N’Dolan N’Gokwey, coordonnateur humanitaire du système des Nations Unies a conduit les 31 mai et 1er juin derniers, une importante délégation de diplomates et de représentants des agences humanitaires pour évaluer la situation humanitaire dans la région du Moyen-Cavally. « Toute la communauté humanitaire est là pour voir de ses yeux, ce qui s’est passé dans la région, et surtout pour parler aux populations, aux autorités tant civiles, militaires que religieuses, pour voir ce qui se passe, quels sont les défis, qu’est-ce qui se fait déjà, et voir dans quelle mesure, elle peut appuyer les populations en détresse », a déclaré le coordonnateur humanitaire dans toutes les localités et sites visités. Au terme de cette visite où les ambassadeurs les agences et les organisations humanitaires ont constaté les énormes dégâts que la région a subis en termes d’infrastructure, de relations inter-populations donnant suite à ce constat, le coordonnateur humanitaire a suggéré la mise en place d’un plan spécial pour reconstruire l’Ouest. « La région de l’Ouest est une des régions les plus sinistrées. De la même manière qu’après la guerre mondiale, il y a eu un plan Marshall pour la reconstruction de l’Europe, il me semble qu’il faudra un plan pour l’Ouest, pour la reconstruction, pour la réconciliation, la stabilisation et la paix. Les infrastructures sociales de base étant détruites, les gens ne peuvent pas avoir accès à la santé, ni à l’éducation, ni à l’eau, ni à l’assainissement ; des efforts spéciaux devront être faits pour reconstruire l’Ouest », a proposé N’Dolan Ngokwey, le coordonnateur humanitaire du système des Nations Unies. Pour lui, les moyens financiers viendront d’abord de l’Etat de Côte d’Ivoire, qui est le premier responsable de la gestion de la crise humanitaire. « L’argent viendra aussi de la communauté internationale qui a l’obligation d’aider la Côte d’Ivoire à sortir de cette crise. Pour nous humanitaires, ce n’est pas une œuvre charitable, c’est une obligation. Parce que ces populations en crise ont droit à l’assistance humanitaire et leur droit correspond à notre devoir », a-t-il ajouté. Ce dernier ne désespère cependant pas quant à une renaissance de la région. « Quand je revenais de Guiglo, j’ai vu des jeunes gens qui jouaient au football sous la pluie à Lokosso (ndlr un village situé entre Duékoué et Guiglo). Tout cela montre qu’il y a de l’espoir. Et comme tout le monde le dit, avec la paix et la réconciliation, Duékoué pourra renaître. Et, nous communauté humanitaire serons aux côtés de la population pour la soutenir », a-t-il indiqué. Les diplomates ont visité les mardi 31 mai et mercredi 1er juin, les localités de Toulepleu, Péhé, Blolequin, Guiglo, Duékoué et Diahouin où ils ont découvert l’ampleur du sinistre dans lequel vivent les populations et les déplacés regroupés dans des camps de réfugiés.
Kindo Oussény envoyé spécial dans le Moyen-Cavally
Kindo Oussény envoyé spécial dans le Moyen-Cavally