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Art et Culture Publié le mercredi 8 juin 2011 | L’intelligent d’Abidjan

Mam Camara, Président de l’Unjci : ‘’Le principe de la liberté de presse ne change pas’’

© L’intelligent d’Abidjan Par DR
Média : L`UNJCI forme les journalistes.
Sous l`égide de l`UNJCI(L`Union Nationale des Journalistes de Côte d`ivoire) et de son Président Mam Camara, plusieurs stages de formation sont programmés au profit des journalistes ivoiriens. Photo : Séminaire de Bassam sur la contribution des médias, des partis politiques et des groupements politiques à un environnement apaisé.
«Que ce soit hier, aujourd’hui ou demain, le principe de la liberté de la presse
ne change pas. C’est-à-dire quand on est responsable d’une organisation
professionnelle comme l’UNJCI, c’est la défense des intérêts des journalistes
qui importe. C’est de défendre ce que la constitution de la Côte d’Ivoire a
inscrit dans ses articles, parlant de la liberté d’expression. La liberté de la
presse en fait partie. On ne peut que promouvoir la liberté d’expression et de la
presse. Si on est un Etat démocratique, c’est ce que je crois que nous sommes
– ce que tous les gouvernants de ce pays ont affirmé –, on ne peut pas avoir de
démocratie sans liberté de presse. C’est l’oxygène de la démocratie.

Au regard de ces principes de base, on estime que les gouvernants ou les
Etats font l’effort – parce que rien n’est parfait – de respecter cela. Pour ce
qui nous concerne, on ne peut pas parler de l’état de la presse sans faire
l’historique! Ce n’est pas juste. On a connu une longue période de crise et la
presse a été perturbée dans ces périodes de crise. Depuis 2004, quand il y a
des bouleversements, des changements ou des tentatives de changements
en Côte d’Ivoire, la presse, les entreprises de presse et les journalistes ont été
pris pour cibles. Depuis des années, on n’a jamais fonctionné dans un système
favorisant la quiétude pour l’exercice de la profession.

Il y a eu des moments où les journalistes n’ont pu avoir accès à certaines
régions du pays. Aujourd’hui, avec cette crise postélectorale, on a vu que
les entreprises de presse ont payé un lourd tribut. En tant qu’organisation
professionnelle, on ne peut que déplorer cela. Ce sont des atteintes graves à la
liberté de la presse. Heureusement que nos plaintes et nos interpellations ont
été entendues. Donc, tout cela se trouve rétabli et progressivement il y a un
retour à la normalité.

Le constat aujourd’hui, c’est que la presse sort fragilisée sur le plan des

infrastructures, de la ligne éditoriale, sur le plan du lectorat et de l’achetorat. Il
y a du travail à faire ! La société de distribution Edipresse a été incendiée. Il faut
régler ce problème. Il faut pouvoir exercer partout dans le pays et remettre
les entreprises de presse à flot. Il faut pouvoir les dédommager ; qui va les
dédommager ? On prépare un livre de doléances à déposer auprès de l’Etat de
Côte d’Ivoire. Et comme cela se faisait par le passé, il faut que les journalistes
puissent exercer en toute quiétude mais en respectant l’éthique et le code de
déontologie. Aujourd’hui, si on a des amis qui ne peuvent pas sortir ou qui ne
peuvent exercer librement, c’est parce que pour des raisons sécuritaires, ils
ne peuvent pas s’exprimer, exercer et circuler librement. Nous nous battons
pour que tout cela soit réglé. Mais, ce sont les conséquences d’une longue
crise. Ce n’est pas parce que nous sommes présents dans les kiosques que
nous nous taisons sur des manquements liés à la liberté de presse et sur des
manquements des confrères aussi. On ne peut pas excuser des manquements
mais on ne peut pas aussi accuser des confrères sans preuves. Notre rôle est
de défendre les confrères et faire en sorte que la liberté de presse s’exerce en
toute responsabilité. L’Etat joue son rôle, la justice fait ce qu’elle a à faire. Nous
posons nos problèmes et nous souhaitons que pour qu’une démocratie soit
forte, il faut qu’il y ait une liberté de presse effective. Pour le moment, cela se
passe bien. Les journalistes exercent leur profession correctement. Il y a des
efforts à faire et nous nous battons pour que ces efforts atteignent un niveau
raisonnable et acceptable.

L’Unjci a énormément contribué au retour des confrères sur le marché et dans
leur rédaction. Nous nous réjouissons que Notre Voie sorte, sans problème.
Nous nous réjouissons que Le Temps arrive. Nous avons l’assurance que les
autres viendront. Chacun vient à son rythme mais ils viendront. Les choses
redeviennent normales. Naturellement, il faut que nous soyons vigilants. Il n’y
a aucune volonté des gouvernants ou de l’Etat de brimer la presse. En tout cas,
les autorités que nous avons rencontrées ont donné les garanties dans ce sens
et ont promis de nous accompagner dans cette mission.

Sur les avancées à noter, on ne peut que constater que les dirigeants actuels
sont des contemporains qui ont eu à diriger des ministères et des institutions.
Donc, ils sont dans une logique de liberté de la presse qu’ils ont toujours
prônée. A ce niveau, il n’y a pas de problèmes. Si on doit parler d’avancées,

cela pourrait être au niveau des textes législatifs ou institutionnels. Pour le
moment, on n’en a pas encore vu. On estime que nous sommes au même
stade qu’il y a quelques années au niveau de la législation de la presse. On a
eu quelques reculs. On aurait voulu sortir de cette crise sans que la presse ait
été prise pour cible. Malheureusement ça été le cas. Maintenant il que faut les
choses redeviennent normales».
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