Il avait 96 ans, selon ses papiers. Bien plus, à ses propres dires, chaque fois que l’occasion nous était donnée de causer avec le plus âgé de Yrikoro. Drissa Soumahoro, bien connu sous le pseudo de Koroko-Drissa a été inhumé mercredi dernier au cimetière municipal de Dioulabougou par la communauté musulmane. En présence de ses enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants et des anciens de Yamoussoukro, toutes ethnies et confessions confondues. Il est décédé le 18 mai dernier. « Nous étions les plus jeunes, mon aîné Drissa Kanté et moi qui parcourions à vélo Yamoussoukro, Dimbokro, Bouaflé et les autres villes pour remettre discrètement les courriers du président Félix Houphouet-Boigny pendant les heures chaudes de la lutte du Rda (Rassemblement démocratique africain, Ndlr) pour l’indépendance », avait-il l’habitude de dire. Et de raconter plusieurs anecdotes. Le temps ayant fait son effet, le vieil homme malade ne sortait presque plus. Sa dernière sortie remonte au 21 novembre 2011, jour du second tour de la présidentielle. Il avait insisté pour être conduit au lieu de vote où son fils l’a aidé à voter, comme au premier tour. « Ne te trompe pas! C’est Alassane que je veux, Alassane », a-t-il crié à son fils, créant une hilarité générale parmi les électeurs et les agents du bureau de vote. Qui avaient gentiment autorisé le plus âgé des votants de Yrikoro à accomplir son devoir civique malgré le long rang.
Avec le décès de ce patriarche, c’est sans aucun doute le dernier des vieux fondateurs de Dioulabougou qui s’est éteint.
Ousmane Diallo à Yamoussoukro
Avec le décès de ce patriarche, c’est sans aucun doute le dernier des vieux fondateurs de Dioulabougou qui s’est éteint.
Ousmane Diallo à Yamoussoukro