Aussi bien de la part des populations que du personnel soignant, certains comportements sont déplorables. Bien que ne souffrant d’aucun mal, certaines personnes allaient se faire consulter dans l’objectif d’avoir des médicaments. Dr Atté Boka et bien d’autres praticiens l’ont relevé : « Il faut que les populations sachent que cette période de gratuité de soins n’est pas une consultation foraine ». Selon eux, ceci entraîne un surnombre de malades, et donc de mauvaises consultations. « Une bonne consultation doit se faire au minimum pendant 20 minutes. Et, le nombre de malades ne permet pas à un médecin généraliste qui reçoit en moyenne 40 malades par jour de passer 20 mns avec un seul», a signifié Dr Atté Boka. Le personnel soignant s’est aussi mal illustré. Dès l’entame de l’opération de gratuité, des aides-soignants, dans un centre de santé communautaire de Koumassi, se sont fait passer pour des malades, rien que pour avoir des médicaments. «Nous savons que la majorité de nos collègues le fait pour avoir des médicaments, comme le font les ‘’faux malades’’. Mais rien ne prouve qu’ils ne sont pas malades», a commenté impuissant face à ce problème un des responsables de ce centre. « Toutefois, nous avons pris des dispositions pour réduire ce phénomène », a-t-il rassuré. Des médecins se livraient au vol de médicaments. Ils faisaient des ordonnances doubles et retiraient les produits pharmaceutiques des patients sans que ces derniers ne s’en rendent compte. Ce n’est qu’en allant chercher la seconde partie des médicaments qu’on apprend aux malades que leurs médicaments ont déjà été retirés. Comment et par qui ? On l’ignore encore.
A.K.
A.K.