoncent une gestion scabreuse de la banque, le directeur général s`apprêterait à faire venir du Nigéria, une autre vague de travailleurs, comme il l`a fait en février 2009 après avoir viré 80 Ivoiriens. Les difficultés de la banque seraient plutôt liées " aux actes de gestions irrationnels " du directeur général, affirme un haut cadre sous le sceau de l`anonymat. Lequel ajoute que " chaque fois que le directeur veut faire venir certains de ses compatriotes du Nigéria, il chasse plusieurs dizaines d`Ivoiriens, avant de faire d`autres recrutements pour remplacer ceux qu`il a chassés. Cette pratique est à la base des nombreux dysfonctionnements dans la vie quotidienne de la banque et démotive les travailleurs ".
" Importation " massive de compatriotes nigérians "
En effet, nous avons pu vérifier qu`après avoir viré 80 Ivoiriens en février 2009, c`est-à-dire dans le mois même de sa nomination à la tête de la banque, il a " importé " 6 Nigérians qui ont tous été bombardés aux postes de directeurs ou de chef de service. Et cela, sans aucun avis favorable préalable de la Commission bancaire alors qu`il s`agit d`une banque qui se trouve à Abidjan, dans l`espace Uemoa. Ainsi, ces six Nigérians occupent respectivement les postes de directeur informatique (Rotimi Famuwagun), de directeur des opérations (Ayokunle Olajubu), de directrice d`exploitation (Atinuke Ekundayo), de directrice des ressources humaines (Chigoziri Ahamze), de 1er responsable de service Pme/pmi (Semira Oguntonyebo), de 2ème responsable de service Pme/Pmi (Adetola Ajaguna). Et cette année encore, alors même que 88 employés sont priés de quitter la banque (pour motif) économique, nos investigations nous ont permis de découvrir que le directeur général a déjà fait revenir un autre Nigérian (Nonso Nzewi) qui était rentré au pays et qui occupe désormais le poste de responsable de service mine et énergie.
Licenciée pour une affaire de " jour férié "
Un autre employé de la banque qui s`est confié à nous a dénoncé les licenciements individuels abusifs dont se rend constamment coupable le directeur général en citant le cas d`une jeune dame ivoirienne travaillant aux ressources humaines et qui a été licenciée en octobre 2010 pour faute lourde (sans aucun droit) pour avoir simplement envoyé un email aux autres employés, les informant de ce que les 26 et 27 octobre avaient été déclarés fériés par l`ancien président ivoirien afin de permettre aux retardataires de retirer leur carte d`identité. D`autres employés rencontrés ont dénoncé la défaillance du contrôle interne de la banque dont le responsable serait de connivence avec le directeur général (il bénéficierait de prêts particuliers) alors que la direction a décidé, contrairement aux usages dans les autres banques, de n`accorder aucun prêt à un travailleur de la banque. Les 88 personnes priées de rester à la maison et à qui la direction ne veut verser que seulement 4 mois de salaire comme indemnité de licenciement devraient-elles accepter de payer pour les pratiques du directeur général ? Dans un pays où les nouvelles autorités ont décidé de faire de la lutte contre le chômage et la sauvegarde des emplois, une priorité, Access Bank semble chanter avec d`autres instruments.
ASSALE TIEMOKO