Une fois investi des pleins pouvoirs de Président de la République, Alassane Ouattara ne peut, en aucun cas, assumer les fonctions de Chef de parti politique. Il y a incompatibilité entre les deux fonctions et elles ne peuvent être cumulatives. Dans la Constitution en son article 54, «les fonctions de Président de la République sont incompatibles avec l'exercice de tout mandat parlementaire, de tout emploi public, de toute activité professionnelle et de toute fonction de dirigeant de Parti Politique ». Du coup, le feu de la guerre des héritiers pour accéder à la présidence du RDR couve sous la cendre. Même si pour le moment personne n’ose se prononcer ouvertement sur une éventuelle candidature, il est fort probable de voir se dessiner à l’horizon le choc des ambitions. Le cercle très fermé des très proches volera-t-il en éclat pour mettre à mal la cohésion du parti qui ne s’est pas encore remis de ses blessures malgré l’accession de son premier Président à la magistrature suprême? D’un côté, les caciques des premières heures presque fatigués par le poids de l’âge et de l’autre côté les Alassanistes purs et durs qui ne sont pas prêts à laisser le parti aux mains de celui qui n’a pas démontré sa longévité dans le combat et sa loyauté envers le Président sortant. En attendant que les potentiels candidats se déclarent, le Président Alassane Ouattara, lui, pense à son départ à la tête de son parti avec lequel il a partagé de grands souvenirs depuis près de 18 ans.
P. Pohé
P. Pohé