Le port de San-Pedro retrouve progressivement un nouveau dynamisme après avoir observé un moment d’arrêt du fait des effets néfastes de la crise post-électorale.
De gros camions chargés de produits divers surtout de cacao ou café et du bois rentrent au port. D’autres vides ou chargés en ressortent également. De nombreuses entreprises maritimes et portuaires, industrielles comme les conserveries des fruits de la mer grouillent de monde. Des grues s’évertuent dans un bruit assourdissant de rotation à charger ou décharger les camions qui arrivent. Des vigiles, contents de reprendre le travail, veillent scrupuleusement à l’entrée ou à la sortie des entreprises d’import-export. Au port de San Pedro, la reprise est bien réelle. Des clients à la recherche d’emplois n’hésitent désormais pas à aller à pied ou en taxi pour espérer décrocher un contrat ou une embauche au port. «Bonjour monsieur. Je suis venu d’Abidjan. Puisque je n’ai rien à faire, je suis venu voir par-ici s’il y a quelque chose à faire», aborde un jeune homme un membre du personnel de la direction générale du port.
Un nouvel élan
Avec la nomination de Michel Hilaire Lamizana, Dg intérimaire, le trafic tente d’émerger. Le terminal a conteneurs est plein à craquer depuis la reprise. Un bateau battant pavillon anglais est à quai, quand nous arrivâmes. Entre-temps au large du port, trois autres navires mouillent. «Depuis la reprise, le port enregistre un bouillonnement d’activités. Il y a toujours deux ou trois bateaux qui arrivent ou repartent chaque jour», témoigne le capitaine Ouattara des Frci, chargé de la sécurité de la plate-forme portuaire. Selon les témoignages, les bateaux déchargent divers produits manufacturés. Puis, ils repartent avec des produits agricoles notamment le café et le cacao.
Avec la sécurité assurée par les forces républicaines, l’on constate une relative embellie économique. Même si le racket plombe les activités. Au mois de mai écoulé, c’est un peu plus de 9 milliards de Fcfa que le port autonome de San-Pedro a versés dans les caisses de l’Etat, aux dires du capitaine Béma Ouattara. « Nous pouvons dire aujourd’hui que la sécurité s’est améliorée à San-Pedro. A preuve, toutes les banques sont ouvertes. L’activité portuaire a repris. Ce mois-ci, le port de San-Pedro a fait entrer plus de 9 milliards de Fcfa», insiste-t-il, citant des sources portuaires. Les femmes qui offraient des repas aux dockers et autres agents du port ont refait rapidement surface après une absence d’activités du fait des effets néfastes de la crise post-électorale. «Ça va maintenant. On avait arrêté de vendre après les résultats des élections. Mais, vous-mêmes vous voyez, il y a du monde au port. La restauration marche très fort à présent», se réjouit une restauratrice installée sur la plate-forme. Mais, tout n’est pas rose au port de San-Pedro. La première difficulté qui saute aux yeux, c’est bien la petitesse ou l’exiguïté du périmètre portuaire. Les capacités d’accueil sont donc à améliorer. En effet, ce port n’est spécialisé que dans l’exportation des produits agricoles (café et cacao) des grumes de bois. La politique managériale de la nouvelle équipe devra s’ouvrir pour devenir rendre le port plus compétitif. Une promesse d’aide est déjà sur la table. Il s’agit de l’aide d’un groupe belge, Sea Invest, qui veut contribuer au développement du port de San-Pedro, afin d’élargir ses capacités d’accueil et moderniser davantage ses infrastructures. Le directeur général du groupe Sea Invest, Arnold Tissier, l’a affirmé lors d’une conférence de presse le 25 mai dernier à Abidjan. Si le port doit être agrandi, il faut aussi revoir l’état de la voirie conduisant vers la ville portuaire.
Des difficultés
La côtière qui relie les deux villes portuaires est fortement délabrée. D’Abidjan à San-Pedro, distant de 300 km, il faut compter 6 heures de route en voiture. Là où par le passé, l’on ne pouvait faire qu’au plus trois heures. Une perte pour l’économie nationale. Il y a également le phénomène des coupeurs de route qui a toujours inquiété sur cet axe. Les usagers de la côtière sont très souvent obligés de faire un détour par l’autoroute du nord. Cette voie a certes l’avantage d’être plus praticable mais, elle est doublement plus longue. Le nouveau phénomène du racket qui sévit en ce moment-ci n’est pas de nature à faciliter les choses aux opérateurs économiques. Conséquence, de nombreuses entreprises de la zone voient leur vitesse commerciale ralentir quelque peu. Autre problème qui préoccupe certains acteurs du milieu, c’est bien le traitement salarial des dockers. «Les autorités portuaires doivent revoir les salaires à la hausse parce que la ville de San-Pedro coûte cher. Et nous sommes mal payés. Nous plaidons donc auprès des nouvelles autorités afin qu’elles se penchent sérieusement sur ces questions», suggère un leader syndical docker. Les nouveaux dirigeants ont décidé d’ouvrir le port à d’autres produits pour le rendre plus compétitif en augmentant le tonnage des marchandises, selon Parfait Agbo, directeur de la communication par intérim du port. «La direction générale du port autonome de San-Pedro envisage réaliser 5 millions de tonnes de marchandises d’ici à fin 2012». Une telle ambition passe par des actions commerciales majeures consistant à développer les nouveaux trafics (miniers, hydrocarbures, gaziers). La noix de cajou peut aussi figurer en bonne place parmi ces produits. Le pays produit actuellement 250.000 à 400.000 tonnes l’an. Et la contrebande fait que 20.000 à 30.000 tonnes de noix de cajou sont détournées vers les ports de Tema et de Lomé. A l’horizon 2012, les autorités portuaires ivoiriennes veulent obtenir l’exportation d’au moins 100.000 tonnes.
Allah Kouamé à San Pedro
De gros camions chargés de produits divers surtout de cacao ou café et du bois rentrent au port. D’autres vides ou chargés en ressortent également. De nombreuses entreprises maritimes et portuaires, industrielles comme les conserveries des fruits de la mer grouillent de monde. Des grues s’évertuent dans un bruit assourdissant de rotation à charger ou décharger les camions qui arrivent. Des vigiles, contents de reprendre le travail, veillent scrupuleusement à l’entrée ou à la sortie des entreprises d’import-export. Au port de San Pedro, la reprise est bien réelle. Des clients à la recherche d’emplois n’hésitent désormais pas à aller à pied ou en taxi pour espérer décrocher un contrat ou une embauche au port. «Bonjour monsieur. Je suis venu d’Abidjan. Puisque je n’ai rien à faire, je suis venu voir par-ici s’il y a quelque chose à faire», aborde un jeune homme un membre du personnel de la direction générale du port.
Un nouvel élan
Avec la nomination de Michel Hilaire Lamizana, Dg intérimaire, le trafic tente d’émerger. Le terminal a conteneurs est plein à craquer depuis la reprise. Un bateau battant pavillon anglais est à quai, quand nous arrivâmes. Entre-temps au large du port, trois autres navires mouillent. «Depuis la reprise, le port enregistre un bouillonnement d’activités. Il y a toujours deux ou trois bateaux qui arrivent ou repartent chaque jour», témoigne le capitaine Ouattara des Frci, chargé de la sécurité de la plate-forme portuaire. Selon les témoignages, les bateaux déchargent divers produits manufacturés. Puis, ils repartent avec des produits agricoles notamment le café et le cacao.
Avec la sécurité assurée par les forces républicaines, l’on constate une relative embellie économique. Même si le racket plombe les activités. Au mois de mai écoulé, c’est un peu plus de 9 milliards de Fcfa que le port autonome de San-Pedro a versés dans les caisses de l’Etat, aux dires du capitaine Béma Ouattara. « Nous pouvons dire aujourd’hui que la sécurité s’est améliorée à San-Pedro. A preuve, toutes les banques sont ouvertes. L’activité portuaire a repris. Ce mois-ci, le port de San-Pedro a fait entrer plus de 9 milliards de Fcfa», insiste-t-il, citant des sources portuaires. Les femmes qui offraient des repas aux dockers et autres agents du port ont refait rapidement surface après une absence d’activités du fait des effets néfastes de la crise post-électorale. «Ça va maintenant. On avait arrêté de vendre après les résultats des élections. Mais, vous-mêmes vous voyez, il y a du monde au port. La restauration marche très fort à présent», se réjouit une restauratrice installée sur la plate-forme. Mais, tout n’est pas rose au port de San-Pedro. La première difficulté qui saute aux yeux, c’est bien la petitesse ou l’exiguïté du périmètre portuaire. Les capacités d’accueil sont donc à améliorer. En effet, ce port n’est spécialisé que dans l’exportation des produits agricoles (café et cacao) des grumes de bois. La politique managériale de la nouvelle équipe devra s’ouvrir pour devenir rendre le port plus compétitif. Une promesse d’aide est déjà sur la table. Il s’agit de l’aide d’un groupe belge, Sea Invest, qui veut contribuer au développement du port de San-Pedro, afin d’élargir ses capacités d’accueil et moderniser davantage ses infrastructures. Le directeur général du groupe Sea Invest, Arnold Tissier, l’a affirmé lors d’une conférence de presse le 25 mai dernier à Abidjan. Si le port doit être agrandi, il faut aussi revoir l’état de la voirie conduisant vers la ville portuaire.
Des difficultés
La côtière qui relie les deux villes portuaires est fortement délabrée. D’Abidjan à San-Pedro, distant de 300 km, il faut compter 6 heures de route en voiture. Là où par le passé, l’on ne pouvait faire qu’au plus trois heures. Une perte pour l’économie nationale. Il y a également le phénomène des coupeurs de route qui a toujours inquiété sur cet axe. Les usagers de la côtière sont très souvent obligés de faire un détour par l’autoroute du nord. Cette voie a certes l’avantage d’être plus praticable mais, elle est doublement plus longue. Le nouveau phénomène du racket qui sévit en ce moment-ci n’est pas de nature à faciliter les choses aux opérateurs économiques. Conséquence, de nombreuses entreprises de la zone voient leur vitesse commerciale ralentir quelque peu. Autre problème qui préoccupe certains acteurs du milieu, c’est bien le traitement salarial des dockers. «Les autorités portuaires doivent revoir les salaires à la hausse parce que la ville de San-Pedro coûte cher. Et nous sommes mal payés. Nous plaidons donc auprès des nouvelles autorités afin qu’elles se penchent sérieusement sur ces questions», suggère un leader syndical docker. Les nouveaux dirigeants ont décidé d’ouvrir le port à d’autres produits pour le rendre plus compétitif en augmentant le tonnage des marchandises, selon Parfait Agbo, directeur de la communication par intérim du port. «La direction générale du port autonome de San-Pedro envisage réaliser 5 millions de tonnes de marchandises d’ici à fin 2012». Une telle ambition passe par des actions commerciales majeures consistant à développer les nouveaux trafics (miniers, hydrocarbures, gaziers). La noix de cajou peut aussi figurer en bonne place parmi ces produits. Le pays produit actuellement 250.000 à 400.000 tonnes l’an. Et la contrebande fait que 20.000 à 30.000 tonnes de noix de cajou sont détournées vers les ports de Tema et de Lomé. A l’horizon 2012, les autorités portuaires ivoiriennes veulent obtenir l’exportation d’au moins 100.000 tonnes.
Allah Kouamé à San Pedro