«Le carrefour de l’Indénié, en saison pluvieuse, est devenu un véritable casse-tête ivoirien. Tous les experts savent expliquer les causes de l’inondation de ce carrefour vital après chaque grosse pluie. Mais, les ivoiriens et particulièrement les usagers de la route se demandent pourquoi ce carrefour n’est pas assaini », a philosophé jeudi à Abidjan, le directeur général du Bureau national d’études techniques et de développement (BNETD), Pascal Koffi Kra, ajoutant néanmoins qu’il existe les compétences locales pour résorber l’énigme. Eh bien, il va falloir alors répondre aux interrogations suivantes : que faire pour supprimer les inondations récurrentes sous l’échangeur du carrefour de l’Indénié ? Quelles sont les approches scientifiques appropriées pour parvenir efficacement à dépolluer et surtout à réhabiliter la baie de Cocody ? En somme, comment restituer à la lagune abidjanaise sa fonction de lieu de baignade ainsi que ses qualités halieutiques ? Les spécialistes composés essentiellement des structures opérationnelles tentent d’harmoniser les expertises. D’ores et déjà, le Bureau national d’études techniques et de développement a mené des réflexions internes. Et le diagnostic semble plutôt pertinent au regard des données visuelles. En effet, selon ses études préliminaires qui doivent être complétées par les observations des autres acteurs, les rejets de déchets liquides et solides par l’intermédiaire de trois principaux collecteurs d’eaux pluviales ont entraîné le comblement partiel et une forte pollution de la baie. Cela se traduit notamment par des taux élevés de concentration en coliformes fécaux et de faibles teneurs en oxygène ainsi que l’obstruction des exutoires des collecteurs d’eaux pluviales de drainage du versant. Ainsi, l’insuffisance d’oxygène conduit à la formation de gaz nauséabonds tels que l’hydrogène sulfuré dont les odeurs se dégagent régulièrement au voisinage du carrefour de l’Indénié tandis que l’obstruction des exutoires des collecteurs entraîne des inondations récurrentes du carrefour qui est juste en amont de la baie, empêchant ainsi systématiquement toute circulation de véhicules en saison de pluie et contribuant à la dégradation inexorable des chaussées. Les services de M. Koffi Kra ont esquissé quelques actions qui devraient pouvoir aider. Il s’agit, entre autres, du curage et de la réhabilitation des collecteurs et ouvrages existant par l’aménagement des accès aux différents dalots de traversée ainsi que leur curage.
Lanciné Bakayoko
Lanciné Bakayoko